Walter
Pour la première fois depuis un bon moment j'avais pris une voiture, j'avais emprunté celle de ma mère. Un 4x4 digne des films d'actions. J'avais prétendu avoir besoin de déménager un frigo pour un ami. La vérité était tout autre. Il était onze heures passées, la nuit était tombée depuis plusieurs heures et la fraicheur avait ramené tout le monde chez soi.
Pourtant la fenêtre de mon bureau, enfin, la fenêtre du bureau de Marcus, était bel et bien allumée. Cela faisait plus d'une heure que j'attendais assis sur le siège conducteur. J'avais dû couper le moteur par soucis de discrétion, et par extension couper le chauffage. J'étais donc emmitouflé dans mon manteau, portant en plus une paire de gants et un bonnet.
Au bout d'une éternité la lumière s'éteignit enfin, et je me redressais sur mon siège prêt à intervenir. Quelques minutes plus tard, la jaguar de mon cousin passa à côté de la mienne, et je m'enfonçais dans mon siège pour ne pas me faire repérer.
J'attendis encore un quart d'heure afin d'être sûr que Marcus ne reviendrait pas. Je rabaissais mon bonnet sur mon crâne, attrapais mon sac à dos et sortit du véhicule. Par chance le bâtiment était plutôt ancien, et même si je m'étais efforcé à le rénover, la porte d'entrée possédait toujours une serrure avec clé, et non une ouverture électronique. J'avais récupéré mes clés dans les affaires que Ryan m'avait donné et je priais pour que la serrure ne soit pas changée.
Mon cœur battait à cent à l'heure, et je dû m'y reprendre à plusieurs fois pour insérer la clé dans la serrure. Quand celle-ci émit un léger cliquetis mon rythme cardiaque s'éleva de nouveau et une goutte de sueur perla sur mon front. Je poussais la porte et me saisis de ma lampe torche pour éclairer l'intérieur. De nuit et sous cet éclairage, le lieu me parût plus lugubre et abandonné alors que je le connaissais si animé et turbulent. Je ne perdis pas plus de temps et grimpais directement au deuxième étage.
Les étapes étaient claires dans mon esprit, je me les étais répétées en boucle depuis des jours. Pourtant les tremblements de mes gestes et le stress montant rendaient la tâche plus complexe. J'arrivais enfin face à la porte de mon ancien bureau. La diode du digicode qui permettait d'y entrer clignotait faiblement.
C'était là que commençais les difficultés. Soit mon cousin avait été assez stupide pour laisser le code que j'utilisais deux ans plus tôt, soit il avait remplacé ce code. J'avais trois essais, je pris donc le temps de vérifier chaque touche avant d'y appuyer en rentrant le code. Une goutte de sueur descendit sur ma joue, et j'appuyais sur le bouton entrée. Un petit bip m'indiqua l'erreur dans mon code.
Je soupirais il me restait deux essais et je n'avais aucune pistes pour me guider. Je n'avais pas vraiment réfléchis à cette éventualité, trop concentré sur d'autres éléments et persuadé que Marcus n'aurait rien changé. Je m'asseyais contre le mur. Je devais raisonner de façon logique. Le mot de passe devait contenir plus de 6 caractères. L'idée qui me vint à l'esprit fut l'utilisation de sa date de naissance, mais je ne soupçonnais pas un code aussi prévisible. Je me relevais au bout de quelques minutes, sans d'idées supplémentaires. Je sortis mon téléphone portable et consulter mon calendrier ou j'avais rentré les dates de naissances de mes proches. Je n'avais pas d'autres solutions, si je forçais la porte ou si je saisissais plus de trois erreurs, un signal d'alarme serait envoyé à l'agence responsable de la sécurité du bâtiment. Je rentrais les chiffres un par un et fut étonné de voir la diode rouge s'éteindre pour laisser place à la diode verte indiquant l'ouverture de la porte. Je ne pus m'empêcher de laisser sortir un petit rire satisfait.
Je rentrais à nouveau dans ce bureau qui devrait être mien, et je pris quelques secondes pour profiter de cet instant. La décoration avait changé. On avait enlevé les nombreux cadres d'articles les plus appréciés qui ornaient autrefois les murs. Mes plantes vertes et mon canapé ou j'avais passé de nombreuses nuits dessus, avaient aussi été retiré de la pièce. Il ne restait plus que les armoires remplies de documents, le bureau, l'ordinateur, un espace « pause-café » et un drapeau américain dans un coin qui avait été rajouté.
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Séquestrés {Boy x Boy}
Ficción GeneralWalter est un journaliste, qui décide de partir en Irak, à la recherche de témoignages. Il part en compagnie de Shane, un des journalistes qui travaille avec lui, et qui possède aussi cette envie de voyage et de vérité. Seulement, aucun des deux n'a...