Noir.

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Noir. Entièrement noir. C'est bien dans le noir que je me retrouvais actuellement. Plongé dans les ténèbres, me larmoyant sur mon sort. J'étais enfermé dans cette pièce noir en compagnie de mes idées les plus sombres, submergé par mes pires cauchemars. Les idées noirs qui m'horrifient, qui me font pleurer, qui me rendent fous, qui me font sourire tellement elles sont absurdes, tellement il était impensable qu'elles me traversent l'esprit un jour.

On m'a pourtant appris à aimer la vie, à la tenir de façon délicate dans mes mains comme une fleur, tout aussi sensible, à la cajoler, à la rendre forte, à la savourer et à l'aimer comme elle m'aime en retour. Me balader avec elle sur les chemins, rire grâce à elle, rire avec elle. Mais l'humain en vous disant ça ne pense pas au fait que les chemins sont semés d'embûches et que par moment vous chutez. Vous chutez pour ne plus jamais vous redresser entraînant avec vous la vie que vous ne parviendrais pas à ramener dans vos mains.

Mes yeux s'ouvrent doucement, ils se font agresser par l'obscurité de la pièce qui n'a pas changé depuis quelques jours déjà. Les infirmières ont beau venir les ouvrir, je finis toujours par les refermer. Je me réveille en sentant toujours cette horrible fatigue qui pèse sur mon corps engourdi. On dit que le sommeil est réparateur, chez moi il n'est qu'une perte de temps et un moyen de me faire encore plus sombrer dans les ténèbres.

Si j'ai pourtant ouvert les yeux, c'est parce qu'un bruit me dérangeait. Depuis je ne sais combien de temps déjà je l'entends. Il tombe et émet un bruit strident dans ma chambre, il est régulier et me semble de plus en plus bruyant à chaque retentissement.

Je me retourne et me positionne sur le dos, je passe ma main sur mon front bouillant.

J'ai chaud.

J'ai soif.

Je laisse mon regard pendre sur le mur d'en face où une horloge est accrochée. Je doit être idiot de penser que je verrais l'heure alors que je suis plongé dans le noir. Je souffle de fatigue et tente d'attraper mon portable. L'écran s'allume et me brûle les yeux de sa lumière purifiante qui éclair mon visage. Enfin un peu de luminosité.

1H45.

Putain.

Je me mets à regarder mon fond d'écran. Il est là, il est dessus, je suis avec lui. Nous sourions, nous étions ensemble, nous nous amusions...sans nous douter et nous préoccuper de la suite des évènements. Son sourire...oui...son sourire. Pourquoi sourit-il. Pourquoi il me regard comme ça, pourquoi j'agis ainsi avec lui.

Il ne m'inspire rien.

Il est inutile.

Pourquoi garder cette photo ?

Je déverrouille mon téléphone et ouvre l'application réglage. Je sélectionne l'onglet "Fond D'écran" et je choisis une couleur.

Noir.

Noir comme ma chambre.

Noir comme le monde.

Noir comme mon esprit.

Noir comme mon cœur.

Je verrouille l'écran et le déverrouille à nouveau. Son visage souriant n'y est plus, il n'y a que du noir. Noir, noir, noir, noir. J'aime cette couleur. J'aime le noir.

Un sourire se dessine sur mon lèvre alors que j'emmène mon téléphone vers mon cœur. Mais toute bonne chose à une fin et mon sourire finit par disparaître. Le bruit qui m'avait réveillé est toujours présent et dérange ma tranquillité. Je pose mon téléphone sur la table de nuit, et me redresse.

Viens Parions [VKOOK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant