"La pire souffrance est la solitude qui l'accompagne".
André MALRAUXSon nom latin est Trigidia Pavonia, mais on la nomme aussi "fleur de paon" ou "lis de tigre".
L'œil de paon est une plante vivace, exotique, sublime avec ses grosses fleurs aux coloris chatoyants, aux tons rouge, jaune, rose, ou orange. C'est leur cœur tacheté de rouge foncé, dont les motifs imitent les plumes caudales des paons, qui lui a valu son nom.
Baignée et réchauffée par le soleil blanc qui illumine ce petit pays aux confins du monde, cette plante peut atteindre jusqu'à un mètre de haut. Ses grosses fleurs décorent l'environnement verdoyant du village Maldia, de ses coloris pétillants. Mais cette beauté exotique est aussi intrigante qu'éphémère. Sa fleur ne vit qu'une seule journée.
Dans ce village, les femmes étaient considérées comme inférieures par les hommes.
Aussi, chaque fois qu'elles étaient maîtres d'un art que les mâles ne dominaient pas, par jalousie, envie ou non respect, ils cherchaient à bafouer leurs capacités, à les rendre moindre aux yeux des autres, ou parfois pire...
Le don que les hommes Maldia voulaient ravir aux femmes de leur clan, était le "pouvoir des fleurs". Ce savoir ancestral se transmettait de génération en génération, selon des rites bien précis et avait pour particularité de maintenir les hommes à l'écart, puisqu'il ne se transmettait que de mère en fille.
Dans ce pays merveilleux, bercé par une douceur de vivre, l'expertise des femmes en matière de botanique, eut tôt fait de mettre les hommes au second rang. L'utilisation de l'œil de paon était l'une de leurs particularité. Les vertus de cette plante étaient gigantesques, que ce soit pour guérir ou rendre plus fort, ou encore pour délier les langues et puis tellement d'autres choses que les hommes ignoraient...
Ceux-ci, se sentant dépourvus et réfutant ce pouvoir uniquement féminin, créèrent la peur autour de leurs compagnes, qu'ils traitèrent d'abord de magiciennes, puis de sorcières.
Les femmes Maldia refusèrent d'être ainsi montrées du doigt par leurs semblables, irrespectueux de leurs compétences propres. Elles se rebellèrent et boutèrent hors du village tous les hommes. Du plus jeune au plus âgé. Sans exception aucune.
Tous les hommes disparurent du village.
Des décennies passèrent, et il était connu que le village Maldia abritait des sorcières et les "on dit" racontaient aussi que pour sa sécurité, il valait mieux passer son chemin.
En tournant la page pour lire ce conte, derrière les images bucoliques aux jolies fleurs et à l'herbe verte, tu vas, lecteur, découvrir que les femmes sont finalement peut être bien des sorcières. Loin d'ailleurs de correspondre aux codes inventés par des hommes haineux et jaloux. Les êtres vêtues d'une cape noire avec une grosse verrue sur le nez et un corbeau perché sur l'épaule ne sont qu'invention masculine. Point de chaudron ni de rire sadique...
Alors ? Feras-tu partie des courageux lecteurs ?
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L'ŒIL DE PAON
FantasyL'œil de Paon est un conte, un folklore oublié. Les contes, c'est de 7 à 99 ans. Cette histoire se déroule à l'époque des châteaux forts, des rois, des manants et où la sorcellerie agissait dans le secret des alcôves dissimulées. Garrigue vivait tr...