CHAPITRE 33

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Walter

Après avoir fini le mail, je fermais rapidement l'écran de mon ordinateur, sans faire attention au bruit que je pouvais faire, et posais une main sur ma bouche, pour calmer la sensation nauséeuse qui me brûlait la gorge. Je n'osais même plus rouvrir mon ordinateur, comme par peur d'ouvrir une boite de Pandore et de déclencher le malheur autour de moi. Mon regard dévia, presque automatiquement, sur le visage paisible de Shane, et la nausée remonta.

Une fois le goût de remontée acide passé, une colère sourde monta à moi, et elle se dirigea directement vers le couple Jenkins, qui devait à cette heure-ci, dormir tranquillement sur leurs oreillers rembourrés aux plumes d'oies. Cette simple vision de leur tranquillité ne fit qu'augmenter ma rage. Une envie profonde, animale et insensée me hurlait de détruire tout ce qui se trouvait à proximité, détruire leur richesse exhibée et leur semblant de vie parfaite. Cependant mon corps sembla incapable de se mouvoir comme je le voulais.

Je mis un temps fou à digérer cette haine pour retourner à la raison, passant pas plusieurs successions de calme et de rage. Mais une fois que celle-ci fut de retour, mon cerveau redémarra à toute vitesse et mon corps suivit le mouvement, sans émettre d'opposition. Retournant sur le mail, je pris en même temps mon téléphone pour noter le numéro qu'avait laissé de Lieutenant-Colonel. Décidant qu'il était imprudent de téléphoner dans cette partie du bâtiment où les chambres se trouvaient, je redescendais au rez-de-chaussée. Comme attendu, à cette heure tardive, plus personne ne se hâter dans les couloirs vides, et l'absence de lumière, donnait une ambiance digne d'un mauvais film d'horreur.

Par chance, la première porte sur laquelle je tombais s'ouvrit et je pénétrais dans la bibliothèque éteinte. Quand je trouvais enfin l'interrupteur, la lumière jaunâtre du néon éclaira la pièce et je m'installais dans un des petits fauteuils rassemblés autour d'une table basse en chêne. Sans perdre plus de temps, je composais le numéro du militaire et attendit. La sonnerie se répéta inlassablement pourtant je ne raccrochais pas, laissant peu à peu filer le peu d'espoir qui me restait.

Reposant le téléphone sur la table, je m'enfonçais un peu plus dans le siège et laissais tomber ma tête en arrière, rongé par le désespoir de l'impasse dans laquelle je me trouvais. Fermant les yeux pendant quelques minutes, ils se rouvrirent rapidement quand la sonnerie de mon téléphone se répandit dans la pièce.

-Allo ?!, lançais-je sans même prendre le temps de regarder le numéro.

-Oui, bonjour, vous avez essayé de me joindre...

-Oui, je suis Walter Ionis, j'ai reçu votre mail, répondis-je reconnaissant la voix du Lieutenant-Colonel.

-Bonjour, Monsieur Ionis, j'imagine que vous avez des questions, répondit-il dans un rire las.

-Effectivement...

-Alors laissez-moi vous expliquer. Quand nous avions reçu la première demande de rançon, l'Etat a payé, chose normale. Cependant on ne s'attendait pas à ce que vos kidnappeurs, demande plusieurs rançons à la suite de celle-ci. Suite, à trois autres remises de rançon qui s'élevait à plusieurs milliers de dollars chacune, le département militaire chargé de ce genre d'affaire a été pris de court et leurs budgets se sont resserrés. Après cela, vos agresseurs, ont demandé une somme bien plus importante que celles qui avaient demandées avant. Pour nous le message était clair, si nous arrivions à payer cette rançon alors vous auriez pu être libre après. Comme nous n'avions jamais été face à ce genre de cas, nous avons exceptionnellement demandé une aide financière des familles, qui des deux côtés étaient assez fortunés pour pouvoir payer la rançon, avec en contrepartie un remboursement d'au moins 75% voire la totalité ce qui avait été donné. De votre côté, vos parents n'ont même pas pris le temps de réfléchir et ont donné les sommes demandées pour vous sauver. Du côté de Monsieur Jenkins, les négociations ont été beaucoup plus dures. Ils n'invoquaient pas de raisons particulières à leur refus, et n'acceptaient aucunes des propositions. Au final, la rançon n'a été payée qu'en partie, et ...

Séquestrés {Boy x Boy}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant