{chapitre 8}

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-Jill ? Jill, ça va ?

Évidemment que non, ça n'allait pas. Je voulais juste m'assurer que ma nouvelle amie ne s'était pas étranglée avec ses larmes.

Je l'entendis renifler un grand coup et cru pendant quelques secondes qu'elle avait fini. Mais elle se remit à pleurer de plus belle.

-Jill !! Ouvre s'il te plait !

-Non, t'inquiètes pas ça va aller, informa-t-elle sur un ton qui indiquait tout le contraire.

-Je vois bien que non, restes pas enfermée à pleurer toute seule.

Je frappai doucement sur la porte de la cabines des toilettes du lycée, insistant pour qu'elle m'écoute.

-Je ne veux pas t'emmerder avec mes problèmes, dit Jill entre deux ravalements de larmes, on se connait à peine...

-Justement !

-Comment ça justement ?

J'inspirai longuement, m'apprêtant à dire quelque chose de gentil, ce qui n'était pas mon fort.

-Rien ne t'a obligé à venir me parler. T'aurais très bien pu seulement arranger un rendez-vous pour l'exposé et partir ensuite. T'as sûrement déjà plein d'amis. Mais pourtant t'es venu m'adresser la parole et faire ma connaissance parce que tu as vu que j'étais seule. Donc je ne me vois pas te laisser tomber maintenant.

J'entendis le loquet de la porte se déverrouiller et Jill apparu, debout devant les toilettes, le visage rouge et les joues humides, désormais colorées de mascara fugitif.

Elle avait un regard déprimant, surtout déprimé, et je pouvais toujours voir sa lèvre inférieure trembler.

Avant que je ne puisse dire quoi que se soit, elle se jeta dans mes bras et éclata de nouveau en sanglots.

-C'est horrible Haly ! Je lui faisais tellement confiance, nous deux c'était parfait ! Je comprends pas... !

Je tapotai maladroitement son dos, pas vraiment douée avec ce genre de situation.

-Je suis désolée... Ce type ne te méritait probablement pas.
-On était en couple depuis presque un an ! C'est pas rien !
-C'est juste un salop. Ne pleurs pas pour lui.
-Je le déteste !
-C'est normal..., murmurai-je.
-J'ai envie d'arracher ses yeux avec un pique à tomate et de les lui enfoncer dans la bouche jusqu'à ce qu'il s'étouffe avec !
-On fait ça quand tu veux.

Jill se redressa, essuya ses yeux et renifla pour la millième fois. Je lui souris, l'air le plus réconfortant possible. Elle esquissa un sourire à son tour en balayant mon épaule de la main.

-Désolée, s'excusa-t-elle, j'ai mis un peu de maquillage sur ton pull.
-C'est pas grave, je ris doucement.
-Je te présenterais à mes amis.
-Ce serait cool.

Elle recoiffa ses cheveux et enfila son sac.
On sortit des toilettes, direction cours d'anglais.

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