~In front of a tree

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Une légère brise faisait bouger les feuilles et les cheveux foncés de ces demoiselles. De leurs yeux bridés, elles étaient emmitouflées de châles et manteaux de fourrure à la mode. Toutes plus belles les unes que les autres dans ce quartier renommé.

Parmi elles, Sun-Hi, jeune coréenne revenue sur les lieux de ses ancêtres, profitait de la douceur du printemps.

Sa longue robe sombre, qu'elle portait avec ses souliers bleus marins élégants, faisaient contraste avec les alentours de couleurs roses, oranges, rouges, pâles.
La petite jeune femme se tenait là, devant un de ces merveilleux cerisiers, à écouter les bruits ambiants de cette ville.

Comme dans une peinture, le coucher de soleil décorait le ciel et les pétales des fleurs provenant des arbres de la Corée virvoltaient dans le ciel.

Un banc de vieux bois trônait à côté de Sun-Hi, mais elle préférait rester debout. À cet instant précis, elle prit une bouffée d'air frais, et se détendit. Un rictus de joie suspendu aux lèvres, son cœur battait à en sortir de sa poitrine.

Ses parents, bien avant sa naissance, avaient été forcés de se séparer de leur pays natal tant adoré.

La guerre de Corée en 1950 avait éclatée et la famille devait à tout prix quitter le pays, par peur de se faire tuer. Ce n'était cependant pas l'unique raison. Le plus jeune frère de son père, son oncle, était malade à l'époque et rester dans des zones de guerres n'était pas recommandé.

Depuis, la famille n'avait eu que de rares occasions pour aller en Corée. Sun-Hi eu une pensée pour ses parents restés chez elle. Eux qui avaient toujours voulu remettre les pieds encore une fois dans cet endroit magique.

Puis, elle chassa ces pensées de son esprit, voulant profiter au maximum du temps précieux qui lui était offert devant ce cerisier. Un sourire béat qui ne la quittait pas une seconde, l'asiatique avait le cœur léger. Enfin, elle y était parvenue, enfin, elle avavait fait le voyage de ses rêves une autre fois, enfin, elle se sentait comblée.

Pour la dernière journée dans son pays de contes de fées, elle avait décidé de rester là, face à cet arbre, observant ses branches dansantes au vent.

Ses parents lui avaient tellement parlé de cet endroit, que c'était tout comme si elle y avait passé sa tendre enfance. Elle s'endormait, petite, bercée par les nombreuses histoires de son père, et séduite par les chansons traditionnelles de sa mère. Sa vie était centrée sur ce pays asiatique sans qu'elle n'y ait jamais vécue.

Le soleil descendait de plus en plus, disparaissant peu à peu.
La lumière déclinait, et le cerisier s'assombrit délicatement, se fondant lentement dans l'obscurité grandissante.

Sa vie lui apparue soudainement. Elle avait toujours vécue pour ce moment.

Textes d'une idioteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant