CHAPITRE 36

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Walter

Hurler contre la famille Jenkins m'avais fait bien plus de bien que je ne l'aurais pensé. Depuis que je savais qu'ils étaient responsables de notre la longueur de notre captivité, mes nuits avaient encore plus courtes qu'à l'habitude, et le simple fait de les avoir en face de moi me donnait des nausées.

Pourtant malgré tout le bienfait que j'avais pu éprouver en vidant mon sac, et voyant le visage des parents Jenkins se décomposer, la culpabilité me rattrapa rapidement.

En même temps que les parents, le fils avait vu son portrait de famille se déchirer en millions de petits morceaux en seulement quelques minutes.

Shane n'avait pas dit un mot depuis notre départ, ni quand nous fûmes dans la tranquillité de la chambre de motel. Par chance, nous avions réussi à trouver un hôtel en banlieue, libre en cette période de fête. Shane s'était allongé en chien de fusil sur l'un des lits, les yeux perdus dans le vague. Je ne savais pas quoi faire, j'étais celui qui avait amené le malheur, la vérité sur la famille. Je me sentais coupable, mais j'avais eu besoin de rétablir cette vérité que la famille semblait vouloir cacher à leur propre fils. Pourtant la vérité n'était pas toujours glorieuse et bénéfique. L'estomac vide, j'indiquais à Shane que je sortais acheter quelque chose, verrouillant la porte derrière moi, ne voulant pas que Shane fasse une connerie, sans que je sois là.

Dehors, une fine neige tombait sur Londres en ce jour de Noël, et les rues désertes se couvraient d'un léger manteau blanc. Je ne savais pas vraiment si j'allais trouver une supérette ouverte le jour de Noël, mais j'avais besoin de m'aérer les idées et réfléchir à ce qui allait se passer ensuite.

A vrai dire, cette révélation de la famille Jenkins n'était pas du tout la bienvenue. Shane était dans un état misérable, ce qui était tout à fait normal, je devais l'aider tout en faisant face au procès qui allait arriver d'ici quelques semaines.

Ne trouvant pas de magasin ouvert, je fis une pause dans un petit parc, m'accoudant sur la petite barrière d'un étang. De l'autre côté de la rive, un couple de personne âgées sembla s'émerveiller de la neige blanche qui tombait inlassablement. Cette vision me fit sourire, je devais avouer que j'aurais préféré être ici avec Shane, comme le petit couple de vieux en face de moi.

Cette image me redonna le courage de retourner à l'hôtel, avec l'espoir que je pourrais retourner au parc avec Shane. Ce dernier n'avait pas bougé de son lit. Probablement endormi à cause de tout ce qui venait de lui tomber dessus, je fis le moins de bruit possible lorsque je posais mes affaires sur le porte-manteau.

-Je dors pas, annonça Shane comme s'il avait compris le but de mes actes.

-Ah, je n'avais rien d'autre à répondre. Ça va ?, demandais-je bêtement même si je connaissais bien évidemment la réponse.

Je m'installais sur le lit en face et Shane releva ses yeux dans ma direction, mais ne répondit rien.

-Ouais, je sais que ça va pas, que tu aurais surement préféré ne jamais savoir que tes parents nous ont condamnés à plus d'un an de captivité en plus, mais j'ai pas réussi à me retenir. Je pouvais laisser ton père te parler comme ça sans que personne ne réagisse. Je sais pas si tu regrettes d'avoir entendu ça, mais pour mon cas, je préfère le savoir.

Shane fixa ses yeux sur moi, sans dire un mot pendant plusieurs minutes, avant de déclarer :

-Je t'aime.

Je levais un sourcil interrogatif, et il esquissa un sourire.

-Moi aussi, bien sûr, mais...

-Merci, me coupa-t-il.

Décidemment c'était de plus en plus incompréhensible. Juste après, il se décala dans son lit et me fit signe de m'installer à ses côtés. Ne voulant pas lui refuser quoique ce soit après ce qu'il avait enduré, je changeais de lit, pour m'installer avec Shane. Il vint loger sa tête contre mon torse et je passais mes bras autour de ses épaules, le laissant se reposer ainsi pour les heures qui suivirent.

Vers midi, Shane émergea de son sommeil quelque peu agité, et s'étira contre moi. Constatant qu'il était réveillé, j'en profitais pour bouger mes bras qui s'étaient engourdis en restant dans la même position. Après quelques petites minutes d'adaptation, nous fûmes tous deux réveillés.

Au vu de l'heure, je proposais à Shane d'aller manger au restaurant de l'hôtel et celui-ci accepta directement. Le repas fut simple, et il me sembla que Shane fut moins pâle, et un peu plus enjoué. Nous n'abordâmes pas le sujet sensible de la journée.

Dans l'après-midi, nous fîmes un tour en ville, notamment dans le petit parc que j'avais visité le matin même. Dans les yeux des autres, nous aurions pu être deux amis, peut-être un couple heureux pour les plus ouverts d'esprits, nous en étions un, pourtant Shane semblait ailleurs à certains moments, comme déconnecté de ce qui se passait. Personne ne pouvait le blâmer, parfois ne penser qu'à soit était plus bénéfique que l'on ne pouvait le penser.

[Oui ce chapitre est ridiculement petit, mais je me suis rendu compte il y a 40 min que je n'avais toujours pas écrit un mot, sachant que je n'avais rien posté la semaine derrière, j'ai même pas corrigé ce chapitre. Bref, voilà]

Séquestrés {Boy x Boy}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant