// Suite du dernier chapitre \\
Il y a quelques heures, j'ai franchi la grande porte du couloir. Celui où toutes les personnes qui sont techniquement en délais de mourir logent. Ouais, je crois bien que c'est la salle d'attente vers le paradis ou bien l'enfer. En passant dans ce corridor, peinturé de blanc uniquement et possédant l'horrible senteur de la lavande mélangée avec des produits désinfectants, je ressens la mort. Je sens qu'elle est tout près de nous et que d'un instant à un autre, elle va frapper.
Et c'est donc en marchant à petit pas sur les tuiles, je jettai des petits coups d'oeil dans les chambres. Dans une, j'y vis une femme toute pâle, dans son lit et puis à ses pieds y reposent — sûrement — sa petite fille et son petit garçon et son mari. Voir cette image me fend le coeur, tout comme y voir dans l'autre chambre d'à côté une fille à peine plus âgée que moi, couchée sur le dos dans son lit, en train de faire ses adieux à sa famille, parce que d'une seconde à une autre, elle va recevoir une injection pour pouvoir mourir.
Et c'est à ce moment que j'ai jugé que j'en avait assez vu. Je m'étais pratiquement compressée contre James, qui lui ne regardait qu'en avant uniquement depuis que nous avions passés ce couloir...
Il y a quelques minutes, James est sorti pour la première fois de la chambre pour aller prendre de l'air et aller nous chercher quelque chose à manger. Me laissant seule avec Luce.
Je lui pris la main, après un instant de silence et elle me sourit.
- Ne pleure pas, m'ordonna t-elle d'une voix amicale.
Je ris, au contraire.
- Non, même si je voudrais bien, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps ce matin.
Elle m'adressa un sourire jovial. Je me demande bien comment elle peut-être si heureuse, ou paraître, alors qu'elle vient de se faire annoncer qu'il ne lui restait plus que trois semaines à vivre... Pendant un instant, j'allais lui poser la question, mais je me résignai à ne rien dire, puis mes pensées divaguèrent rapidement et soudainement sur un fait que j'avais complètement oublié.
- Luce, tu m'avais dit que tu allais me raconter quelque chose un jour... Et... vu... que...
Voyant mon malaise à exprimer sa mort elle poursuivit :
- Vu que je pourrais partir à n'importe quel moment ?
J'hochai la tête, timidement.
- Bien, j'avoue que ce serait peut-être une bonne occasion de tout te raconter n'est-ce pas ?
Luce me sourit tristement.
Alors, tu sais... Quand je t'ai dit que je n'avais pas d'enfants, ni mari ?
J'acquiesça d'un mouvement de tête.
- Eh bien, ça l'a rapport avec ce que je vais te raconter. Dans le fond, c'est mon histoire.
Et elle commença, me transportant avec elle dans le passé...
- Tout à commencé en 1939. Si tu vois où je m'en vais avec mes bottines, tu t'aperçois bien rapidement qu'il s'agit de la deuxième guerre mondiale. Mais, bon. En 1939, j'avais 10 ans et j'habitait à Oslo en Norvège avec ma petite famille. Mes parents étaient d'origine polonaise et ils étaient extrêmement riches. Mes parents devaient avoir fait de l'argent par en dessous, pour posséder une aussi grande fortune, que la leur. Bref. Si... je me rappelle très bien de cette soirée, où nous étions tous assis dans le salon à boire nos chocolats chauds. Un voisin était venu cogner à notre porte en panique nous annonçant la nouvelle. Je ne me rappelle plus comment il l'avait su puisque nous étions pas en Allemagne mais pas du tout, mais il l'avait su. Il avait échangé quelques brefs mots avec mon père et était repartis. Mon père s'était retourné vers ma mère en disant : « Faites-vos valises. Nous partons » . Ma mère nous avait donc aidé à faire nos bagages et dans les heures qui ont précédé cet instant, nous étions dans la voiture de mon père. Je crois... que nous avions fait environ trois heures de route. Si je me rappèle bien, nous étions arrivés dans un endroit vaste et dégagé. Et puis en quelques secondes, nous étions dans un avion. J'avais aucune idée de qu'est-ce que nous faisions dans un avion de guerre, puisqu'il y à peine vingt quatre heures, j'était dans ma chambre à jouer aux poupées... C'est donc à ce moment, que mon voyage commence réellement.
Luce me raconta quelques détails à propos de son premier vol, jusqu'à recommencer après son atterrissage, qui selon elle était la chose la plus terrifiante qu'elle eut vécue.
- Quand nous avons finalement posé les pieds sur le sol, je pris compte d'abord des lieux qui m'entouraient, puis j'avais enlever mon manteau de fourrure. Des palmiers, des montagnes au loin, une chaleur et une humidité que je n'avais jamais connue m'entourait. C'était magnifique. À cet instant, même mes parents semblaient avoir oublier l'ampleur de la situation... Bref, pour continuer, des gens nous ont conduit jusque dans la ville pour en fin de compte, nous déposer devant une maison de pierre et au toit orangé. Cette maison était vraiment très belle... ( Luce fit une pause ) Mon père nous as ensuite présenté aux gens avec qui nous allions cohabiter durant quelques temps. D'abord il y avait, madame et monsieur Rojas, leur fille Maura et puis il y avait leur fils. Philip. Il était âgé de 11 ans, un an plus vieux et il était il était sublime, imagine un peu à l'adolescence ! ( Elle rit paisiblement ) Mais bon, les temps ont été un peu durs là-bas. C'était quand même une guerre mondiale, donc par conséquent tous et toutes étaient touchés. J'ai passé environ cinq années à me consacrer à mon amitié avec Philip et à la culture espagnole. Durant ces cinq années, nous avons été les meilleurs amis du monde. Il m'apprenait par ses moyens l'espagnol et je lui apprenait l'anglais. Nous avons passés nos journées ensembles, à rire, à faire des mauvais coups, à explorer la vie. Tout était magnifique jusqu'à mes 15 ans. À notre fête d'anniversaire, d'Ambre, Sarah et moi, nous étions toutes dans le jardin avec nos amis et famille. Il y avait de la musique, des ballons et puis des bonbons. Après les chants de bonne fête, un ami de Philip est venu me voir avec un petit papier, disant : viens me joindre, je suis sur le toit. C'est fou, comme les souvenirs jaillis de ma tête ! ( Luce rigola, je lui souris chaleureusement, en guise de réponse ) J'étais donc allée le rejoindre sur le toit de la maison, avec des papillons dans le ventre. Quand j'étais arrivée sur le toit, Philip m'avait tendit un bouquet de fleurs, et s'était approché de moi pour que nos visages ne soit séparés que de 10 centimètres. Il m'avait donc dit : Aniversario alegre, Lucía, Te quiero. Et puis il m'embrassa pour la première fois, ce qui vint en quelque sorte confirmer notre éperdu amour pour tout les deux. Nous étions des âmes-soeurs et ce, je le sais. Nous avons été amants jusqu'à mes 18 ans. Quand mes parents nous ont annoncer que nous allions bientôt déménager en Amérique, Philip m'a quitté sous prétexte qu'il ne pourra jamais me revoir. Je l'avais supplié de venir avec nous, mais il m'avait tenu tête, malgré lui, en se répétant qu'il était trop pauvre et qu'il ne pourrait jamais faire vivre la petite famille que je lui donnerais. Ça nous as tous les deux brisés le coeur. Quelques jours avant notre grand départ, mes parents eurent un accident d'auto. Les deux perdirent la vie, nous laissant seule, les triplettes ensemble. Nous avons donc quittées le Chili pour partir aux États-Unis et je n'ai plus jamais revue Philip...
Elle referma les yeux pour cacher ses larmes et sa peine.
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Au gré du vent
RomanceT E R M I N É Début vingtaine, n'ayant pas d'idées précises pour son avenir qui la suis de trop près, perdue dans un chagrin éternel... Maya se fit une promesse. Mais durant un matin de fin printemps, un homme viendra perturber le cour de sa...