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"–Tu te moques de moi ?! une gifle suivit ses paroles. Mais tu vas finir par me rendre dingue !
–Calme-toi Jihyunhae !"

Je baissai les yeux face aux iris larmoyantes de ma maman.

Est-ce que cette claque était indispensable, sérieusement ?

Pendant que ma tante tentait de faire reprendre ses esprits à ma mère, mon père lui, me tapotait l'épaule avant de faire claquer ses lèvres entre elles face à Bernard, qui nous regardait l'air désolé. Je n'osais pas relever les yeux en direction d'elle, je l'entendais déjà bien assez se casser la voix depuis le salon. Je préférais seulement garder les bras liés devant moi ainsi que faire face à mes baskets jusqu'à ce que mon père annonce son départ, en rebroussant chemin vers le cœur de la résidence pavillonnaire que l'on habitait.
Je franchis enfin le pas de porte de chez moi, au bord de la crise de nerfs, sentant le regard de mes trois cousins sur mon dos jusqu'à ce que j'arrive enfin à la porte de ma chambre, pour m'y enfermer. Je m'assis sur le rebord de mon lit -mon sac encore sur les épaules- puis fixai le parquet de ma chambre sans dire quoi que ce soit. Je n'arrivais même pas à poser un mot sur le sentiment qui envahissait peu à peu mon corps... De la honte ? De la peine ? De la haine ? De la tristesse ? Je n'en savais à vrai dire strictement rien.

Je me contentai d'attraper mon téléphone après l'avoir senti vibrer dans ma poche arrière, puis regardai attentivement l'écran... J'aurais au moins espéré que ce soit lui qui m'envoie un message. Ça faisait depuis vendredi qu'il ne me disait rien, qu'il ne laissait absolument rien paraître ; vendredi qui arrive, ça allait faire un mois que Hyung et moi partagions cette relation. Je commençais à douter sur le fait que nous allions rester "quelque chose", en réalité, je doutais d'absolument de tout.

Je vis ma propre vision se brouiller soudainement avant de finalement laisser échapper quelques gouttes salées sur le relief de mon visage. J'avais pas l'habitude de pleurer, encore moins par sentiment. Ça faisait même un grand moment que je n'avais pas laissé mes sentiments s'échapper de cette manière, et je refusais de croire que moi, Park Jimin, venais de tomber aussi bas d'une manière générale...

"–Jimin ? je tournai ma tête vers celle de ma sœur en essuyant subitement mes larmes, je ne voulais pas qu'elle me voie comme ça
–Qu'est-ce que tu veux ? dis-je en me relevant et en cherchant aléatoirement le néant autour de moi..
–Tu pleures ? elle referma la porte en s'approchant
–Mais non. mentis-je en reniflant ainsi qu'en retirant mon sac du dos
–Oppa... Tu voulais vraiment partir ? finit-elle par me demander, la voix tremblante tout en déposant sa petite main sur mon avant-bras, ce qui me fit arrêter tout mouvement. Tu voulais vraiment aller avec papa ? C'est à cause de ce que te dit maman, c'est ça ? Tu sais, je veux vraiment pas que tu partes, que tu me laisses ici... Ça serait plus drôle du tout. rit-elle faiblement en stoppant le contact physique qu'elle avait entrepris. Tu sais Jimin, parfois tu peux être un connard mais, ce qu'a dit maman, je ne suis pas d'accord... T'es pas un fils qui fait honte à sa famille.."


Je regardai ma petite soeur de 15 ans dans le blanc des yeux, étonné de ses propres propos. Pour la première fois depuis longtemps, je n'avais pas entendu quelqu'un me dire que j'étais une honte. Un nœud se créa petit à petit dans ma gorge jusqu'à ce que je ne puisse plus déglutir correctement, laissant échapper un sanglot en même temps que mes bras s'enveloppaient autour d'elle. Je la serrai contre moi en respirant du mieux que je pouvais avant de la laisser repartir comme elle était venue, silencieuse, presque comme un murmure inaudible qui fait du bien au cœur.














ᴋɪɴᴋ ᴍᴇ, ygjmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant