CHAPITRE 8

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Walter

-L'Irak ! Mais tu es fou !

Et voilà que la discussion virait au cauchemar.

-Fou de toi, lançais-je sur le ton de la blague, mais celle-ci n'eut absolument pas l'effet escompté.

-Ce n'est pas le moment de rire...

-Je sais, mais je ne veux pas qu'on s'engueule encore plus, et de toute façon, mon choix est déjà fait, je dois y aller.

-Et je peux savoir ta raison ?

-J'ai donné ma parole à la journaliste qui doit nous guider quand nous serons là-bas. En plus c'est une amie, donc je ne peux pas me défiler, surtout avec l'article que l'on va pouvoir écrire, on va enfin pouvoir montrer l'enfer que vivent ces personnes, il est hors de question que j'annule tout au dernier moment.

Après ma tirade, je le regardais dans les yeux, et je voyais bien qu'il ne savait pas quoi répondre. Il était juste planté au milieu du salon, l'air complètement perdu. Je m'approchais de lui, et le prit doucement dans mes bras. Je comprenais parfaitement sa réaction : depuis le début de notre relation, c'est-à-dire environ six mois, je n'étais jamais parti si loin, ou dans un pays avec une situation politique telle que celle de l'Irak.

-Tu sais, je ne pars qu'une petite semaine, je serai vite revenu.

-J'imagine que je ne peux pas te faire changer d'avis ?

Il avait demandé cela, avec une voix douce et tremblante, et ses yeux étaient humides. Je secouais doucement la tête pour répondre à sa question, et il me serra à son tour dans ses bras, fort, très fort, si bien que j'en grimaçais car mon coude appuyait sur l'hématome qui se trouvait sur mes côtes. Cependant, je ne voulais pas arrêter cet échange, j'étais bien dans ses bras, malgré la douleur. Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés ainsi, sans dire un mot, juste en nous réconfortant mutuellement. Ce fût un appel, ou plutôt une engueulade, d'Abby qui nous sépara, je devais retourner bosser, ou sinon elle risquait de m'étriper de ses propres mains avant d'enterrer mon corps, dans un coin où on le retrouverait jamais. Je quittais donc les bras réconfortants de Ryan pour aller me doucher, me changer pour finalement me rendre vers mon lieu de travail.

...

Vendredi était venu bien plus vite que je ne l'aurais prévu. Mon réveil sonna à 4h30, et me tira d'un sommeil léger. Je sentis Ryan remuer à mes côtés, et pris les plus grands soins pour ne pas le réveiller lorsque je me préparais pour partir. Une fois prêt, je me saisissais de ma valise, et posais le petit mot, que j'avais préparé pour Ryan, bien en évidence sur la table de la cuisine. Oh, il n'y avait pas marqué grand-chose dessus, juste que l'aimais et qu'il allait me manquer, mais qu'il n'avait qu'une petite semaine à tenir. Mon atèle au genou me gênait plus qu'autre chose pour descendre les quelques marches de notre perron, mais elle me gêna encore plus quand je dû monter à l'arrière du taxi : ne pouvant pas plier ma jambe, je devais la garder tendue en travers de la banquette arrière.

Arrivé à l'aéroport, je regardais mon téléphone et y constatais un message de Shane : il m'attendait, lui et Bruce, près du contrôle des passeports. Tous les deux semblaient fatigués, les traits tirés et les yeux bordés de cernes. L'avion devait décoller d'ici une heure, et nous profitâmes de cet instant pour rattraper quelques minutes de sommeil.

Une fois embarqués, nous étions partis pour un peu plus de 18 heures d'avions, non-stop, vers Amman la capitale de Jordanie. L'avion n'était pas bien grand, et les services proposés à bord était assez mauvais, mais bon, nous ne pouvions pas nous plaindre : nous avions réussi avoir un vol direct, alors que si nous devions avoir des escales le vol aurait sûrement été deux fois plus long. Heureusement pour nous, l'avion était équipé d'écran individuel pour chaque passager, ce qui nous permettait nous occuper, pour faire passer le temps, et de toute façon nous n'avions rien d'autre à faire.

Séquestrés {Boy x Boy}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant