Shane
En poussant la porte de l'appartement, je devais avouer que je m'attendais à voir Walter probablement assis dans le canapé, occupé par la télé ou son ordinateur, mais il en fut tout autrement. L'appartement était tout simplement vide, lumière éteintes et chauffages étouffants en marche. Je lâchais un soupir en poussant la porte du bout du pied pour la refermer. Posant mes affaires sur la table salon, je laissais ensuite choir dans mon canapé mou, tout en constatant que j'allais devoir attendre pour avoir les réponses à mes interrogations.
Trouvant le silence de l'appartement trop ennuyeux, je me levais dans un ultime effort pour aller allumer la chaine hifi. Sans avoir pris conscience que Walter avait pris d'assaut ma chaine, le son saturé d'une guitare et la voix grave du chanteur de Metallica poussé à un volume inconscient me fit presque sauter au plafond. Alors que la musique continuait à occuper l'espace de mon salon, je trouvais enfin le bouton pour baisser le volume, tout en essayant de calmer les battements trop rapides de mon cœur après ce coup d'effroi.
Finalement, je remplaçais le CD de Metallica par un autre, un peu plus rock, même si le premier était à mon goût, il me fallait quelque chose de plus calme pour le moment. Retournant à mon état initial, étant celui du phoque avachi dans son canapé, je fermais les yeux et me laissais bercer par la musique, tentant de me vider la tête, j'en avais besoin.
-Eh bien la belle au bois dormant, tu te réveilles ou il faut que je t'embrasse ?, me demanda une voix familière, et pour je plissais mes lèvres en un sourire pour simple réponse.
La voix reprit :
-Et bien puisque c'est comme ça.
Pensant en premier lieu que Walter avait mal prit le fait que je n'ai pas répondu, j'allais ouvrir les yeux pour voir sa réaction, cependant je me retins quand je sentis le poids de mon amant s'installer sur mes hanches.
-Je me demande si la belle au bois dormant peut bander quand elle dort ?, s'interrogea Walter avec une voix qui pousserait quiconque dans la débauche.
La fameuse réaction de mit pas longtemps à arriver lorsqu'il commença ses mouvements de hanches langoureux contre mon bassin. Je laissais échapper un soupir de plaisir, et même les yeux fermés, je voyais bien un sourire victorieux étirer de Walter. La sensation qui succéda fut les doigts de celui-ci quand il les passa sous le tissu de ma chemise. La froideur de ses doigts me fit ouvrir les yeux et Walter s'empressa de poser une main sur mon visage afin de me cacher la vue et ajouta :
-La belle au bois dormant ne se réveille pas tant qu'on ne la pas embrassé, ordonna-t-il, et un nouveau sourire élargit mon visage.
Les doigts délaissèrent mon visage pour retirer un à un les boutons qui refermaient les pans de mon haut. Une fois ceci écartés du passage, les doigts, la bouche et la langue se mêlèrent dans un massage sensuel et habile. Le souffle saccadé, les gémissements sortaient étonnamment plus facilement, nettement accentué par les mouvements lascifs des hanches de Walter contre les miennes.
Quand la tension parut atteindre son paroxysme, du moins de mon point de vue, la charge sur mes jambes s'envola et les mains quittèrent mon torse. Le dégout prit rapidement place en moi, mais repartit tout aussi tôt quand j'entendis la boucle de ma ceinture cliqueter. Je ne savais pas jusqu'où nous irions, mais j'aimais déjà la destination dans laquelle nous dirigions. Je sentis mon jean être descendu jusqu'à mi-cuisse, et Walter se réinstalla, cette fois-ci sur les jambes.
-Eh bien oui, la belle au bois dormant peut bel et bien bander pendant son sommeil, intéressant...
Je poussais un grognement face à lenteur dont il faisait preuve à ce moment-là, et son rire moqueur me répondit accompagné d'une petite remarque cinglante sur mon impatience. Finalement, et à mon plus grand plaisir, sa main exécuta quelques mouvements aléatoires au-dessus de mon boxer, avant de l'enlever lui aussi.
Au début, il n'y eut que quelques frôlements lents, me faisant frissonner à chaque fois que les doigts de fée de Walter passaient à quelques millimètres de ma peau. Insatisfait, je donnais un coup de hanche, pour bien lui faire comprendre de passer au niveau supérieur et il le comprit assez facilement car dans les secondes qui suivirent, sa main attrapa complètement mon sexe érigé de plaisir. Je lâchais un glapissement qui fut rapidement suivi d'un autre au vu de la torture sensuelle que je subissais. Les mouvements de Walter étaient précis et efficaces, et quand les muqueuses chaudes de sa bouche se rajoutèrent à la confusion, le plaisir redoubla en un millième de secondes. Me prenant petit à petit au fond de sa gorge, et accompagné de ses doigts de fée, il ne fallut pas longtemps pour que je me déverse dans un râle plus erratique, plus profond.
La bouche de Walter quitta mon sexe, et je le senti se redresser. Toujours assis sur mes jambes il se pencha vers mon visage et son souffle chaud contre moi me donna la sensation d'étouffer. Finalement, ses lèvres se posèrent –ironiquement après ce que nous venions de faire- chastement sur les miennes.
-C'est bon tu peux te réveiller ma belle au bois dormant.
Rouvrant les yeux, mes pupilles furent agressées par la lumière de la lampe, mais elles se tournèrent bien vite vers l'objet de mes désirs. Eternellement insatisfait, je me saisissais du visage de Walter avec rapidité, et reposais presque violemment mes lèvres sur cette bouche enivrante. Je forçais légèrement les barrières des lèvres de Walter, qui cédèrent facilement face à mes avances.
Je n'avais couché avec un homme, mais cela ne m'avait jamais vraiment dégouté. Pourtant, ce que me faisais ressentir Walter étaient parmi les meilleures choses auxquelles j'avais pu gouter. Même si elles étaient pour le moment peu nombreuses, une chose était sure, je voulais connaître bien d'autres choses comme celle que je venais de vivre.
-Putain, pourquoi est-ce que c'est si bon avec toi ?, soupirais-je alors que je me séparer de ses lèvres à bout de souffle.
-Surement parce que c'est moi, répondit-il avec son éternel sourire mi- sournois, mi- érotique.
-Qu'est-ce que je t'aime putain, rajoutais-je en le prenant dans mes bras pour le coller contre mon torse nu.
-Moi aussi, répliqua-t-il en posant un léger baiser contre ma clavicule qui amena à un léger frisson de ma part.
Sa réponse, qui me fit chaud au cœur, me rappela aussi les incertitudes que j'éprouvais en rentrant ici.
-Au fait à ce propos Walter, commençais incertain des termes que j'allais utiliser, et cela eu pour conséquence directe de raidir le corps entier de Walter. Je voulais te demander un truc, auquel j'ai pensé au déjeuner.
-Tu veux me quitter ?, demanda Walter sans dénicher son visage de mon épaule.
-Non, non bien sûr que non, objectais-je en rigolant légèrement à cause de la simplicité dont il avait fait preuve. Non c'est pas ça du tout, je voulais juste te demander, comment toi tu nous considérais, je veux dire, je suis un perdu parce que j'arrive pas vraiment à concevoir qu'on est en couple, je sais pas si tu veux que l'on assume. Enfin je suis un perdu quoi ..., finis-je un peu embarrassé par la tournure de mes propos.
Walter, se redressa et ancra son regard dans le mien :
-Tu veux dire, que tu veux que l'on montre à tout le monde que l'on est en couple, demanda-t-il, sa voix cachant mal son enthousiasme. En fait je pensais juste, que comme t'es hétéro de base, t'aurais du mal à t'habituer alors je voulais pas te forcer, moi je m'en fous tout le monde sait que je suis gay. Je nous considère comme un couple, si c'est ça qui t'inquiète, un couple complètement hors norme et déstructuré, mais je nous préfère comme ça, conclut-il en souriant à pleine dents.
-Tu sais que je t'aime ?, demandais-je, même si je connaissais déjà la réponse.
-Oui je sais.
[Bon ok ce chapitre n'était pas du tout censé prendre cette tournure la mais au final je trouve que ça rend plutôt bien, non?]
VOUS LISEZ
Séquestrés {Boy x Boy}
Fiction généraleWalter est un journaliste, qui décide de partir en Irak, à la recherche de témoignages. Il part en compagnie de Shane, un des journalistes qui travaille avec lui, et qui possède aussi cette envie de voyage et de vérité. Seulement, aucun des deux n'a...