Chapitre 06// Aveux

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Qu'avez lu dans votre carnet ?
Comment je me voyais. Je me voyais comme une erreur. Pourquoi ?
Juste parce que j'étais un génie avec des yeux dont les iris différaient.
Juste parce que ce qui plaisait aux autres m'ennuyaient.
Juste parce que j'étais si proche de ma mère que je ressemblais un peu à une fille.
Juste parce que j'étais moi...

Que pensez vous de la possession de ce carnet ?
Il fut bien pour le moi qui l'avait écrit mais il était néfaste pour moi qui l'ait tenu.

Que voulez vous dire par là ?
Quand j'écrivais ce carnet, je n'y mettais que les sentiments que j'éprouvais sur le moment et ce n'était que haine. Et quand les sentiments changeaient ils n'étaient pas rectifiés alors que pour le moi qui le lisait sans savoir je ne lisais que de la haine.
Quand je lisais un passage ou j'avais la  haine contre mon père, alors cette haine était transférée du narrateur au lecteur.

C'est cela qui explique votre violence ?
Ouais. Dans mon carnet j'avais la haine contre tous sauf Qamar

Même votre mère ?
Oui malheureusement.

Pour quelle raison ?
Je ne l'ai jamais mentionné mais il eut un moment où dû à une dispute entre mon père et moi, Yemma a coupé les ponts avec moi. C'était la dispute de trop a-t-elle dit.

.......

J'avais 17 ans bientôt 18 et mes parents avaient voyagé, j'avais la responsabilité de la maison même si personne ne le savait. En faite tout le monde croyait que c'était Moon mais c'était moi.

Durant leur absence une dispute éclata entre Moon et moi, une dispute où sous l'effet de la colère je lui dis que c'était moi le préféré et que les parents avaient plus confiance en moi car j'avais les clés de la maison (C'était les clés que seuls les parents ont en général)

Je n'aurais jamais dû dire cela

Quand les parents furent de retour, nous eûmes une discussion assez serrée. Et quand Moon demanda pourquoi j'avais les clés de la maison et non lui, Baba lui demanda qui lui a dit cela et il répéta mot par mot ce que j'avais hurlé.

-"Préféré ? Tu crois être le préféré ?" Dit Baba après avoir demander à tout le monde de sortir et avoir fermé la porte à clé.

Je n'oublierai jamais ses mots

-"Amsa tu crois être le préféré sincèrement ?"

Je répondis négativement. Il se mit face à moi et me cracha amèrement.

-"Tu ne possédais ce trousseau de clé que parce qu'étant un petit génie j'ai cru que t'allais pouvoir la fermer et être responsable"

C'était impossible pour moi de contenir mes larmes même si je sais que j'étais en tord.

-"Tu n'es pas mon préféré, aucun de vous ne l'est. Nous sommes de même sang que sur terre. Mon but premier est de vous éduquer et de vous conduire sur la bonne route après je meurs. Et dans l'haut delà seule ma femme n'importera et même si tu brûles en enfer tu ne seras plus mon fils"

Il venait de me montrer la dure réalité des choses.

La famille ne tient que dans cette vie maudite

-"Tu es un sac à problème, toujours impliqué dans une embrouille alors si tu t'avises de te donner le titre de préféré laisse moi te dire que tu rêves éveillé"

Puis il me laissa et partit. J'allai pleurnicher dans ma chambre puis comme à mon habitude d'enfant gâté, j'allai chez Yemma pour qu'elle me réconforte mais ce jour Yemma était pour la première fois fâchée contre moi.

-"Je te demande pardon" m'excusais je
-"Amsa je te pardonne, je te pardonnerai toujours mais ce que tu as dit est le comble. Amsa tu ne peux pas te permettre de vous diviser soit disant parce que tu as un trousseau de clés seulement. Tu avais peut être les clés mais c'était Moon qui avait la responsabilité de la maison et surtout tu n'es pas le préféré"

Et je me mis à détester ma propre mère...

Plus tard quand ils me "pardonnèrent", je demandais à Baba ce qu'il voulait dire quand il m'insultait. Et ses phrases qu'il me dit, me firent avoir une vision neutre de la vie par rapport à la mort.

-"Apres notre mort nous ne sommes plus sous la garde de nos parents. Apres ta mort les seuls qui pourront t'aider durant ton jugement sont tes oncles et tantes. Amsa toute ta vie, que Allah te préserve de la haine de tes oncles et tantes, car ils sont tes témoins, de la haine de tes frères, car ils sont ceux avec qui tu discuteras le plus au paradis, et de la haine de ta femme car si tu dois aller au paradis ou en enfer sache que c'est elle la clé"

Jamais je n'oublierai ses mots.

Amsa: L'erreur d'une familleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant