Étendue sur le sol, je souffre le martyr. Mes cris envahissent toute la pièce tandis que des larmes glissent doucement sur mes joues. Ma jambe ensanglantée me fait tellement mal, je voudrais mourir. Mes mains tremblantes tentent d'arriver à l'endroit où la balle m'a atteinte, mais mes forces m'ont presque entièrement lâchées. Je ne peux qu'attendre, couchée sur le béton froid, entre les quelques voitures abandonnées, et observer le ciel d'un bleu si apaisant. J'ai mal, j'ai mal, j'ai mal comme jamais. La douleur est insoutenable, j'aurais voulu que cette satanée balle me tue plutôt que de ne m'avoir uniquement blessée. Je ne sens plus mon pied, comme s'il ne faisait plus partie de mon corps. Pourtant, je relève un peu la tête, étirant douloureusement mon cou, et je le vois, couvert de rouge. Le sang semble vouloir recouvrir la planète entière, une marre ne fait que croître pour pouvoir envelopper le monde. Du rouge, du rouge foncé. Je vois ma peau qui blanchie, mes paupières deviennent lourdes. Ça sillonne dans mes oreilles et je suis toujours étendue sur le sol. Je ne sais pas si je cri, je ne sais pas si je respire. Je ne sais plus compter, je ne connais plus les lettres de l'alphabet. Ma jambe me fait horriblement mal, je voudrais reprendre ce pistolet et m'enfoncer une balle dans le crâne simplement pour que la douleur ne s'arrête. Je ne sais plus pourquoi on m'a tirée dessus, peut-être étais-je de trop dans ce monde. Ma tête me tourne, je n'entends plus rien. Le ciel est toujours aussi bleu et je ne bouge pas. Et puis, tout devient noir, noir, noir, noir. Si noir que la nuit n'a rien d'effrayant face à celui que j'ai devant les yeux. Je manque d'oxygène, est certaine que je ne suis plus en vie. Ce lit de mort, visqueux et au goût métallique jaillit de mon corps, semblant m'envelopper. Mes paupières se ferment, cachant les couleurs pures qui m'entourent. Je me sens soudainement si légère, si libre, si vivante. Je perds le sens du temps, seules des sensations douces me parviennent. Et je me demande, je me demande, je me demande si quelqu'un va enfin venir me sauver. Si quelqu'un va venir pour m'empêcher de partir dans une parallèle inconnue.
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Textes d'une idiote
PoesíaNDA : Ces textes sont le produit de la 13-14-15 ans que j'étais. Ils ne sont pas corrigé depuis leur publication, donc soyez indulgents. Certains sont bons, d'autres pas, à vous de juger. « Le cycle ne s'arrête pas. Ça clique ou ça clique pas. Passe...