Au gré du vent

Promesse

~ Suite du dernier chapitre ~

18h05

- J'aurais une question assez indiscrète mais d'une importance cruciale... Puis-je ? Me demanda-James.

- Y a t-il un homme dans votre vie ?

Je souris de toutes mes dents, en raison de son malaise, pas du tout dérangeant.

- Non aucun homme.

Il sourit et soupira discrètement.

- Donc libre ?

- Ne pourrais-je pas être en couple avec une femme ? Lui demandais-je en jouant la comédie, sérieuse.

Il devint légèrement rouge et malaisé et moi je m'esclaffai.

- Mais non! Ce n'est pas vrai... Je suis seule.

- Et que dire de toi ?

- De même, seul...

J'hochai la tête et nos regards se croisèrent pendant un moment. Je me sentais drôlement bien et libre présentement en sa compagnie. Et, lui qu'en pense-t-il ?

PDV James :

Dès l'instant où je l'ai vue, maladroite, elle avait fait tomber un livre sur le sol. Je m'étais alors empressé de le lui ramasser comme j'aurais fait pour n'importe qui, étant donné mes bonnes manières. Sauf que quand j'ai relevé la tête pour la voir, je me suis dit que cette fille est une personne à attraper et à ne plus laisser partir. Ça parait fou de le dire, mais c'est tel que c'est. Par la suite, quand elle a commencé à bafouiller des mots ludiques, j'ai jeté un coup d'oeil, là où elle avait son regard et j'y ai vu sa boss. En ayant une tête sur mes épaules, j'ai compris que, effectivement discuter pleinement durant le travail n'était pas accepté et que si je voulais la revoir je devais me porter à cette comédie. On m'a par la suite vendu un roman, dont je n'avais en aucun temps le droit de refuser, sinon j'étais bannis. ( Du moins, je crois... ) Je le pris, lui adressa un grand merci et je disparu pour me rendre compte que je mon coeur désirait la rencontrer à nouveau et que ma tête me disait bien le contraire. Par la suite, j'ai su enfin son prénom. Maya.

C'est donc ce soir, que je suis présent devant elle. Depuis mon arrivée, j'ai découvert peu de chose sur elle mais dans sa présence je sens de la bienveillance. Pas comme certaines personnes qui elles, simplement en leur compagnie nous nous sentons pas alaise. Un sentiment étrange mais palpitant. Que peut-elle bien penser de cela ?

PDV Maya :

La soirée m'a pas du tout l'air d'achever. L'air est chaud, les gens conversent... La ville ne dort toujours pas malgré la vie nocturne très active.

- J'habite à San Francisco depuis 3 ans, avant j'étais... disons ailleurs, m'informa t-il en baissant la tête.

- Avant ?

- Et toi Maya ? Je suis certain que tu n'es pas d'ici depuis des lustres...

- Non effectivement, j'ai emménagé il y à peine une semaine.

- Où était tu avant de débarquer dans la Côte Ouest ?

- En France... Par contre toi tu ne m'a pas dit !

- Car tu ne l'a pas demandé, me répondit-il souriant d'un charmeuse façon. 

- Je suis du Canada, poursuivit-il.

Un grand silence fit irruption entre nous deux... et ce fut la serveuse qui vint nous délivrer de ce moment en nous apportant l'addition, après pratiquement deux heures.

- Est-ce que vous pouvez diviser la note en deux s'il vous plait ? Demandai-je à la jeune femme qui était placée comme un soldat devant nous. Elle me répondit par l'affirmative et jeta un coup d'oeil aguicheur à James.

- Pas nécéssaire, je vais payer, lança-James.

Malaisée, je protesta.

- Non, sérieusement je veux vraiment payer ma part...

Il acquiesça et pendant que j'eus la tête baissée pour chercher mon portefeuille, il en profita pour glisser sa carte dans la petite machine. Quand je relevai la tête, le reçu était déjà en train d'imprimer. Un sentiment de culpabilité me parcouru. Une chose est sûre dans cette vie, c'est que je n'aime pas quand l'on me paie quelque chose. Surtout quand c'est une personne que je ne connais pas. Par la suite, j'ai toujours l'impression de devoir quelque chose à l'individu concerné...

Je plissai les lèvres. Il rit. Je devint rouge...

Sois la honte... sois parce qu'il me fait craquer sans rien faire...

- Inquiète toi pas Maya, ça me fait plaisir. Sincèrement.

- D'accord...

On se leva et nous prîmes la porte. Naturellement, on se retrouvèrent face à face. Avant de plonger mes yeux dans ses yeux verts mystérieux, je remarquai la distance assez mince qui nous séparait l'un de l'autre. Mon coeur se mit à battre à la chamade, je compris donc que je devais tout arrêter.

- Bonne fin de soirée, James, lui lançai-je en me dirigeant vers ma bicyclette. Rendue à son emplacement, je la décrochai et juste avant de déposer mon pied gauche sur la pédale, il me posa une question...

- Et si j'aimerais te revoir ?

Je réfléchis à sa question. Ai-je envie de le revoir? Est-ce une bonne idée? Je ne suis peut être pas prête à m'engager de nouveau. Qui sait ce que cet homme pourrait me faire ? Je refuse que l'on me fasse du mal à nouveau... Et puis, ma promesse. De ne plus jamais laisser quelqu'un briser la seule partie précieuse de moi qui me reste, et de ne plus laisser un homme percer ma muraille à moins qu'il soit exceptionnel... Je relevai la tête pour lui jeter un coup d'oeil et à ce moment, quelque chose me dis, de lui donner une chance.

- Tu sais où me trouver...

Sur ce, je me mis à pédaler sous le ciel étoilé de la 9 ème rue...

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