Séquestrés {Boy x Boy}

CHAPITRE 3

Walter

Le bar-restaurant étant situé dans Union Square, au nord de San Francisco, dans le quartier hôtelier et théâtral de la ville, je devais prendre ma moto pour y aller. Je le connaissais bien, c'était les parents d'Abby qui le dirigeait, et j'y étais déjà allé de nombreuses fois. Le Johnny Foley's Irish House, était l'un des bars les plus chaleureux que je connaissais, la nourriture irlandaise directement cuisiné par le père d'Abby était succulente, la bière y était bonne, et les consommateurs réguliers, qui souvent étaient d'origine Irlandaise, connaissait exactement le sens du mot « convivialité ». Une fois par semaine, on avait même un petit dîner spectacle, où des groupes amateurs venaient s'essayer sur la petite scène du bar.

Le trajet fut très rapide, malgré les nombreux bouchons des heures de pointe, je garais donc ma moto, sur le bord du trottoir. Il était bientôt 19 heures, et le soleil commençait à disparaitre derrière les tours de verres, en faisant diminuer les températures, qui étaient déjà basses. Pourtant, je décidais de rester dehors le temps de fumer une cigarette. A peine ma clope allumée, je vis arriver Shane, lui aussi c'était apparemment changé, il portait un jean, déchiré sur la longueur des jambes, combiné avec une veste noire. Il se dirigeait vers moi et quand il fut à mon niveau, nous discutâmes un peu de tout :

-Alors ta première journée de boulot, comment ça s'est passé ?

-C'était génial ! J'ai fait la connaissance avec toute l'équipe qui m'ont tous super bien accueilli, puis j'ai passé le reste de la journée avec Abby et James, qui m'ont expliquer leur façon de travailler, et demain je commence déjà à rédiger mon premier article.

Je connaissais Abby depuis plusieurs années, étant la chef de la rubrique faits-divers, c'était elle qui accueillait tous les nouveaux. Ses origines irlandaises, avaient fait d'elle une personne constamment joyeuse, conviviale et ouverte d'esprit ; du coup quand elle accueillait les nouveaux, il était rare, qu'ils se sentent mal à l'aise. Ma cigarette terminée, je jetais le mégot par terre, puis je rentrais, Shane sur mes talons. L'intérieur du bar était en bois de sapin verni, éclairé par de petites lampes, disséminées un peu partout dans la pièce. Le bar, sur la droite, muni de chaises hautes, étaient déjà complet et les consommateurs regardaient un match de rugby sur l'écran plat. Sur la gauche, on trouvait plusieurs tables, entourées de canapés circulaires en cuir noir et au fond de la pièce, l'entrée vers le restaurant. Celui-ci était plus spacieux et mieux éclairé que le bar mais tout aussi accueillant. Les tables étaient assez espacées entre elles et la décoration valait le coup d'œil : on y trouvait deux drapeaux irlandais accrochés au plafond, plusieurs tee-shirt de rugby dédicacé par des joueurs, des disques vinyles accroché au mur, et dans un coin une moto Guzzi de collection qui datait de 1984. J'aimais vraiment l'ambiance de ce bar, mais mes horaires surchargés et la distance qui me séparait de celui-ci, m'empêchait de venir plus souvent.

-Ahhh Walter, on attendait plus que toi !

Au son et à l'accent irlandais prononcé de la voix, je reconnus sans difficultés Angus, le propriétaire du bar et le père d'Abby. Celui-ci me serra, beaucoup trop fort à mon gout, la main puis se tourna pour saluer Shane en lui donnant une tape dans le dos.

-Enchanté jeune homme, je suis Angus, maître de cette humble taverne, annonça-t-il de façon tout à fait solennelle, mais il ne put s'empêcher de rire de se propre blague.

Shane se présenta à son tour, en essayant de rentrer dans le jeu d'Angus, il se présenta donc comme un troubadour, à la recherche d'une bonne pinte de bière. Angus éclata d'un rire gras et tonitruant puis nous accompagna vers la table où était déjà installé une bonne partie de mes collègues. Abby nous invita à prendre place près d'elle. Après avoir commandé le repas, on nous servit de la bière en quantité plus que suffisante, mais qui ne m'empêchait pas de continuer à en boire, plus que raison. Le reste de la soirée était passé bien vite, de mon point de vue pourtant lorsque je m'apprêtais à partir il était déjà une heure du matin. Alors que je me dirigeais, d'un pas chancelant vers ma moto, mais je fus directement rattrapé par Abby qui m'interdit strictement de rentrer en prenant la route.