CHAPITRE 27

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Walter

S'il y avait bien une chose que je détestais, c'était d'être désemparé. Etre face à un problème sans point d'attache, sans endroit pour se raccrocher, tomber infiniment dans le gouffre des troubles qui nous sont propres. Et c'était exactement ce que je ressentais à notre sortie du cabinet. Je m'étais forcé à paraitre le moins anéanti possible, mais pourtant, j'étais totalement paralysé face à ce que je venais d'entendre. Mon esprit était tout à la fois vide et plein, empli de milles questions et inquiétude mais aussi vide, reniant tout ce que l'avocat venait de nous raconter.

Le froid mordant fouetta mon visage quand nous nous retrouvâmes dehors, mais cela ne me dérangea pas vraiment. Au contraire, la sensation d'étouffement que j'avais ressenti sembla s'en aller avec le vent glacial.

Machinalement, je commençais à marcher, dans une direction quelconque, cherchant juste quelque chose à faire pour occuper mon esprit. J'entendis Shane m'emboiter le pas, mais il ne rajouta rien à mon comportement. Nous marchâmes donc en silence, les mains rentrées dans les poches, sans ajouter un mot. Au bout d'un certain temps, je ne savais pas réellement si cela faisait longtemps que nous marchions, mais Shane, me demanda quand est-ce que nous aurions fini de marcher. Je n'ai rien répondu, j'ai fait demi-tour et il m'a suivi en silence.

Quand nous retrouvâmes la voiture, Shane s'installa du côté conducteur et me regarda sans un mot.

-Oui ?, questionnais-je plus calmement que je ne l'aurais pensé, et il sembla pris au dépourvu par mon ton.

-Comment tu te sens ? demanda-t-il en passant une main gênée derrière son crâne.

La facilité de sa question me fit sourire.

-Aussi bien que si un convoi de camion militaire m'avait roulé dessus, répondis-je métaphoriquement, car je n'avais aucune idée sur la façon dont je pouvais exprimer mes sentiments.

-Je vois, rétorqua tout de même Shane, malgré le non-sens de ma réponse.

Puis il alluma le moteur. Le trajet jusqu'à l'appartement paru instantané, alors que nous nous trouvions, à une petite heure de notre destination. Pourtant, étant perdu dans mes propres pensées, le voyage se déroula plus rapidement que je ne l'avais cru.

Pour une fois, je savais exactement ce que j'allais faire de ma journée. Rien. Juste m'allonger dans mon lit, écouter de la musique et peut-être dormir, si le privilège m'était donné.

C'est ce qu'il se passa. Même je dus aller chercher le sommeil au fond de la boite blanche de somnifère.

Shane

Walter s'était enfermé dans la chambre, dès notre arrivée. Il avait lancé l'enceinte, qui diffusait sa musique dans tout l'appartement. Cela ne me dérangeait pas vraiment, je savais qu'il en avait besoin, et qu'il avait aussi besoin d'être seul.

J'avais donc passé le reste de la journée sur l'ordinateur afin de finaliser une idée qui me trottait en tête depuis un certain temps.

Vers 17 heures, un peu anxieux sur le comportement de Walter, qui n'était pas ressorti de la chambre depuis 11 heures, je décidais d'aller jeter un œil dans la chambre, et je le retrouvais endormi, une boite de somnifère sur la table de nuit. Décidant qu'il était temps pour lui de se lever, je m'asseyais à côté de lui, et appuyais doucement sur son épaule. Il remua un peu puis ouvrit un œil qui me jeta directement un regard appuyé.

-Tu viens réveiller ta princesse endormie, lança-t-il sarcastique.

-Ouais sauf que la princesse elle a une paire de tu sais quoi.

-Très distingué, répondit-il en souriant.

-Oui c'est une de mes principales qualités.

Voyant bien que Walter n'avais pas le moins du monde l'envie de se lever, je le rejoins sous les couvertures, dans lesquelles il m'accueillit bras ouverts.

Au bout d'une bonne heure, nous décidâmes de sortir de notre enclos de coton, pour aller dans le salon. Walter insista pour que l'on sorte au restaurant, et finalement cela m'allait aussi.

Nous décidâmes donc de nous rendre dans un restaurant italien qui se trouvait à quelques rues de l'appartement. Le repas se passa tranquillement, la nourriture était bonne, et lors du dessert, je me lançais enfin pour annoncer à Walter mon projet.

-Tu sais, mes parents veulent que je rentre pour les fêtes, histoire de montrer notre parfaite petite famille dans le journal et dans les galas. Bon, même si ça ne m'enchante pas vraiment de revoir mes parents, j'ai tout de même envie de revoir ma sœur. Du coup, je voudrais que tu viennes avec moi, même si je sais directement qu'avec toute cette histoire de procès tu vas vouloir refuser, je pense juste que ça te fera du bien de changer d'air, et que ça te permettra de prendre du recul pour mieux réfléchir.

Face à moi, Walter resta coi, et me regarda dans les yeux, cherchant les avantages et les inconvénients à ce que j'avançais.

-D'accord, répondit-il, et je fus surpris qu'il ne se débatte pas plus entre les choix, mais je n'allais pas vraiment m'en plaire. 


[Désolée cette semaine, c'est un tout petit chapitre, dû à un rhume exterminateur et à des révisions intensives pour une semaine d'examen. Ca risque d'être pareil la semaine prochaine, donc je préfère m'excuser d'avance]

Séquestrés {Boy x Boy}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant