J'ouvre mes yeux, puis remarque que quelque chose ne va pas. Je ne me suis pas levée pendant la nuit, j'ai bien dormi, sans interruption. Et là, je me réveille naturellement, sans perturbations.
Ah oui, zut. Je tourne brusquement ma tête pour regarder mon réveil, affichant 8:39 avec une police digitale. Je me redresse en sursaut avant de me demander quelle matière j'ai. Ma mémoire ne se décidant pas à fonctionner, comme à son habitude, je me lève et cherche à m'habiller dans ce bordel qu'est appelée ma chambre.
Après m'être préparée, je m'apprête à sortir de chez moi lorsque je remarque la fenêtre commençant à se faire attaquer furtivement par des gouttes. Je perds d'un coup mon envie inexistant de vouloir aller au collège. Je me gratte la tête, et en passant me forme un nœud dans mes cheveux. Ô cheveux, je ne vous ai pas coupés pour que vous me refassiez le même coup.
J'enfile mes baskets d'une marque dont je ne prononcerais pas le nom et claque la porte violemment, ce qui ne sert absolument à rien, mis à part d'expulser ma colère après avoir mis plusieurs secondes à me démêler les noeuds, s'étant dédoublés. Il est vrai que quand je dis « me préparer », c'est me laver les dents, rincer ma tête et prendre le déjeuner. Pas de brossage, ni de maquillage, c'est un gaspillage de temps concret.
Bon alors, il semblerait que la pluie ait décider de m'embêter dès le matin, génial. Je commence à courir vers le collège et jette un bref regard sur ma montre, m'affichant neuf heures. Bon et bien, je n'arriverais sûrement pas à temps pour le premier cours, je pourrais prendre mon temps.
Bien sûr, je rigole. Quelle idée de se promener tranquillement sous la pluie sans capuche. J'essaie de courir mais pas trop vite, risquant d'éclabousser tout le monde, ce qui fais que je trottine d'une grâce d'un pingouin. Alors j'arrête, et finalement, je me dis que c'est une bonne idée de me mettre à l'abri et d'attendre.
Les minutes passent, et je me rends compte que c'était sans doute une mauvaise idée, car la pluie ne fait que durer. Je jette un regard vers la gauche, puis vers la droite, ou bien l'inverse, je confonds toujours ma gauche et ma droite, mais ce n'est qu'un détail.
À cet instant, je vois une personne, marchant calmement, sous la pluie, sans capuche, ni parapluie. Mais où va le monde ? Rien que de la voir me donne des frissons, me donne froid, me fait me demander si je vois bien. Bien que ce ne soit pas grand chose une personne marchant sous la pluie, celle-là offre un sentiment qui n'est guère l'indifférence. Cette silhouette fine et petite, semble appartenir à une personne de sexe féminin, à part si je me trompe. Une si petite et frêle silhouette, semblant pouvoir se briser à n'importe quelle moment, sous l'impact de la pluie, semblant plus violente qu'elle. Elle est mouillée de la tête au pied, au sens propre. Je ne peux rien faire pour elle malheureusement, vu que je ne possède pas de parapluie. Je ne peux que la regarder, de loin, impuissante. Laisser une figure fragile sans pouvoir la protéger me blesse. J'aimerais juste aller et lui donner quelque chose pour la protéger, et savoir ce qu'elle a en tête, pourquoi marche-t-elle sous la pluie ?
Voilà que je fantasme sur une inconnue à neuf heures du matin. Mais avec mes pensées compliquées, il semblerait que la pluie se soit arrêtée. Je ne l'avais même pas remarquée.
Est-ce que je me décide à aller voir cette fille, il semblerait, pour lui demander le justificatif de son action ? Et bien non, je ne peux pas aborder une inconnue et lui demander : « Eh, je t'ai vu marcher sous la pluie, comment vas-tu ? », c'est plus que suspect...
Je commence à courir, et me dirige vers le collège. J'ai dû rater le cours de sport, mais aucune importance, j'ai assez couru.
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Inaccessible
Romance« C'est bizarre, j'ai l'impression d'être plus triste quand je pense à elle, alors que l'on dit sans arrêt que l'amour rend heureux. Cette image de l'amour que la culture populaire embellit de passion et de romance n'apporte en réalité que de la déc...