Chapitre 34

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Mon premier réflexe fût de tirer. Quelle brillante idée Alex!

Je venais de tirer. Je venais de tirer sur un garçon. Je venais de tirer dans le ventre d'un garçon.

- Oh mon dieu! Je suis désolée!

Le garçon était pliée en deux, les mains sur son ventre, en train de gémir.

- Excuse moi, je...

Je m'interrompis en voyant du rouge sur son t-shirt noir. Du rouge. Du sang.

- Oh mon dieu! Tu saignes! Oh mon dieu! Je suis vraiment désolée!

Sans réfléchir, je plaquai mes mains sur son ventre pour... Je ne savais pas pourquoi. Dans ma tête, j'allais stopper l'hémorragie. Il fallait vraiment que j'arrête de regarder Grey's Anatomy. Mais en ce moment, j'étais juste paniquée. Je venais de blesser quelqu'un!

- Ok, c'est bon! dit enfin le garçon. Calme toi!

Il se redressa avec une grimace de douleur.

- Alors premièrement, je n'ai jamais vu quelqu'un dire autant de "oh mon dieu" en si peu de temps. Deuxièmement, baisse immédiatement ce flingue.

Je ne m'en rendais pas compte, mais j'avais toujours mon arme pointée sur lui.

- Désolée!

- Arrête de t'excuser...

- Désolée...

Je grimaçai quand je m'aperçus que je venais encore de m'excuser. Le garçon quant à lui, ricana en secouant la tête de droite à gauche.

- Et troisièmement... Ce n'est pas du sang.

Il retira sa main de son t-shirt et le souleva légèrement. Son torse était intacte, il n'y avait aucune blessure apparente.

- C'est juste de la peinture. De la peinture rouge de ton arme.

Il rabaissa son sweat et sourit.

- La seule chose que j'aurai, c'est sûrement un gros bleu. Donc rien de grave.

Je hochai la tête, confuse.

- Je ne sais pas pourquoi j'ai tiré. C'était un stupide réflexe, dis je piteusement.

- Tu sais, un réflexe n'est jamais stupide. Et puis, c'est le but du jeu... Tirer sur l'adversaire.

- Alors pourquoi tu ne me tires pas dessus? ne puis je m'empêcher de dire en haussant un sourcil.

Il ne répondit pas et se contenta de sourire une nouvelle fois. J'en profitai pour l'observer. Je ne voyais pas grand chose dans l'obscurité, mais comme ma vue s'était adaptée, je pus remarquer qu'il avait les cheveux noirs et les yeux verts. C'est tout ce que je pouvais distinguer sur son visage. Quant à ses vêtements, il portait une tenue entièrement noire, certainement celle qu'il mettait lors des entrainements. Et il avait deux fusils glissés dans les hanses de sa ceinture.

- Pourquoi? Je devrais?

- Peut-être... dis je en haussant les épaules. Après tout, je suis dangereuse. Un peu plus bas et je te rendais stérile.

Le garçon éclata de rire, alors que je me mordis l'intérieur des joues. Toujours trop franche, comme d'habitude...

- Comment tu t'appelles?

- Alex. Alex Patterson. Et toi, tu es?

- Je m'appelle...

Il ne finit pas sa phrase. A la place, il me tira par le bras et me plaqua contre le mur, sa main plaquée sur ma bouche, son corps plaqué contre le mien.

SortilègesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant