Sortilèges

Chapitre 40

Une fois dans ma chambre, je m'affalai sur mon lit. Il n'était que 20h, et je ne savais pas quoi faire maintenant que mes plans étaient tombés à l'eau... Jake... Pourquoi diable Greg avait il eu besoin de l'appeler alors que nous nous apprêtions à partir? Si nous nous étions dépêchés, nous aurions manqué Red, et nous serions en ce moment même ensemble. Notre soirée était donc repoussée, et je devais avouer que cela me rendait vraiment triste. J'avais tellement attendu son retour, et maintenant qu'il était là, devant moi, et que nous allions pouvoir nous voir, Greg avait soudainement besoin de lui! Sans parler du fait que je n'aurais pas l'occasion de rester en tête à tête avec Jake avant un bon moment, vu nos emplois du temps de ministres! Et pour couronner le tout, je commençais à avoir la migraine. Je soufflai en enfouissant mon visage dans mon matelas. Vie de merde.

- SALOPERIE! criai je dans les draps, étouffant ainsi ma voix.

- Est ce que ça va?

Je relevai la tête, surprise, en entendant Balto. Il était couché dans son panier, au coin de la pièce, et je ne l'avais pas remarqué. Je me sentis immédiatement gênée de m'être laissée emporter devant lui. Mais en même temps, j'avais besoin de décharger ma colère.

- Hum... Ouais, ça va...

Balto continua à me fixer un moment, l'air perplexe.

- Jake a eu un empêchement. Empêchement appelé Greg... Je ne peux donc pas le voir ce soir, marmonnai je.

Balto pencha la tête sur le côté et redressa ses oreilles. Je savais que le dire à voix haute énerverait Balto. Je m'abstiens donc de lui avouer que comme ça, il était trop craquant. On aurait réellement dit un petit chien inoffensif.

- Et pourquoi ça te met dans tous tes états? C'est juste repoussé non?

Je fronçai mon nez et posai ma tête sur mes mains.

- Ouais, c'est vrai... Mais demain, je vais voir Charlie et Mélodie, puis...

Je me retins juste à temps. J'allais dire que j'avais rendez-vous avec Raphaëlle, ce qui était une très mauvaise idée, vu que je serais alors obligée de lui expliquer pourquoi. Et comme la seule et unique raison était Balto, et que cela devait rester une surprise, je devais absolument la fermer. Car je préférais ne rien dire que de devoir mentir.

- Bref, je vais pas te faire tout mon planning... Mais j'ai plein de choses à faire, et peu de temps...

- Vous trouverez bien un moyen...

- J'imagine que tu as raison...

Je retirai mes chaussures et allai m'enfoncer contre mes oreillers.

- La journée a été longue... Je pense que je vais dormir, dis je finalement.

- Déjà? s'étonna Balto. Il est encore tôt...

- Je sais, soufflai je en rabattant la couverture sur moi.

J'étais encore entièrement habillée, mais j'étais trop flemmarde que pour me relever et enfiler un pyjama. A la place, j'abandonnai mon pull, mon jeans, mes chaussettes et mon soutien-gorge sur le sol, avant de poser ma tête sur les coussins.

- Ça ne te dérange pas que j'éteigne déjà la lumière? demandai je à Balto.

- Bien sûr que non. Je vais me reposer moi aussi.