CHAPITRE 37

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Walter

Après notre rapide ballade dans les rues de Londres, épuisés, nous retournâmes dans notre chambre. Shane n'avait toujours pas fait référence à ce qu'il avait appris sur ses parents, je ne lui en voulais pas, il avait besoin de prendre son temps. Pourtant il sembla que la période de temps nécessaire s'avéra courte, car une fois débarrassés et douchés, il s'installa en position assise dans son lit et m'invita à m'installer face à lui.

-Je sais pas si j'ai totalement réfléchi à ce que je vais dire, mais je m'en fous en fait, je voulais juste parler, parce que je sais que tu ne me jugeras pas, même si je vais peut-être sortir les pires conneries du monde.

Il marqua une pause, comme pour reprendre une goulée d'énergie, je le laissais faire, ne cherchant pas à le brusquer dans sa propre initiative.

-Je sais même pas si je dois te remercier pour m'avoir appris ça, ou à l'inverse te haïr parce que j'aurais souhaité ne jamais le savoir. Je ne sais même pas si j'aurais voulu le savoir, je sais pas vraiment où j'en suis. J'imagine que, au final, j'aurais voulu le savoir, pour pouvoir regarder mes parents dans les yeux, et savoir qu'ils étaient en partie coupables pour ce qui nous est arrivé.

-C'est moi, qui aurais dû me taire, j'ai pas pu m'en empêcher, je pouvais juste pas me taire en entendant tout ce que te balançait ton père sans raison, mais je n'aurais pas dû le dire, peut-être qu'ils avaient prévu de te l'annoncer d'une manière plus douce, au lieu que je te balance tout ça à la gueule.

-T'as pas à t'excuser d'avoir pris la défense d'un idiot, qui ne sait pas contredire son idiot de père. Mais je suis heureux, que cela te touche de ton côté.

-Tu voudras retourner voir te famille avant de partir ?

-Je vais prendre l'excuse que notre avion décollé très tôt demain, et que l'on doit se reposer ce soir, pour éviter de les revoir pour l'instant, déclara-t-il dans un sourire.

Il s'en suivit de cette discussion, une longue soirée devant les dessins animés diffusés, comme chaque année, le soir de Noël. Rien de bien fêtard, mais pour l'instant nous n'en voulions pas, et puis nous avions notre avion retour, le lendemain.

Le matin arriva après trois petites heures de sommeil, et vers cinq heures, nous quittions l'hôtel pour nous rendre à l'aéroport. L'attente fut particulièrement longue dû au problème de météo, mais nous finîmes par décoller avec une heure de retard. Comme à l'allé, Shane avait passé une grande partie du trajet, à moitié affalé sur moi récupérer les heures de sommeil manquantes, pendant que je regardais pour la deuxième fois, le monde de Dori.

Onze heures plus tard, nous étions de retour chez nous. Nous étions en début d'après-midi à San Francisco, pourtant Shane sembla prêt à dormir une nuit entière, une fois qu'il fût affalé sur le canapé.

Quand je rallumais mon téléphone, que j'avais laissé à la maison, celui-ci sonna en continu, à cause du flux de messages incessant, et Shane me supplia de le mettre en silencieux.

La plupart des messages et des mails étaient pour me souhaiter de bonnes fêtes, d'autre venaient d'anciens collaborateurs de l'époque où je possédais encore mon journal. Un des mails les plus récent s'avéra être un de maitre Fonzy, qui souhaita m'informer de l'avancement du dossier, en me donnant le 3 janvier prochain, à croire que cette femme ne s'arrêtait même pas de travailler pour les fêtes. Je répondis rapidement à son mail, confirmant ma venue au rendez-vous fixé.

En fin d'après-midi, Abby vint nous rendre une visite surprise, accompagnée de Lacy, les bras encombrés de boîtes aux papiers cadeaux colorés. A peine quelques secondes après, son frère débarqua derrière Abby, un faux sapin dans les mains. Puis ce fut petit à petit, que l'appartement se remplit de musique et de nouveaux invités, des collègues et amis pour la plupart. Sans faire quoi que ce soit, toute la petite troupe organisa cette soirée de Noël improvisée, dans une bonne humeur agréable.

Dans un élan de folie, Abby m'ordonna de monter sur une des chaises et la petite réclama un discours. Exaspéré par leur comportement si festif, je soupirais.

-Ben, je sais pas trop quoi dire, ..., je voudrais vous remercier pour cette petite soirée improvisée, et voilà.

Il y eu quelques huées.

-Et puis, je sais que vous devez adorer votre nouveau patron, mais je suis désolé de devoir vous annoncer qu'il va bientôt dégager, rigolais-je, et la masse de personne applaudit.

Je levais mon verre à leur santé et descendis enfin du siège. A mon plus grand défaut, la bière coula à flot, et rien ne m'empêcha d'en boire, malgré les remarques incessantes d'Abby.

L'alcool était une chose absolument magique dès le moment où il passait la barrière de votre bouche. L'alcool vous permet de vous enlever toutes peurs, contraintes, pour vous sentir plus à l'aise. C'était aussi l'aspect négatif de ce genre de boisson. Il nous donne l'impression d'être invisible, si bien que l'on tente l'impossible.

Si dans tous les cas, vous n'aviez rien fait qui puisse vous tuer lorsque l'éthanol parcourait vos veines, il y avait une étape différente à franchir, la douce et tendre gueule de bois. Cette vieille amie que je trainais depuis mes cuites de lycée, et qui devenait de plus en plus dure avec l'âge.

Je me réveillais, ou tombais littéralement de mon lit, aux alentours de 10 heures d'après ce qu'indiquait le réveil. Chiffre qui m'étonna, puisque je ne levais plus tard que 7 heures. Je devais avouer que je ne rappelais plus vraiment quand j'étais allé au lit, ni même ce qu'il s'était passé avant.

Dans le lit, un grognement caractéristique se fit entendre. Me redressant doucement, je remontais ensuite sur le matelas, décidant qu'il était bien plus confortable, et qu'il empêcherait probablement ma tête de tourner. Me renfonçant donc dans la couette, Shane vint se coller à moi, et étonnamment, je réussis à me rendormir sans vraiment de problème.

Le second réveil fut moins douloureux et plus en douceur. Je ne fis qu'ouvrir les yeux calmement pour tomber nez à nez avec les yeux grands ouverts de Shane, ce qui provoqua par pur instinct de survie, un grand sursaut.

-Putain, tu m'as fait peur..., soufflais-je en posant une main sur mon cœur, pour tenter de stopper ses battements rapides.

-Bonjour à toi aussi Walt', ça me fais très plaisir de te voir moi aussi, déclara-t-il avec une voix monotone.

-Excuse-moi, mais tu m'as vraiment fait peur.

Après être restés plus de vingt minutes à nous chamailler comme des enfants, dans le lit, Shane prit l'initiative de se lever, et je le suivis, mais cela sembla plus difficile pour moi. Retombant ridiculement assis sur le matelas, Shane pouffa et me lança un regard moqueur.

-Eh je t'emmerde, lançais-je.

-Mais oui, mais oui, mon amour, rigola-t-il en retour.

Reprenant mon élan, je me redressais à nouveau, pour finalement réussir à me lever. Shane disparut de l'embrasure de la porte, et revint quelques secondes plus tard, un verre d'eau et des antis-douleurs dans les mains.

Décidé à ne rien faire de la journée, je m'étalais dans le canapé, avec la grâce d'un hippopotame, avant de prendre mes cachets.

Shane m'avait rejoint quelques minutes plus tard, les bras chargés de biscuits, et alluma la télé. Nous passâmes la journée ainsi, sans rien faire de plus.


[Oui bon j'avais un peu la flemme de l'écrire celui-là, mais je ne pouvais pas ne pas le poster, donc j'ai un peu fais de la merde, mais bon, le prochain devrait être beaucoup intéressant. PS: J'ai pas du tout relu...]

Séquestrés {Boy x Boy}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant