Textes d'une idiote

~Ice-cream?

Il avait le choix entre une crème glacée ou bien aidé un homme démuni. Il a choisi la deuxième option, car c'est un enfant. Il est aveugle à la réalité et aux jugements des adultes. Sa perception de la vie n'est pas aussi pourri que la nôtre. Il ne voit en ses confrères qu'amour lucide et infini, pas de méchanceté. Il n'a pas choisi la glace, n'a pas payé le marchand, car son cœur a penché vers l'aîné, l'homme en difficulté. Voyant celui qui toussait fort, semblait frigorifié en ce mois d'été. L'enfant se ficha de ne pas manger sa friandise, il dépensa justement son argent de poche, sans demander en retour.
Tandis que les passants traversaient la rue, le petit alla gentiment déposer l'unique billet dans la paume du malchanceux. Tandis que les autres lui criaient de se trouver un emploi, le sans-abri n'avait pas le temps pour leur dire qu'il ne savait pas lire, que c'était impossible. Des femmes se pavanaient avec leurs escarpins coûteux et leurs écharpes, se plaignant de la soi-disant puanteur. Si seulement elles savaient que le mendiant n'avait pas les fonds pour se payer un savon, pas d'eau pour se débarrasser des puces, pas de dentifrice pour enlever le tartre. Il ne possédait rien, était dans la misère, oh ça oui, mais se disait qu'un jour sa chance tournera.

Ainsi, ce fut à ce moment-là, quand l'enfant lui offrit ce qui aurait pu être une glace, que l'homme eu une once d'espoir. Un sourire éblouissant se transmit du garçon jusqu'à lui. Leurs yeux se rencontrèrent rien qu'un instant, offrant soutient et bienveillance, et l'homme compris. Sentant la surface rugueuse du papier sur ses doigts endoloris, un sourire de gratitude orna les lèvres sèches du quarantenaire.

Rien qu'un simple billet pu changer la vie de quelqu'un moins chanceux, à la rue et sans nourriture. Rien qu'un simple billet, tendu par un enfant attendrissant, pouvait s'avérer important dans la vie d'un sans-abri. Eux qu'on juge trop vite, car histoires qu'ils ne veulent qu'acheter de l'alcool fument autour de nous. Et ce petit garçon, exclu du monde réel, est le signe d'une bonne génération future.