« C'est une belle intention... Je ne sais pas quoi dire... Merci, je suppose ? »
Ambre regarde dans tous les sens, fuyant mon regard déterminé. Je m'y prends mal, ou alors je ne sais pas quoi dire ? Oui bien elle est complètement à l'ouest et ne comprends pas ce que j'ai voulu dire... Je ris de ce moment complètement gâché pas notre inexpérience en la matière de communiquer.
« Non, c'est rien. Tu souris, je souris, c'est l'essentiel. Dis-toi que je serais là pour toi aussi.
— Aussi ?
— Ah... Oui... Tu vois, je suis très demandée... Du coup... »
Elle rigole avant de me dire qu'elle a comprit. Un rire unique, égayant encore plus ma soirée.
« Bon, il est temps pour moi de rentrer, ou alors ma mère va râler. »
Elle affiche une mine boudante avant de répondre :
« Et si je n'arrive pas à dormir ? J'ai quand même dormi quelques heures déjà...
— Alors envoie-moi un message, répondé-je avec un clin d'œil.
— Mais si je te réveille ?
— Qu'importe. »
Le silence commençant à s'installer, elle lâche alors un clin d'œil digne d'une bambin en train de draguer. Je ris dans ma tête pour éviter de prolonger ainsi cette nuit ici, mais souris tout de même.
« Allez, rêve bien », dis-je, en m'avançant pour la prendre dans mes bras.
Le soleil commence à se coucher alors que je sors. Je n'ai pas mangé, ni fait mes devoirs, ni parlé à Clara. En temps normal, ce serait une journée improductive, mais je sens tout de même avoir fait quelque chose m'ayant aidé à d'avancer un peu... dans... ma vie... J'aurais pu faire mieux sûrement. Mieux formuler ce que j'avais en tête ? Mais... c'est ce que j'avais en tête. Je compte bien la protéger, oui. Mais, est-ce la même chose de dire que je l'aime ? Ou, encore une fois, elle n'a pas comprit ? De toute façon, je suppose qu'il me reste du temps avant la fin du collège... un peu moins d'un mois. Je ne sais même pas dans quel lycée elle va... si elle y va. Mauvaises pensées, je vous maudis. Tiens donc, mes cheveux ont poussé.
En marchant, je me rends compte que je ne connais pas l'endroit où je suis. Me perdre dans ma propre ville, c'est marrant. A force de trop penser, ça m'apprendra. J'entends soudain dans cet atmosphère de ville fantôme un miaulement, puis deux, puis trois. Je regarde autour de moi ; aucun chat en vue... seulement des immeubles, des arbres, des cartons... Oh, des cartons. J'observe encore minutieusement tout ce qu'il peut y avoir d'autre dans cette rue avant de m'approcher des cartons. La vue d'un chaton dans un des cartons me fait froncer des sourcils. Un mot à moitié déchiré y figure, « prenez le, s'il-vous-plait ».
L'adoption, ça existe. Les idiots aussi, c'est vrai. J'imagine, et j'espère que c'est un sans abri qui a donné ses cartons à ce petit être. Autrement, je ne pardonnerais quiconque abandonne un animal.
Je me baisse précautionneusement pour voir le petit ange, en essayant de ne pas l'effrayer. La boîte est plutôt neuve. Il y a même une gamelle avec du reste de ce qui semble être du lait. Je remarque de suite quelque chose de particulier, sur le visage de ce chaton, figure un œil fermé. Cicatrisé, plutôt. Qu'on ne vienne pas me dire que c'est la sélection naturelle. C'est de l'abandon, tout simplement. Quel adorable petite chose. Bien que je préfère les gros chats, lui me rappelle une certaine personne... Ah, c'est une « elle », en plus. Je sors mon portable et envoie un message à ma mère, lui demandant d'aller acheter du lait en poudre, et en disant que non, je ne suis pas enceinte.
J'enlève mon haut et l'enroule autour d'elle. J'espère ne pas la blesser. En me baissant pour prendre le carton, j'entends quelqu'un tousser. Un fantôme ? Non, il ne fait pas assez noir... De la poussière tombe de haut. Je regarde au dessus de moi ; un fumeur sur un balcon. Plus précisément, Rayane sur le balcon, en train de fumer et de tousser. Bien fait.
Il me regarde, mais ne parle pas. Premier étage, immeuble de bon goût, quoi que un peu délabré.
« T'es sympa en fait. »
Mon cerveau fait un salto arrière avant de re fonctionner. Moi, gentille ? Enfin, c'est... Mais sortant de sa bouche ? De la bouche d'un grand gaillard qui s'est prise une raclée par moi il y a quelque temps ? Je ne comprendrai jamais certaines personnes. Remarquant mon air interrogateur, il continue :
« Ouais, je veux dire, ça fait des jours que ce chat est là, dans la rue, mais y'a jamais eu personne qui s'est arrêté. »
En même temps, cette rue est plutôt dérangeante. Située à côté près d'un hôpital, d'un cimetière et d'une forêt, c'est le cauchemar pour tous les fanatiques.
« Tu réponds ou t'as perdu ta langue ?
— Ben pourquoi tu le prends pas, toi ? », rétorqué-je.
Je le vois rentrer chez lui en posant sa cigarette dans son cendrier. Il a un cendrier ? C'est distingué. La porte de son immeuble s'ouvre alors et je revois ce visage de mes cauchemars. Heureusement qu'il s'est réparé. J'ai tout de même un peu de culpabilité en moi. Un moment de silence survient en même temps que le vent souffle sur mes bras à découvert. Ce silence est alors dérangé par des éternuements continus provenant de Rayane. Il court alors un peu plus loin et me crie alors :
« C'est pour ça que je le prends pas, d'accord ? Ne juge pas un livre sans l'avoir lu !
— Je ne juge personne ! », crié-je en retour.
Il utilise une expression comme ça aussi. Ça m'étonne de plus en plus. Mais il n'a pas l'air bien méchant, aujourd'hui. Peut-être qu'il ne l'avait jamais été.
« Dis, tu m'en veux ? Pour ce que je t'ai fais », demandé-je consciente que je pose une question fort déplaisante.
De toute façon, j'ai mon petit chat avec moi, il ne peut pas m'approcher.
« Écoute, je suis pas le méchant, ok ? Je sais même pas ce que je t'ai fait. Je voulais juste parler à Élise moi.
— En lui crachant ta fumée ?
— Faut que je revois mes manières, ouais. »
C'est sûrement vrai que je me suis emportée. Je ne veux pas y penser, des souvenirs me reviennent doucement.
« Je suis désolée, d'accord ? De toute façon tu guéris bien et tout donc bon.
— Ouais, c'est ça.
— Tout de même, je suis étonnée que tu discutes avec moi au lieu de me foutre une tarte.
— Ouais moi aussi. Je sais pas, peut-être que... Tu sais... que je te respecte un peu. »
Je ferais un triple salto arrière si mon élasticité me le permettait. C'est intéressant.
« Mais genre, depuis ce séjour à l'hôpital...
— Ils t'ont lavé le cerveau ?
— Non... C'est pas ça... Enfin, peut-être. C'est juste que je me demande pourquoi je faisais ça, agir comme un écervelé, traîner, fumer... J'ai déjà redoublé une fois, je pourrais être au lycée, ou en CAP en train de travailler... »
Constatant mon silence investigateur, il finit par dire :
« Je sais même pas pourquoi je te raconte ma vie.
— Non, attends. Je suis peut-être une inconnue dans ta vie, et je ne devrais pas te dicter ce que tu devrais faire, mais en t'écoutant, je me rends compte que t'es pas quelqu'un de complètement con non plus. C'est pas trop tard, tu sais. Enfin, techniquement, ça l'est pour les notes, mais je veux dire, tu peux changer si tu en as envie. Ou alors tu peux finir en déchu de la société, gâchant ta jeunesse en vendant de la drogue et en demandant de l'argent à tes parents. Je dis ça, mais je ne connais pas ta vie, même si elle a l'air intéressante. »
Il pense, s'interroge, alors que je sens mon carton bouger.
« Ouais, je vais y réfléchir. M–Merci.
— C'est ça, bonne nuit. Et merci de l'avoir nourrie, au fait.
— Comment tu sais ?
— Je n'imagine pas quelqu'un observer un animal mourant sans rien faire.
— Et pourtant, ces personnes existent, malheureusement.
— Elle a eu de la chance alors. Tu vois, t'es quelqu'un de bien. »Les vacances ! ~~~ '3' Donc ben je reprends l'histoire, comme vous pouvez le constater. Ça me fait plaisir de pouvoir faire remarcher mon cerveau niveau créativité :3
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Inaccessible
Romance« C'est bizarre, j'ai l'impression d'être plus triste quand je pense à elle, alors que l'on dit sans arrêt que l'amour rend heureux. Cette image de l'amour que la culture populaire embellit de passion et de romance n'apporte en réalité que de la déc...