Monster - | Shingeki No Kyojin | - TOME 1 | TERMINÉ

Chapitre 21 : Connerie

Cette partie a été réécrite

«  Je pourrais continuer à être le monstre ».

Putain de connerie. Je vais faire une connerie. J'enfile rapidement ma chemise blanche ainsi que mes bottes marron. Connerie. J'attrape une cape noire et une sacoche en cuir marron, et enfin mes deux épées que j'accroche à ma ceinture. Il faut que je me dépêche. Je ne vais pas à mon entraînement, non, je vais faire ma connerie. Il est très tôt, deux heures du matin je crois, et je dois retourner au lieu de ma naissance. Non. Pas là où ma mère m'a enfanté, le lieu où mon monstre est né.

Le Manoir de la S.R.D.

J'ouvre la fenêtre doucement pour ne réveiller personne et grimpe sur le rebord. Là encore, je vais faire une connerie : je saute. J'atterris finalement sur mes deux pieds, mais me foule la cheville. Résultat : une magnifique roulade avant ! Super, ça commence bien. Je serre les dents en me relevant. Fait chier, va fait un mal de chien ! Bon, faut que je pense à autre chose. Je reprends donc ma route, en boitant un peu, vers un lieu que, j'avais promis de ne jamais plus y retourner. Je marche rapidement malgré mon mal de cheville, scrutant le moindre bruit, le moindre indice indiquant la présence d'une quelconque personne, soldat ou non. Je ne me rappelle plus très bien le chemin, merde...

J'arrive dans une ruelle sombre, éclairée par une unique lanterne. Elle donne sur un muret, et n'est pas très profonde. Attendez, cette ruelle...

*

Mon corps est contrôlé. Et je sais maintenant pourquoi... Un homme court, il percute un tas d'ordure à terre et se retrouve au sol. Il rampe dans la ruelle. Je me stoppe dans ma course, et saute du toit. Atterrissant sur le sol, je m'avance en gardant ma tête sur le côté. Une lumière, sûrement une lanterne, éclaire l'homme. Son visage est tiré par l'horreur et la peur. Des larmes dévalent ses joues, et il a la bouche ouverte en me voyant marché vers lui.

*

Cette ruelle, cette lanterne, les tâches de sang incrustées dans la pierre du sol maintenant visibles... C'est la ruelle où le soldat a été dévoré par un monstre... Par moi... Je plaque ma main sur ma bouche. Il faut que ça cesse. Je dois accepter cette putain de chose qui part de mon corps. Mais comment accepter le fait que j'ai dévoré et apprécier cet homme et sa chaire ? Je ferme les yeux. Je sais maintenant où se trouve le bâtiment. Il n'est pas loin, et aussi surprenant soit-il, il est proche de la ville, non pas dans la ville ou très éloigné mais proche. Cette proximité était malheureusement dangereuse... J'arrive finalement devant ce grand Manoir, sinistre et imposant. Ce Manoir qui m'a toujours effrayé, ce manoir qui a détruit ma vie, mais m'en a donné une nouvelle que j'accepte désormais... Je monte les trois petites marches, prends une grand inspiration et pousse la porte en bois. Je rentre alors dans ce bâtiment délabré, infesté de rats, hanté par les rêves détruis, les cris d'agonie, les pleurs de solitudes et les regrets. Ce Manoir hanté par mes souvenirs, loin d'être joyeux. Cet endroit, qui me donne l'impression de ne jamais avoir été quitté, d'avoir toujours été habité, même encore aujourd'hui.

Je dois maintenant trouver un objet. Et je sais où y aller : le laboratoire, juste au-dessus de la cave, première pièce à gauche en bas des escaliers de bois.