PROLOGUE

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Ma tête me fait atrocement souffrir, je crois que je saigne, mais cela n'a pas vraiment d'importance. On me hurle dessus, on me dit de me réveiller ou je risque d'y passer. J'ouvre fébrilement les yeux mais la douleur de cet acte me fait irrémédiablement les refermer. Je marmonne quelque chose, que moi-même, je ne comprends pas, avant de sentir le seau d'eau tiède que l'on vient me jeter dessus. Je me relève subitement et observe l'univers flou et abstrait qui m'entoure. Les traits devenant de plus en plus nets, j'arrive enfin à observer l'endroit où je me situe. La pièce est plongée dans la pénombre, et la minuscule fenêtre qui est en face de moi, m'indique que la nuit vient de tomber. La salle est éclairée par une petite lampe à huile qui projette de pâles ombres sur les murs foncés. Je suis assis sur une vieille chaise en bois à laquelle je suis attaché par une corde usée mais qui semble cependant résistante. Quatre hommes vêtus de noir et masqués par des voiles, qui ne laissent voir que leurs yeux, se tiennent en face de moi. Un des hommes s'approche de moi, il me secoue un peu par l'épaule comme pour voir si je suis bien réveillé.

-On est où putain ?, je lâche d'une voix rauque et basse.

-La ferme et écoute !, répond l'individu à mes côtés. D'après ton passeport, tu es Walter Ionis, tu confirmes ?, lance-t-il dans un anglais approximatif doublé d'un accent appuyé.

Je connais les risques de mon métier et de mon voyage, mais je décide tout de même de ne pas lui répondre, afin de voir si ces gens véritablement sérieux. Je lui lance en plus un air de défi pour l'agacer et le pousser à ses limites. Il semble lire dans mes pensées et la réponse ne se fait pas attendre, mon tortionnaire se saisit de d'une barre de fer, qui traînait au sol, puis me frappe au niveau de la tempe droite avec une force monstrueuse. La douleur part du sommet de mon crane pour se diriger vers la mâchoire avant de remonter et de se séparer entre le nez et l'arcade. Ce choc fait déverser un flot sur mon visage, un mélange de larmes et de sang, qui laisse un gout acre et salé dans ma bouche. Mon tortionnaire me saisit les racines pour me forcer à le regarder avant de répéter :

-Walter Ionis, tu confirmes ?

Cette fois-ci, je ne me laisse pas prier, je hoche la tête et l'homme me lâche les cheveux. Ma tête retombe contre mon torse et ma mâchoire se cogne contre celui-ci. Cependant, je ne ressens pas la douleur, celle qui tambourine contre ma tempe est bien plus forte. J'ai l'impression de vaciller et que de petites étoiles multicolores dansent de joie autour de moi. Je ferme à nouveau les yeux et pars dans un monde noir et froid.

Séquestrés {Boy x Boy}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant