CHAPITRE 28

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Walter

Quand Shane m'avait proposé de partir avec lui en Angleterre, j'avais en première idée de refuser son invitation, je n'avais pas le temps de me préoccuper de cela. Mais en apercevant son regard empli de tellement d'envie et d'espoir, je n'avais pas vraiment réussi à refuser. Et puis cela me ferait probablement du bien, du moins c'était ce dont j'essayais de me persuader depuis que nous étions sortis du restaurant.

Quand nous rentrâmes à l'appartement, Shane partit prendre une douche, et je m'installais sur le canapé, saisissant au passage la télécommande. Je tombais par hasard sur une chaine d'info en continue, chaine qui m'exaspérait au plus haut point en temps normal, mais cette fois-ci, je n'arrivais pas à dévier mon regard de l'écran.

Les deux journalistes à la plastique parfaite déblatéraient les conneries qui défilaient sur le prompteur, mais je m'en souciais peu, mes yeux restaient uniquement fixés sur un portrait de Marcus. Après quelques secondes, le portrait se mit en mouvement, délaissant les voix des journalistes pour montrer à la place l'interview de Marcus. Celui-ci, entouré d'une foule d'innombrables micros et perches, et éclairé de millions de flash, lança un sourire mauvais à la caméra, avant de débuter son discours. Il m'accusa dans ses deux minutes d'interview, de l'avoir menacé et frappé, sans lui laisser le temps de s'expliquer ou bien même de s'arranger quant au sort du journal. Il avait totalement raison, je ne m'étais pas retenu lorsque je l'avais vu au journal, et je me demandais maintenant, si les choses se seraient passées différemment si je l'avais écouté. Je n'en savais rien, mais je préférais me dire que tout aurait été pareil. Il laissa aussi sous-entendre que l'ombre du procès planait déjà sur cette affaire, et les journalistes avides d'informations, posèrent plusieurs questions à ce sujet.

Quand Shane revint dans le salon, douché et changé, il me retrouva devant mon ordinateur, les sourcils froncés et un stylo coincé entre les dents.

-Tout va bien, demanda-t-il, alors qu'il prenait une bière dans le frigo.

Je lui répondis seulement par une sorte de grognement, sans sens apparent. La capsule de la bouteille de bière sauta dans ce son si caractéristique, puis j'entendis Shane tirer la chaise d'en face et s'assoir dessus. Je n'avais pas besoin de lever les yeux pour comprendre qu'il posait sur moi un regard lourd, attendant mes explications. Sans un mot, je me saisissais de la télécommande et allumais la télévision, qui était visible depuis là où nous trouvions. Shane me jeta un regard dubitatif et je lui indiquais l'écran plat d'un mouvement de tête. La chaîne diffusait encore et toujours la même interview depuis plus de vingt minutes, faisant passer l'information pour un scoop incroyable.

A la fin de l'interview Shane reporta son regard dans ma direction et attendit ma réaction.

-Du coup je cherche un avocat, déclarais-je à sa question silencieuse en haussant les épaules.

Shane se releva, alla chercher son ordinateur portable et se réinstalla en face de moi.

-Je vais t'aider, déclara-t-il.

Nous partîmes donc en recherche du meilleur avocat que nous puissions trouver. La recherche fut longue, et fastidieuse au vu de toutes les annonces allant de la plus sérieuse à la plus ridicule. Cependant, nous finîmes par trouver celui dont nous avions besoin. Maître Fonzy était une avocate dont le bureau se trouvait dans le quartier des affaires et dont la réputation était plutôt bonne, je n'avais de toute façon pas vraiment le choix. J'envoyais donc un mail, aux alentours de 23 heures pour lui annonçait que je passerai demain dans la matinée.

-Au fait, commença Shane, Abby m'a envoyé un texto tout à l'heure en me disant que ma place au journal était disponible, mais que Marcus lui mettait de plus en plus la pression, sur le fait que je devais revenir travailler ou j'allais perdre mon job, annonça-t-il, visiblement tourmenté par ce choix.

-Alors tu ferais mieux d'y retourner, répondis-je sans hésitation.

Il me lança un regard incrédule et répliqua :

-T'es sûr ? Je veux dire, avec tout ce qui se passe, j'ai pas vraiment envie d'aller travailler pour ce type.

-Je comprends bien, mais on ne peut pas toujours travailler avec des gens que l'on apprécie. Surtout que si je perds ce foutu procès et que je perds le journal, tu te retrouverais sans boulot, non ?

Shane fit une moue contrariée, et pour finir de le convaincre, je rajoutais :

-Et puis tu pourras me servir d'espion...

L'expression de Shane se détendit, et même s'il n'avait pas l'air totalement sûr de sa décision, je savais au moins que son poste au journal était préservé. Quelques minutes plus tard, nous partîmes nous coucher, et Shane s'effondra de sommeil, alors que je restais éveillé, mes doutes et peurs me tenant une compagnie macabre.

Le lendemain, ou plutôt quelques heures après le début de mon sommeil, je me réveillais, en même temps que Shane, qui avait mis son réveil pour aller au journal. Comme un couple de petits vieux, nous préparâmes ensemble, prîmes un petit déjeuner, et aux alentours de six heures et demie, Shane partit en direction du journal, qui m'était pour le moment inaccessible. Je vérifiais une dernière fois les horaires d'ouvertures du cabinet de l'avocate, puis partit sur ma moto en direction, du centre-ville. J'arrivais pile à l'heure au cabinet qui se trouvait dans un des innombrables étages de verre des immeubles du quartier des affaires.

Empruntant l'ascenseur je me rendis au 13ème étage, où je suivais ensuite les panneaux qui me menèrent au bon cabinet. Toquant brièvement à la porte, je rentrais ensuite dans un vaste espace où les différents bureaux étaient séparés par des cloisons de verres.

La personne que j'identifiais comme la secrétaire, me lançant un sourire de dents blanches, et plaça en avant son généreux décolleté.

-Monsieur je peux vous aider ?, demanda-t-elle d'une voix mielleuse qui me fit frissonner de dégout.

-Surement, je n'ai pas de rendez-vous mais je souhaiterai parler avec Maître Fonzy, si elle est disponible.

-Je vais aller lui demander, déclara-t-elle en s'éloignant vers un des bureaux faisant rouler ses hanches.

Revenant quelques instants plus tard accompagné d'une petite dame d'entre deux âges, aux origines afro-américaines, qui me fixa d'un air pressé.

-Monsieur, que puis-je pour vous ?, questionna-t-elle impatiemment.

-Je m'appelle Walter Ionis, je suis ici pour solliciter vos services face à une affaire qui me touche en ce moment.

-Ionis, ce nom me dit quelque chose...Ah oui ! Je vois, vous devez être de la famille de l'ancien adjoint au maire, si je ne me trompe pas ?

J'acquiesçais, et m'apprêtait à répliquer, mais l'avocate me coupa la parole.

-Qu'est-ce qui vous amène ici mon garçon ?

-Eh bien, commençais-je, mais la petite dame me coupa l'herbe sous le pied.

-Ah ! Je sais c'est en rapport avec votre journal. J'ai vu ça aux infos hier, j'imagine que vous venez me solliciter pour cela.

Sans me laisser le temps de rétorquer, elle ajouta avec un débit de parole élevé :

-Je ne suis pas dans la possibilité de vous recevoir maintenant, explique-t-elle en jetant un regard à sa montre, mais j'étudierai votre dossier. Pour la suite prenez rendez-vous avec Pénélope, et nous pourrons en rediscuter.

Puis elle repartit, disparaissant dans les bureaux vitrés, et me laissant en compagnie de la fameuse Pénélope qui me lança un regard aguicheur.

Suivant les directives, je prenais donc rendez-vous la semaine suivante, et je ressortis du cabinet.

[Désolée pour le retard, mais comme on dirait complètement zappé de poster ce chapitre alors qu'il était écrit ...Du coup je le poste aujourd'hui, et le rythme reprendra normalement bien évidemment]

Séquestrés {Boy x Boy}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant