{chapitre 32}

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-Tu... Tu t'en souviens..., balbutiai-je.

Wane se retourna, le visage toujours fermé et le regard vide. Il prit un temps avant de répondre.

-Ça m'est revenu il y a cinq ou six jours.

Je n'en revenais pas. C'était comme si je revivais l'instant, comme s'il devenait officiel. Alors que jusqu'ici, ça me donnait plus l'impression d'être un souvenir-mirage.

-Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

-Pourquoi TU ne m'as rien dit ? Je le sais Masha, parce que dès le lendemain, t'as regretté. Donc j'ai fait comme s'il ne s'était rien passé aussi. Puis j'avais trop honte de t'en parler, étant donné que t'allais me recaler ensuite.

J'assimilais lentement ses paroles, comme des coups de massue qui me rendait un peu plus nerveuse à chaque fois.

-Comment ça, te recaler ?

Wane haussa les épaules, ne voulant pas me regarder dans les yeux, comme s'il avait honte.
-Me dire que c'était une erreur et qu'on est juste amis.
Je le dévisageai.
-Parce que ce n'est pas comme ça que tu vois les choses ?

Wane me fixa pendant un instant, sans un mot, puis il tourna les talons et disparu dans la foule.

Et bah merde.

Je restai immobile deux seconde, puis réalisai que Spencer avait assisté à la scène et était toujours présent, et son nez toujours endommagé.
-Je devrais y aller, dit-il.
Je le rattrapai.
-Je m'excuse, Spencer. Je sais que tu faisais de ton mieux avec moi et j'aurais peut être dû t'arrêter, enfin j'en sais rien... Je t'apprécies vraiment, je ne t'ai jamais menti. J'ai du mal à comprendre ce qu'il se passe là.
-Nan, c'est moi qui m'excuse, j'ai poussé Wane à bout. Je n'aurais pas dû.
Je souris, embarrassée.
-Là je suis d'accord. (Je pointe son nez du regard) Il y est allé fort, n'empêche.
-Ne t'en fais pas pour moi, je vais rentrer. On se voit au lycée.

Je lui fis un signe de main avant qu'il ne se dirige vers la sortie. Je regardai mon téléphone ; un message de Jill. Nora, Sam, Rob et elle étaient partis.

Évidement, il ne restait que Wane et moi.
Il me fallait juste le trouver.

Ce ne fut pas difficile étant donné son nouveau choix d'activité.

Un tournoi de boxe...
Oui, un tournoi de boxe, dans la cour arrière du bâtiment.

Comme s'il n'avait pas déjà assez frappé pour la soirée.

Une émeute était regroupée autour du carré définit par des poteaux, des réverbères et des monticules de manteaux, ring de substitution.

Je me faufilais entre les gens beuglant et gesticulant dans tout les sens, prenant sur moi au maximum pour supporter la foule. Je n'ai jamais été à l'aise au milieu d'un regroupement de personnes humaines.

-Wane ! Qu'est-ce que tu fous ?!

J'étais presque dans le ring maintenant, un homme d'une trentaine d'années avec des muscles impressionnants me repoussa d'un coup de bras à l'intérieur de l'émeute.
-Wane !
Il ne m'entendait pas, trop concentré sur son combat. Les poings en garde, le souffle haletant, il fixait son adversaire ; un type d'une tête de plus que lui, à l'œil mauvais et au crâne rasé.

Je remarquai aussi que mon ami s'était débarrassé de son t-shirt.
Arkwxlrtbswx...

Le molosse frappa un coup dans l'air, Wane l'avait agilement esquivé. Il donna un coup à son tour, mais le type en face attrapa son bras et le poussa violemment à terre. Le publique poussait des cris d'exclamations.
Génial.

Le brun se releva, à bout de nerfs, mais restait concentré.
Un coup, deux coups, trois coups,  on pouvait à peine suivre, c'était à se demander s'il y avait des règles. Wane avait des bleus de partout mais ne s'arrêtait jamais. A vrai dire, le géant en face était tout aussi salement amoché.

Je finis par tourner les talons, sachant bien que je n'arrêterais rien ni personne.
Du moins c'est ce que je croyais, jusqu'à ce qu'un type que mes yeux discernaient à peine dans le noir agrippa mon poignet et me tira vers lui.
-Eh, c'est pas un lieu pour les petites filles ici, grogna-t-il.
-Lâche-moi !
Il esquissa un sourire malsain.
-Nan nan, tu viens avec moi.
Je me débattu comme je le pouvais, tout en gardant les yeux vers le ring, vers Wane qui semblait gagner le combat.
-LACHE MOI PUTAIN !

Je réussis à repousser le type qui disparu dans le coin de la rue, ainsi qu'à attirer l'attention de Wane. Celui-ci tourna le visage, l'air inquiet. Il avait reconnu ma voix.

Son adversaire en profita ; il leva son poing en l'air et frappa Wane de toute ses forces, l'assommant au sol.

Combat terminé.

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