Je veux vivre

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[P.D.V TAEHYUNG]

"-Tu penses pas que le mur blanc du lycée aurait besoin d'une nouvelle déco ?"

J'ai que très peu de temps devant moi. Il est 18H25 et je n'ai toujours pas d'idées concernant le Tag que je vais faire...Effectivement je pourrais juste me contenter d'un simple gribouillis sur le mur, mais je n'en ai pas envie. Je veux faire quelque chose de jolie. Alors voilà ça va faire plus d'une bonne heure et demi que je suis devant ma feuille blanche ( qui me sert de brouillon) toujours vierge. Voyons voir...Peut être faudrait-il que je cherche à exprimer quelque chose dans mon dessin..Je veux exprimer quelque chose c'est sûr ! Mais maintenant quoi ? Qu'est ce que je voudrais montrer au monde, qu'est ce que je veux hurler à tous le monde ? Qu'est ce que je voudrais par dessus tout ?

Freedom. Je veux être libre. Je veux m'enlever le poids que j'ai sur mes épaules, je veux pouvoir profiter de ma vie sans avoir ce câble invisible qui me relie à l'hôpital. Oui, c'est comme ça que je vois la chose. J'ai passé toute mon enfance entre ses quatre murs blancs. Les seuls sons qui parvenaient à mes oreilles étaient celui des machines électroniques de ma chambre, la sirène des ambulances qui allaient et venaient emmenant des enfants ou des adultes, le bruit des pas des infirmiers et des médecins marchant dans les couloirs pour annoncer une bonne ou une mauvaise nouvelle aux familles ou tout simplement voir comment se portaient les patients. Cette odeur de chlore qui me retournait constamment l'estomac lorsque je voulais aller aux toilettes, ou encore me doucher. L'atmosphère qui régnait dans certains couloir, une atmosphère pesante et calme qui ne rassurait personne, comme ci la mort était à vos côtés...Elle était à mes cotés. Je me souviens encore de cette présence que je sentais à côté de moi dès que je me levais pour me dégourdir les jambes ou encore sur la table d'opération. Personne ne l'a voyait, sauf moi. Je le sentais, il était là. Exactement comme les livres le décrivent. D'abord un brouillard gris, presque noir, qui prenait possession du lieu dans lequel je me trouvais, du coin de l'oeil j'apercevais parfois juste un bout de sa capuche noir, déchirée à certains endroits, et ensuite cette faux si grande, si brillante et à la fois sombre, si aiguisée, si saillante.

Lors de mes opérations elle était là, juste à côté de moi et juste avant que je m'endorme, elle faisait glisser ses doigts sur mes jambes comme ci elle admirait ma tendre peau qui bientôt disparaitrait pour laisser place à mon squelette sans vie. Ses doigts squelettiques, blancs, usés par le temps. Le touchée de sa mange déchirée sur mes cuisses et enfin son visage devant mes yeux. Il tournait ensuite délicatement la tête, en premier temps je ne parvenais pas à voir son visage car il était caché par sa grande capuche noir, il posait par la suite sa faux sur mes jambes et avec ses mains squelettiques il enlevait délicatement son couvre chef pour que je puisse voir son visage...enfin son visage...son crâne. Son crâne sombre, fissuré. Ce qui me faisait le plus peur chez lui était ses yeux, ou plutôt ses orbites. Ils étaient particuliers. Il y avait quelque chose dedans, lorsque vous les regardiez vous sombriez directement dans le néant on ne pouvait pas s'en détacher. C'était la mort. C'est souvent la dernière chose que j'apercevais. Je voyais l'obscurité de la mort avant celle du sommeil. Et il murmurait tout bas: Bonne nuit...

Je pris mon crayon à papier en main et commença mon croquis. J'écrivais tout d'abord Freedom, puis à chaque extrémité du mot je rajoutais des ailes d'anges en finissant par une auréole au dessus. Je déchira la feuille de mon carnet, la plia en quatre et la mis dans la poche de mon sweat à capuche noir. J'enfilais mes baskets, et vérifiais que je n'avais rien oublier. J'avais différentes bombes de peintures dans mon sac : bleu, vert, rouge, blanc, noir, jaune... Je fermais ce dernier et le pris sur mon épaule. Je sortis de chez moi et me dirigeai vers la bahut. La nuit était déjà tombée depuis un petit moment, je marchais dans les rues noirs de mon quartier. Je pris mon portable et envoyai un message à Kookie.

Viens Parions [VKOOK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant