CHAPITRE 12

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Shane

Les jours qui suivirent l'annonce de notre libération, avaient été rempli d'espoir et presque de bonne humeur, même si une ombre d'appréhension planait toujours au-dessus de nos têtes. On nous avait resservis deux repas, identiques au premier, ce qui prouvait bien que nos ravisseurs voulaient bien nous garder en vie jusqu'à que la rançon soit payée.

Nos discussions quotidiennes avec Walter, ne se tournait plus vers notre passé, mais plutôt vers notre futur lorsque nous rentrerions chez nous d'ici quelques jours, au plus une ou deux semaines. Walter, voulait d'abord aller voir sa mère, pour la rassurer, puis retournerais dans les bras de son compagnon, et bien que cette idée me rendit quelque peu triste, j'étais tout de même heureux de savoir que tout reprendrait une allure plus normale, une fois que nous serions chez nous.

Je me réveillais, pour une fois, sans avoir passé une nuit cauchemardesque. Comme à son habitude, Walter s'était assis contre le mur et semblait réfléchir, avec pour seule compagnie, le silence de notre pièce. Après les quelques nuits passées à ses côtés, j'avais bien compris que mon patron ne dormait pas beaucoup voire quasiment pas au vu des mouvements brusques qui agitaient ses nuits. J'avais essayé de lui en parler, mais celui-ci avait refusé à chaque fois, à croire que notre relation n'était pas assez approfondie pour qu'il puisse me parler librement de ses angoisses. Je le comprenais, certes, nous nous étions rapprochés au fil de nos longues discussions, mais pas assez pour qu'il me fasse assez confiance pour tout me confier.

J'étirais mes muscles endoloris, tout en saluant mon collègue qui leva le regard vers moi et me salua en retour. Nous commençâmes à discuter de nos nuits respectives, comme tous les matins, Walter semblait de plus en plus fatigué, et les cernes sous ses yeux ne cessaient de s'agrandir. Même s'il ne cessait de répéter que tout allait bien, la fatigue se lisait sur son visage.

Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit dans un grincement désagréable. L'homme que nous avions surnommé le traducteur nous fit signe de nous lever, en nous jetant un regard mauvais. Mon cœur s'emplit d'un élan d'espoir, en un instant : on venait nous libérer.

A peine avions nous fait un pas dehors, que deux hommes apposèrent une cagoule sur nos visages et nous guidèrent, en nous poussant dans le dédale de couloir. Malgré l'absence de vue, je sentais presque la liberté me tendre les bras et m'appeler d'une voix douce et enchantée.

Quand nous nous arrêtâmes, les cagoules furent retirées, et la lumière de la pièce m'aveugla. Mes yeux mirent un moment à s'adapter à cette soudaine luminosité, du fait que nous avions été enfermés dans une pièce à peine éclairée, pendant plusieurs jours. Quand je recouvrais enfin la vue, la première chose qui me frappa fut le sourire satisfait et sadique qui se présentait sur le visage du traducteur. Derrière moi, un homme me poussa vers une chaise, à laquelle il m'attacha, sans que je puisse y faire quoique ce soit, trop faible pour résister. Il en fut de même pour Walter qui se retrouva dans la même position, quelques mètres à ma droite. L'espoir qui s'était emparé de moi, quelques instants plus tôt, fut vite balayé pour laisser place à une profonde panique. Le traducteur sembla détecter cet état de panique et prit un malin plaisir à jouer avec nos nerfs : il parlait lentement et semblait tourner autour du pot pour nous annoncer la nouvelle.

-Voyez-vous, nous avions donné une date, commença-t-il. Nous avions même donné une heure, continua-t-il après une courte pause. Mais que voulez-vous, les Américains ne sont, apparemment pas des gens ponctuels. Voyez-vous, ils n'ont pas payé, vous comprenez ! Ils n'ont pas payés ! Et vous, vous ! Vous ne me servez plus à rien !

Il sortit un revolver de sa ceinture et pointa le canon de l'arme entre les deux yeux de Walter.

-Seulement, voilà, reprit-il, je suis une âme charitable, je veux bien vous laisser une chance pour que j'attende un peu avant de vous tuer.

Séquestrés {Boy x Boy}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant