Funérailles

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     Nous sommes en route vers les funérailles de Luce. James me tient la main tout en conduisant. Je lui ai dit de ne pas faire cela puisque ça peut être dangereux, mais il a renié tout faits. Haussant les épaules, et avec une boule dans la gorge comme au coeur que nous arrivâmes. Luce avait mentionné dans son testament quelques jours avant qu'elle décède, qu'elle aimerait faire ses funérailles dans un certain domaine. Près de Palm Springs. Bref, c'est très joli. Des fleurs sont accrochées partout menant à l'urne de ma vielle amie, comme elle dirait. Un petit stage de bois était monté devant l'allée de bancs de bois. Il y a incroyablement beaucoup de gens. Des gens dont je ne savais même pas l'existence. Par contre, je vis Ambre et Sarah... Puis je me surpris à y voir Cara et Estelle mes collègues à la librairie et aussi Sarah et Caleb, les bons amis à James et futurement à moi aussi. Ça m'a fait chaud au coeur de les voir ici...

 

Une personne arriva, commença la célébration.

   

   Une bonne trentaine de minutes s'écroulèrent, puis l'homme termina son discours, laissant le champ ouvert à tous ceux qui voulaient dire un mot, pour souligner la mort de Luce Bellerose. Une vielle femme monta sur l'estrade, se présentant en tant que Eva Holloway, amie de longue date de Luce... Puis un homme et une autre femme. Lorsque cette dernière termina, un moment de silence s'interposa avant que tout le monde se mette à discuter de tout et de rien. Je donc pris une grande bouffée d'air et je pris mon courage à deux mains soudainement. J'ai cette envie de partager aux autres personnes ici présente, la Luce que j'ai connue. Celle qui m'a tout donné.

James me jeta un regard inquiet.

- Tu veux vraiment le faire ?

Je lui souris.

- Oui.

Il me rendit ce sourire.

- D'accord, alors si tu pleures devant tout ce beau monde, je te promet d'y verser moi aussi une larme.

Je ris et plongea mes yeux dans les siens. Il est sincère.

- Va s'y.

J'hochai la tête et j'avança lentement vers le petit parquet de bois peinturé de blanc. J'y mis un pied et puis l'autre. Ajustant le micro à ma bouche, James me surprit à élever la voix dans le public.

- Excusez-moi tout le monde ! Il y a cette jeune femme à l'avant qui aimerait témoigner quelque chose et ça prends du courage de faire ce qu'elle fait. Alors ça serait le minimum de l'écouter attentivement.

Je rougis, en voyant une cinquantaine de personnes se retourner pour tous applaudir. Je me racla la gorge et commença.

- Bonjour... Alors aujourd'hui je suis venue, comme vous tous, pour rendre en quelque sorte un hommage à Luce. Et je suis ici, sur cette plate-forme, dans ce jardin pour vous parlez d'elle. Alors commençons.

Je marquai une pause pour déglutir, et tenter de reprendre le contrôle car mes mains en tremblait et mes yeux menacèrent d'exploser d'eau.

- Luce, cette femme pleine de vie. Elle y croquait à pleine dents. Je fus bien surprise quand elle m'a d'ailleurs, annoncé son âge. Je n'y croyais seulement pas. Bref, Luce était une femme d'amour et de paix. C'est quand j'étais entrée dans mon appartement et que je ne vis qu'une trahison qui me brisa le coeur, j'avais couru vers le logement de mon amie. Là-bas, j'avais pris la décision de partir pour venir m'évader ici à San Francisco. J'ai cru pouvoir fuir tout mes problèmes... Bref, à cet époque j'ai réussi à trouver cet appartement. Sur la rue Pfeiffer. J'avais appelé très tard le soir et Luce m'avait répondu chaleureusement et avait même proposé de venir me prendre à l'aéroport. C'est donc en quelques heures seulement, j'avais quitté la France pour venir m'installer dans une ville comme celle-ci. Arrivée à l'aéroport, je m'étais un peu perdue quand elle me retrouva. Nous avons donc quitté cet endroit sous une belle note, dans sa Beetle de 1990.

Je ris légèrement en évoquant ses souvenirs.

- Bref, elle m'avait accueillie de façon bienveillante. Elle m'a aidé à me trouver un travail dans une librairie non loin de mon appartement. Luce m'a donnée cette base que nous avons tous besoin pour repartir à zéro. Sans elle, je serais peut être retournée en France, même si je ne me sens plus chez moi là-bas. Grâce à elle, j'ai pu rencontrer l'homme pour qui je suis follement et éperdument amoureuse. J'ai aussi fait la connaissance de merveilleuses personnes, comme Philip, Sarah, Ambre, Cara, Estelle et même aussi deux bons amis.

Elle a désiré vouloir partir de notre monde sans regrets, et je crois bien que c'est accompli. Luce était tout pour moi, et son décès m'a tout simplement déchirée. J'ai l'impression d'avoir perdu une partie de moi. Elle était à la fois une mère, une grand-mère et une amie. Je crois qu'elle nous a quitté sur une note bien trop triste, mais quand nous sommes proches d'elle, nous pouvons remarquer qu'au fond... Ce n'est pas si triste que ça l'est, mais bien magnifique.

Je marquai une fois de plus une pause et j'essuyai les larmes qui avaient coulées sans m'en rendre compte.

- Et le jour avant sa mort, elle m'avait dit quelque chose que je juge important de vous le partagez. Et je crois que c'est ce qu'elle aurait voulu aussi... Alors, que nous étions sur son lit, elle m'avait pressée la main en me disant : Ne pleure pas celle que tu as perdue. Au contraire, réjouis toi de l'avoir connue.

C'est bien ce qu'elle aurait voulue. J'adressai un sourire au gens devant moi qui applaudissaient et qui pleuraient, pour certains. Je croisa parmi la foule, les yeux et les visages chaleureux d'Ambre et Sarah, de Cara et Estelle, de James puis de l'autre Sarah et de Caleb.

Au gré du ventOù les histoires vivent. Découvrez maintenant