{chapitre 27}

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La pièce de théâtre de Mme. Darius avançait rapidement. Nous étions au milieu de moi de mai, la fin de l'année approchait. Il valait mieux ne pas traîner si on ne voulait pas se ramasser devant le quart du lycée, les parents et le corps enseignants le jour de la représentation.

Déjà que je trouvais que le scénario frôlait l'hyperbole sentimentale.

Je tenais toujours le rôle principale, celui de la duchesse Victoria, à ma grande désolation. Mon idée de départ était quand même de rester dans le fond de la scène.

Pour le coup, c'était raté.

Rob jouait désormais le comte Drazur, Spencer qui n'était même pas dans notre classe avait tout de suite plu à la prof et avait prit le rôle de Wane en tant qu'Onéo, le séduisant serviteur. Le brun, lui, ruminait dans son coin, étant passé en second plan au côté de Sam qui faisait partie des proches d'Onéo. Jill avait le rôle de ma gouvernante, ce qui représentait bien la réalité.

Quant à Nora, elle ne faisait pas partie des comédiens. Elle était l'assistante de Mme. Darius comme metteur en scène, et elle prenait son rôle très à cœur. En fait, je pouvais même dire que Darius n'était là que pour surveiller, et l'investissement inattendu de Nora semblait lui faire très plaisir.

-Putain Flo qu'est-ce que tu fous ?! S'égosillait-elle en s'adressant à l'élève qui se chargeait du son et de l'éclairage.

Il se tenait debout devant son matériel, sur la genre de mezzanine métallique qui entourait tout le haut de l'amphi théâtre. Nous étions une dizaine sur scène, et attendions que Flo trouve le bon morceau et ajuste les lumières.

Personnellement, j'étais à bout.

Flo poussa un bouton et une musique country résonna dans la salle. Rob, qui était en face de moi, poussa la chansonnette :
-If it hadn't been for cotton-eye joe, I'd been married long time ago... Where did you come from. Where did you go? Where did you come from cotton-eye joe?
-FLO PUTAIN ! Cria Nora.
Celui-ci s'empressa de rétorquer, affolé :
-J'ai poussé le mauvais bouton ! J'ai juste poussé le mauvais bouton !
-C'EST TA MÈRE QUI A FAIT L'ERREUR DE POUSSER Y A 16 ANS ! M'énervai-je, en en faisant rire certains.

Le frisé me fit une grimace et arrêta finalement la musique.

Le petit air de piano reprit, et l'éclairage se stabilisa enfin. Je repris ma scène avec Jill et Spencer.

*Début de la scène*
GOUVERNANTE : Victoria ! Victoria ! Un étranger attend devant la porte. Il dit vouloir vous parler, il dit que c'est urgent.
VICTORIA : Nous ne pouvons pas lui ouvrir.
GOUVERNANTE : Mais il dit...
VICTORIA : Nous ne pouvons pas !
GOUVERNANTE : Il dit qu'il vous aime.
Victoria avale sa salive, regarde au loin l'air triste.
VICTORIA : Et je dis que je l'aime aussi.

*Darius commenta :
-Mets un peu plus de conviction dans ton amour, Haly.
Oui, bon je fais de mon mieux, cette chère Victoria et moi n'avons pas vraiment le même comportement en matière d'amour.*

On entend des pas arriver. Onéo apparaît.
ONÉO : Pardonnez mon impolitesse mais j'avais peur que vous me refusiez l'entrée, car je ne peux attendre un jour de plus sans avoir de réponses.

*Oh, oui, Onéo et sa politesse a vous en couper le souffle, oh la la.*

VICTORIA : C'est que... Je ne sais quoi faire de cette histoire. Ce que je sais, c'est que je vous aime !

*J'avais prononcé cette dernière phrase d'un ton forcé et agacé, presque parodique. Darius me rappela à l'ordre.*

*Fin de la scène*

-Vous ne faites plus beaucoup d'effort, Mademoiselle Triver, râla la prof.
Wane qui était avachi sur deux sièges du premier rang prit la parole, le sourire au coin des lèvres.
-Peut être que Spencer ne l'inspire pas. Je peux essayer de prendre sa place, si vous voulez.

Le blond jeta un regard foudroyant à Wane, et celui-ci serra la mâchoire, l'air arrogant.
Il y avait de l'électricité dans l'air.

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