CHAPITRE 7

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Walter

Je m'emmerde. Putain ce que l'on peut se faire chier dans un hôpital. Je regarde dans le lit voisin du mien. Sonia c'est endormie depuis une demi-heure, tant mieux, comme ça elle s'est arrêtée de parler, mais cela m'empêche aussi de regarder la télé pour faire passer le temps. Sonia est une hypocondriaque, hyperactive et hyper bavarde qui pas son temps à jacasser sur ses pseudo maladies qu'elle n'a pas. Ce matin quand elle s'est réveillée et qu'elle a constaté avec joie qu'elle possédait un nouveau voisin de bavardage, elle s'est mise en mode moulin à parole, ou plutôt moulin à connerie, jusqu'à que le docteur arrive et qu'elle se taise pour l'écouter assidument. A mon plus grand malheur, l'intervention du doc' ne dura que quelques minutes, et aussitôt Sonia avait repris son monologue sur les dangers des couteaux, des ciseaux, des haches, des tronçonneuses. J'avais envie de lui hurler dessus que je n'avais pas besoin que l'on m'explique qu'une tronçonneuse pouvait éventuellement être mortelle, mais je n'en avais pas la force, et je savais que Sonia n'en aurait pas grand-chose à faire et recommencerait à piailler deux secondes plus tard.

Ensuite, j'avais eu droit à un petit instant de solitude quand un infirmier vint pour m'amener dans la salle de bain. J'avais poliment refusé son aide pour la question de la douche et des toilettes mais ces épreuves furent plus difficiles que je ne l'avais pensé. Premièrement, j'étais obligé de m'asseoir sur les toilettes car mes genoux étaient trop abimés pour me porter. Ma fierté avait pris un grand coup, mais si en plus, j'avais dû supporter le regard d'un infirmier, je pense que je me serais roulé en boule comme un gosse. Pour la douche, j'avais décidé de l'oublier pour aujourd'hui. A la place, je m'étais appuyé contre le lavabo pour rester debout afin de constater mes blessures. La plus visible devait surement être l'énorme cocard bleu noir qui cerclait mon œil gauche. D'ailleurs, j'étais obligé de fermer cet œil car l'ouvrir me faisait plus mal qu'autre chose, seul point positif, on ne voyait plus mes cernes, juste un cocard. Ensuite, j'étais couvert d'hématome, mais pas des petits bleus comme quand on se cogne contre un meuble, non là c'était d'énormes cercles bleuâtres, qui mesuraient, au minimum, cinq ou six centimètres de diamètre, voire plus comme celui que j'avais sur les côtes qui mesurait plus de dix centimètres de diamètre, et cela sur tout le corps. J'avais aussi une foulure au poignet gauche, cependant mon genou droit, celui qui avait percuté la voiture, était celui qui avait le plus souffert : une grosse entorse qui avait fait doubler de la taille mon articulation, secondé d'une déchirure musculaire. Je me faisais pitié moi-même, et je ne voulais pas contempler ce spectacle désastreux, et retournais donc à mon lit.

Je regardais ma montre pour la cinquième fois en moins de dix minutes, il était 10h32, le doc' était en retard... et voilà que je commence à parler comme un vieux crouton qui râle tout le temps quand ça ne va pas, cet hôpital aura ma peau. J'attends encore quelques minutes et enfin le docteur rentre, à pas de loup pour ne pas réveiller Sonia.

-Comment allez-vous Walter ?, demanda-t-il d'une voix faible.

-Je suis en train de craquer psychologiquement, entre rester enfermé ici et les monologues de Sonia je n'en peux plus, répondis-je sur le ton de la plaisanterie. Le docteur eu un petit rire, mais apparemment pas assez petit pour que Sonia ne l'entende.

-Ahh docteur je vous attendais, vous êtes là pour me faire ma biopsie de la prostate ?, demanda-t-elle enjouée.

-Sonia, combien de fois je vais vous le répéter, vous n'avez pas de cancer de la prostate, et vous savez pourquoi ? C'est une maladie d'homme, et vous, vous êtes une femme, donc pas de soucis à avoir, c'est assez clair ?, répondit-il en soupirant bruyamment.

-Oui mais on est jamais assez sûr...

-Oui et bien moi j'en suis sûr !, s'écria-t-il. Et si ça ne vous va pas, allez voir un autre hôpital qui vous accepte dans une chambre pendant presque la moitié d'une année !

Séquestrés {Boy x Boy}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant