Chapitre 23

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Le bruit de l'horloge me stresse légèrement tandis que le son des stylos sur leur feuille me laisse indifférente. Je m'ennuie. Une heure de colle en fin d'année, ils doivent s'ennuyer eux aussi.
Le surveillant est déjà en vacances lui aussi, il est en train de réviser son espagnol avec son petit manuel, il ne s'occupe même plus de nous. Bon, en même temps, nous ne sommes que cinq dans cette permanence, pas grand brouhaha ici. Je soupire, ça doit être la cinquième fois depuis le début de cette heure. Mon soupire est coupé par la grosse porte imposante de la salle qui s'ouvre d'une traite. Je hausse les sourcils d'indifférence en voyant Rayane entrer comme si de rien n'était, le surveillant ne daignant même par lever ses yeux de son livre. Décidemment, tout le monde en a marre. Il si dirige, comme par habitude, vers le fond de la salle, en mettant sa capuche. Je le guette du coin de l'œil, sans lui porter grande attention. Le bruit d'un sac jeté, une chaise poussée et d'un soupire me poussent à me retourner jeter un œil. Il est sur son téléphone, mais je le vois croiser mon regard de temps à autre.
« Rayane, ta capuche », dit le surveillant, d'une voix lassée, la tête toujours dans son livre.
Il lâche encore un soupire mais enlève sa capuche. Je me demande s'il se souvient de notre discussion ? Bien sûr, mais veut-il s'en souvenir ? Telle est la question. Je sors alors à mon tour mon portable et me met à la recherche d'un quelconque message qu'un quelconque individu aurait pu m'envoyer. Enfin, quelconque, je veux dire Ambre. Rien, nada, que dalle. Non, ne soit pas déçue Morgan, elle est à l'hôpital, se repose et n'a pas le temps de penser à toit tous les jours, contrairement à toi... N'empêche que, cette pensée me rend légèrement triste et je me lamente encore et encore, ça m'énerve.
« Morgan ? »
Je tourne ma tête vers Rayane, sa voix forte m'ayant sortie de mes pensées.
« Oui ?
— Tu vas bien ? »
Je retourne ma tête à gauche pour ne pas qu'il voit mes yeux qui plissent de doute.
« Oui... Et toi ?
— Ça peut aller, ouais. »
Ce court échange est coupé par le bruit de talons entrant dans cette salle, dérangeant l'atmosphère paisible de cette salle.
« Ben alors, on révise son espagnol ?
— Si señora. »
La mère d'Ambre, toute souriante, regarde la salle, et, par un haussement de sourcils, prononce une phrase, qui semble une mélodie stimulant notre ouïe :
« Sortez tous, ne restez pas cloitrés dans cette salle, il fait beau dehors.
— Vous êtes bien gentille, madame, dit le surveillant.
— C'est la fin de l'année, tout le monde en a marre. »
Je souris légèrement à sa phrase, et, tandis que tous les élèves se précipitent dehors en laissant leurs affaires, je prends le temps de ranger les miens. En sortant, la principale vient à ma rencontre, me montrant son sourire aimable.
« Morgan ! Comment ça va ?
— Très bien et vous, madame ?
— Pas mal, j'ai beaucoup de travail en ce moment avec le brevet qui approche... Tu as commencé à réviser, j'espère ?
— Légèrement. Un mois, ça va, j'ai le temps.
— Oh crois moi, on n'a jamais le temps. »
Oui, c'est vrai, on passe notre temps à procrastiner sans voir le temps passer, en se disant qu'on a le temps, mais l'heure venue, on se retrouve égaré, à la recherche du temps perdu. Cercle vicieux que voici.
« Comment va Ambre ?
— Elle est sortie de l'hôpital plus tôt que ce qu'il était prévu. Mais le plus étrange, c'est qu'elle a l'air plus en forme que d'habitude !
— C'est peut-être grâce à moi, dis-je avec un ton blagueur.
— Très probable.
— Ah bon ? »
Une petite dame, la CPE, je crois, surgit de derrière et chuchote quelque chose à l'oreille de la principale.
« Petite urgence... Je te laisse Morgan, bonne soirée.
— Bonne soirée madame. »
Bon, bah, c'est l'heure de rêver un peu dehors, avec les cris des cinquièmes jouant au foot.



Les geeeeens, le lycée c'est ultra occupant, surtout quand vous avez option euro maths, latin, et chinois et guitare en dehors. ( je vous raconte ma vie, au passage )
J'ai de moins en moins de temps, mais comme pour demain j'ai pas de devoirs, je vais essayer d'écrire beaucoup :3
Pardonnez moi de ces silences perpétuels, ça me fend le cœur de pas pouvoir écrire :( 

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