Douze coups sonnaient minuit de la grande horloge du village détruit. Le silence inhabituel régnait. Seulement quelques heures avant, des femmes, des hommes et des enfants s'entassaient dans les espaces restreints de ces bateaux. Les quais avaient été bondés de gens affolés, voyant enfin la douce lumière de la liberté.
Ces gens, ignorant du voyage qu'ils allaient traverser, aveuglent face à l'étranger. Eux traversaient des kilomètres d'eau, à présent, se voyaient déjà redevenir maîtres de leur vie, comme avant.
Ils étaient partis ce matin pour la traversée, montant sur des cargos surchargés. Ces immigrants découragés par leur pays dévasté, voulant à tout prix une meilleure vie. Ils avaient fuit, s'en allant dans des endroits meilleurs où la peur n'est plus chose présente.
Cependant, les immigrants laissaient derrière eux des personnes à l'affût des dangers, redoutant la mort, qui elle, était prête à frapper. L'état rempli de gens déboussolés, cherchant en vain un moyen de s'évader, mais ils avaient épuisés toutes leurs idées et devaient accepter le fait qu'ils étaient coincés. Ils devaient accepter le fait qu'il n'y avait plus aucune espérance pour eux, personnes trop démunis ou malchanceux. Les pauvres malheureux se voyaient condamnés.
L'un de ces êtres, une femme délaissée, car elle avait envoyé ses enfants, son mari partit à la guerre, restait sur les pierres et rochers. Espérant, un jour, tous les retrouver, les serrer dans ses bras amaigris. Sa tête penchée vers l'eau salé de l'océan, ses yeux observaient le néant qui se trouvait dans les fonds marins. Sa main, crispée et frigorifiée, l'empêchait de pleurer.
Son monde se démolissant. Un vrai casse-tête duquel on élevait chacune des pièces. Une par une, enfonçant le couteau un peu plus creux dans la plaie. La douleur lui transperçait les organes.
Elle était tellement seule, perdue dans son pays déchu. Elle savait, cependant, qu'eux, ses enfants tant adorés, retrouveraient le calme d'une autre contrée. Ils seraient en sécurité et c'était l'unique pensée qui la gardait forte. Sans cela, elle rejoindrait les portes de la mort, se morfonderait sur sont sort.
Et un coup sonna une heure du matin, ses enfants étant maintenant bien loin. Ils trouveraient leur nouveau petit coin.
VOUS LISEZ
Textes d'une idiote
PoetryNDA : Ces textes sont le produit de la 13-14-15 ans que j'étais. Ils ne sont pas corrigé depuis leur publication, donc soyez indulgents. Certains sont bons, d'autres pas, à vous de juger. « Le cycle ne s'arrête pas. Ça clique ou ça clique pas. Passe...
