CHAPITRE 22

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Shane

Nous avions dû nous lever à cinq heures, pour amener Tess à l'aéroport. Le trajet entre mon appartement et l'aéroport, ce fut en silence, encore sous les effets de ce réveil matinal. Une fois devant l'embarcadère, Tess me prit longuement dans ses bras, et me promit de m'appeler quand elle serait arrivée. Elle fit ensuite de même avec Walter, puis nous délaissa pour aller vers le quai d'enregistrement.

Avec Walter, nous décidâmes de nous installer dans un café pour prendre un petit déjeuner, surtout parce que j'avais la flemme de cuisiner quoi que ce soit. Malgré l'heure peu avancée de la journée, nous trouvâmes un petit restaurant ouvert, qui servait des petits déjeuners pour le moins copieux.

J'avais choisi une recette classique, soit des œufs et du bacon, et un café pour Walter. Quand la serveuse fut repartie, je lançais un regard réprobateur vers mon ami.

-Quoi ?, finit-il par demander, en haussant le sourcil.

-Tu veux que je te rappelle ce que le docteur t'a dit ? Il te faut mieux manger.

-Ohh, tu t'inquiètes pour moi, comme c'est mignon, lança-t-il moqueur.

-Evidemment que je m'inquiète pour toi, j'ai pas envie que tu me crèves dans mes bras.

Walter sembla étonné de ma réponse car il ne répondit rien, les yeux grands ouverts, puis finit par laisser échapper un petit rire.

-Après ce qu'on a vécu, je vais pas crever pour si peu.

-C'est vrai que ce serait assez ironique.

Nous continuâmes à discuter ainsi pendant une bonne demi-heure le temps que je finisse le repas, puis nous retournâmes chez moi. Pendant le reste de la matinée, nous rangeâmes les affaires de Walter dans sa nouvelle chambre.

Quand l'heure du repas sonna, Walter insista pour préparer à manger, et même si l'idée me déplut, car il était mon invité, je le laissais faire. Il prépara donc quelque chose de basique soit un steak frite, à croire qu'il ne se savait pas vraiment cuisiner.

Dans l'après-midi, nous retournâmes au journal, et sans surprise, Marcus semblait avoir délaissé les lieux. Sous l'ordre de mon patron, je le suivis dans son bureau, accompagné d'Abby. La rousse avait l'air mal à l'aise devant son ami, et j'avais vite compris, qu'elle se sentait coupable de ne rien avoir dit à Walter à propos de Marcus. Nous prîmes place en face de du bureau, qui avait été rangé depuis la dernière fois que j'étais venu. Walter scruta Abby avec un regard froid, et celle-ci n'eut pas le courage d'ouvrir la bouche.

-Abby, est-ce que tu peux m'expliquer ?

Elle leva enfin les yeux et lança à Walter un regard désolé.

-On a rien pu faire, je t'assure, j'aurais voulu te le dire de moi-même mais je n'ai pas trouvé le temps de te le dire...

-Ce n'est pas ce que je t'ai demandé, je te demande juste comment se fait-il que cet enculé de Marcus, ait eu accès au journal.

-Quand tu as disparu, tous les médias, se sont rués sur cette occasion pour faire un peu de drama en se demandant qui succèderait au journal. Pour nous c'était clair, on devait élire une personne qui travaillait au journal, on avait plusieurs personnes qui se sentaient capable de pouvoir le faire. Mais quelques temps après, Marcus a déboulé avec un avocat, il a dit que le journal lui appartenait. Il y avait eu un procès et il avait gagné avec pour argument qu'il faisait partie de ta famille. On a vraiment rien pu faire, je t'assure.

Walter prit sa tête entre ses mains et grommela rageusement quelques mots. Quelques instants plus tard, le bureau en bois trembla sous l'effet du coup de pied qui lui avait été assené, ce qui eut pour effet de faire sursauté Abby.

-Ca n'a plus trop d'importance non ? Je veux dire, tu as récupéré le journal, il ne peut plus rien faire, déclarais-je.

-Bien sûr que ça pourrait être aussi simple, mais là on parle de Marcus. Ce connard a trainé mon père, son propre oncle, en justice parce que soi-disant, mon père aurait triché à une partie de poker. Et même s'il a perdu ce procès, ça ne veut pas dire, qu'il ne recommencera pas.

-Désolée Walt, je te jure que je ne savais pas quoi faire, s'excusa Abby.

-Pas grave, ce qui est fait est fait, maintenant on n'a plus qu'à attendre pour voir ce que ce connard prépare.

Il jeta un coup d'œil à sa montre, et releva les yeux vers nous.

-Bon c'est déjà 18 heures, ça vous dit ce soir on sort, j'ai besoin de boire pour décompresser.

Abby hocha la tête, ne se sentant pas de refuser quoi que ce soit à son ami, et je la suivais dans son choix. Je rentrais donc en compagnie de Walter, je devais avouer que l'idée de rentrer tous les soirs avec lui ne me déplaisait pas.

Une fois à l'intérieur, pendant que je préparais le repas, Walter en profita pour aller se doucher et se changer, et je fis de même quand il eut terminé. Après avoir rapidement mangé, nous repartîmes en direction du centre-ville où nous retrouvâmes Abby, Lacy et Jody dans un bar. La musique y était déjà forte pour ce début de soirée, et je fus étonné du choix de bar, connaissant les préférences musicales de Walter. En effet, au lieu de nous trouver dans un bar aux allures rock'n'roll, celui-ci était plutôt moderne, des néons décorant les murs, et la musique commerciales étaient diffusées par les grandes enceintes. Le détail qui ne m'échappa pas fut le drapeau multicolore de qui était accroché à l'entrée. Notre petite troupe s'installa dans un des canapés ovales et Jody partit commander des boissons. Quand elle revint, Walter ne se priva et vida son shooter en une fraction de seconde avant d'en reprendre un dans la foulée. Je sentais que je n'allais pas aimer cette soirée.

Ce pressentiment se vérifia quant au bout d'une heure, je me retrouvais seul sur le canapé pendant que les autres étaient partis danser. Je ne pouvais d'ailleurs pas décrocher les yeux de Walter, qui s'agitait, plus qu'il ne dansait, au milieu de la piste bondée. Il semblait d'ailleurs que je n'étais pas le seul à le regarder car je remarquais plusieurs autres personnes qui louchaient impunément sur lui.

Trois heures, trois putains d'heures s'étaient écoulées depuis que j'étais assis sans bouger. Je n'arrivais tout simplement pas à rentrer dans cette ambiance de fête. Trop de monde, de la mauvaise musique et une chaleur étouffante, je n'imaginais même pas ceux qui se trouvaient au centre de la masse dansante. Je me levais pour la troisième fois, effectuant le trajet jusqu'aux toilettes, pour me rafraichir le visage. Alors que je me rinçais le visage, la porte battante s'ouvrit d'un seul coup faisant rentrer avec elle la musique assourdissante, mais je ne prêtais pas attention pour autant au nouveau venu. Quand j'eus fini de me sécher les mains et que je me retournais, je l'apercevais enfin, la tignasse rouge. Sauf qu'elle n'était pas seule, un autre homme, embrassait Walter à pleine bouche. La réaction fut immédiate, je tirais l'autre homme par l'épaule avant de lui coller mon poing dans la figure. Walter rigola devant la scène, et le tirais par le poignet pour le sortir d'ici.

Une fois à l'extérieur, nous nous dirigeâmes directement vers la voiture, et Walter continuait de rigoler en entendant la voix du présentateur radio. Quand j'arrêtais le moteur en bas de mon immeuble, j'indiquais à Walter de sortir. Le trajet en voiture et l'air frais semblait l'avoir fait décuver, car il me regarda d'un air sévère.

-Pourquoi tu m'en as empêché ?

Je soupirais d'exaspération. La réponse n'était-elle pas évidente.

-Parce que tu es complètement bourré et que tu ne connaissais pas ce mec.

-Très bien, alors tu n'as qu'à le remplacer, répondit-il en me tirant par les épaules pour pouvoir poser violemment ses lèvres sur les miennes.

[MOUAHAHA je coupe ici, mais ne m'en voulait pas, la suite sortira, comme d'hab le week-end prochain, soit le jour de noël, beau cadeau non ? (je vous laisse imaginer le contenu du chapitre prochain)]

Séquestrés {Boy x Boy}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant