Tout début à une fin

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L u c e


La nuit dernière fut la plus longue de ma vie. Avec un mal de tête horrible et la difficulté à respirer, je n'ai pas trouvé sommeil. L'infirmière m'avait apporté un humidificateur et m'avait donné des « trucs », pour mieux respirer. Je sens que mon heure approche. La respiration me coupe pendant de longues secondes, et je me suis évanouie deux fois. Et tout ça, cette nuit. Mais je ne veux pas souffrir. Si je meurs, ça ne sera pas fait dans la souffrance et douleur. Non catégorique. Même que vers les petites heures du matin, j'avais pris entre mes mains le l'avant-bras de mon infirmière, Cassie, et je lui avait dit d'une voix tremblante : « Faites tout ce que vous pouvez pour m'aider à ne pas souffrir... ». Elle m'avait répondu par un hochement de tête triste et m'avait apporté des pilules pour dormir, étant donné que j'avais désormais passé plus de 20 heures sans y fermer l'oeil. Et ça ne fait que quelques heures que je dors. Paisiblement, sur mon oreiller blanc dans un lit d'hôpital.


Ellipse de 10 heures.


18h32.


Cet après-midi ils sont venus me voir. Tous. Maya, James, Philip et même mes soeurs. J'avais tout mon petit monde pour moi. Mon dernier moment avec eux. Je l'ai sentis, que c'était la dernière fois que j'allais les voir. Je ne leur ai pas dit, mais je leur ai écrit chacun une lettre. Même à James... En tant que vivante du moins. Lorsqu'ils sont partis, j'ai pleuré et pleuré mais à quelque part en moi, j'étais un peu prête à partir. Je souffrais terriblement et aucun traitement ne peux m'aider à survivre. Je me laisse donc aller et j'ai demandé à ceux qui sont déjà partis de ce monde pour de venir me chercher. J'ai fait mon temps, ici. Je peux partir en paix complètement. Je lègue les deux appartements sur la bonne et vielle rue Pieffer à Maya, elle ne manquera de rien comme cela. Mes soeurs peuvent toujours compter les unes-sur les autres, James va avoir Maya et je crois fortement au fait qu'ils vont vivre leur vie ensemble. Puis, Philip. Je ne sais pas ce que je lui lègue ni ce que je vais faire de lui... Mais je sais pertinemment c'est que j'ai accompli un rêve et une quête. J'ai pu le revoir et vivre quelques secondes de passion avec lui, comme auparavant. Désormais... avec une larme coulant sur ma joue, je me laissai partir lourdement.


J a m e s

18h50.

Nous avons passé une partie de l'après-midi avec Luce et l'autre en compagnie de Philip histoire de lui faire visiter la ville. Il a adoré sauf la tournée-guidée s'est écourtée quand Philip s'est pris d'une fatigue soudaine. Nous l'avons donc raccompagné à son hôtel en lui disant que l'on allait passer le prendre si quelque chose arrivait, et puis pour quoique ce soit il peut nous appeler. Désormais, j'étais assis sur un tabouret du Black Cat — un charmant restaurant sur Leavenworth St — avec Maya, Caleb et sa copine Sarah. Maya était donc en train de siroter un Sex On The Beach lorsque son portable sonna. Elle l'ouvra et décrocha. Sans savoir nécessairement ce qui se tramait au bout du fil, je sus que c'était grave lorsque l'expression de Maya vira au choc et son teint, livide.

Elle m'agrippa soudainement le bras et tenta de sortir des mots qui ne s'échappèrent pas. Je la pris donc dans mes bras et fit signe à Caleb puis à Sarah que tout allait bien, même si c'était faux. Je me doute bien de qu'est-ce qu'on lui a dit au téléphone. Que Luce est décédée. Sinon, je vois pas quoi.

- Ça va aller, mon coeur. Je suis là...

J'essayai de la rassurer mais je la sentais fragile et tremblante.

- Elle... est...morte, me murmura t-elle d'une voix brisée qui trahissait ses larmes. Je reçu un pincement au coeur. Je ne l'ai pas connu très bien mais je sais qu'elle était dotée d'une sagesse et qu'elle avait marqué Maya.

Se détachant de moi, elle me demanda :

- Peut-ont aller la voir... S'il te plait ?

Quelque chose en moi se déchira et j'hochai la tête et la serrant dans mes bras tout en prenant la sortie du bar. À l'extérieur, nous embarquâmes dans le jeep et je nous conduisit en vitesse jusqu'à l'hôpital. Puis, ce fut uniquement lorsque nous franchîmes la grande porte du bâtiment que je fermai les yeux et arrêtai de respirer durant deux bonnes secondes.





// Presque pas un chapitre mais j'en poste deux !! Bonne lecture :) \\

Au gré du ventOù les histoires vivent. Découvrez maintenant