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-J'ai hâte pour ce week-end !
-Moi aussi bébé...
-Ça va pas ?
-Si si ne t'inquiète pas, c'est juste que...
Je veux vraiment pas t'embêter avec ça.
-Dis-moi ! Je veux pas que tu sois triste, on doit tout partager !
-T'es un si bon garçon Yoongi, j'ai tellement envie d'être avec toi.
-Merci Daddy. je déglutis Dis-moi, j'aurai une question après ça.
-Pose-la avant, et après je te dis ce qui va pas.
-D'accord... j'ai... j'ai envie qu'on aille, enfin, qu'on fasse les choses entièrement. Qu'on aille au bout quoi. murmurai-je comme si quelqu'un m'espionnait
-Je te suis pas trop là.
-C'est gênant un peu, mais j'ai envie qu'on finisse ce qu'on a commencé dans la classe.
-Yoongi ! il rit. Rien ne presse ! On le fera ce week-end, puisque c'est aussi un jour spécial.
-Mais, Daddy... Ça fait longtemps que j'en ai envie, je veux vraiment qu'on le fasse maintenant... Ça fait longtemps que toi et moi, on n'a rien fait et je commence vraiment à avoir envie de faire des choses. Je comprends pas pourquoi maintenant on ne-
-C'est parce que Daddy prend soin de toi.
-S'il le faisait vraiment, il me laisserait pas comme ça.
-Qu'est-ce que t'insinues ?
-Rien rien...
-Écoute Yoongi, je suis pas trop d'humeur là, disons que j'ai une patience très limitée.
Je préfère quand on me dit les choses directement et sans cachoterie si tu vois ce que je veux dire.
-Hmm, Daddy ? J'ai fait quelque chose de mal ?
-...
-Daddy ?
-Yoongi, je suis fatigué.
Déjà que t'es arrivé en retard lundi, et que t'es plus resté sur ton portable qu'autre chose, puis que mercredi t'as pas voulu que je passe à la maison...
Je veux juste pas m'énerver contre toi.
-Mais Daddy, je-..
-Yoongi.
Va te coucher il est tard.
Puis, pas la peine de passer demain soir, j'aurai des trucs à faire.
-Daddy..?
-Quoi encore.
-Je t'aime...
-...Moi aussi je t'aime.
Va dormir, il se fait tard.
-Oui Daddy.



Cette discussion m'avait laissé un goût amer au réveil.
Je n'aimais pas le savoir en colère, en plus contre moi et surtout de cette manière.
Mais bon, j'imagine que comme les couples normaux, on a des hauts et des bas.

Au bord de mon lit, mes mains appuyant sur mon matelas usé par mes nuits agitées, je contemplais le sol avec exaltation, me réjouissant du fait que nous étions enfin vendredi.
J'étais à la fois heureux parce que le week-end avec Jimin allait commencer, et aussi content de voir enfin Chim pour de vrai.
D'ailleurs, je n'ai pas trop compris pourquoi Jimin s'était autant agacé à propos de cette semaine ; elle s'était pourtant bien déroulée de mon point de vue.

Je me redressai au milieu de la chambre, étirant mon corps encore engourdi puis marchai lentement vers la douche.
Lundi, lorsque j'étais allé chercher les alliances j'avais agréablement croisé la route de Namjoon. J'étais à vrai dire étonné de le voir se promener dans le quartier, il était venu me saluer et me demander si sa préévaluation avait toujours lieu le jeudi de la rentrée. J'avais hoché la tête puis avais continué ma route en me retournant toutes les secondes, persuadé d'être suivi.
Je passerais pour un psychopathe en disant ça, mais ces derniers temps, j'ai surtout eu l'impression d'être observé.

Je pense à ça en étant sous la douche puisque lorsque je suis seul, face à cette déferlante d'eau brûlante, j'ai souvent mes angoisses les plus terribles qui refont surface dans mon esprit. Et oui, je suis bel et bien effrayé à l'idée d'être suivi, surtout quand j'en suis pratiquement sûr à cent pour cent.
À décrire une situation comme ça, je n'aurais pas d'exemple concret puisque bien évidemment, je ne me rends pas de suite compte que cette drôle de sensation fait partie de moi. Je sais juste que sur le chemin pour aller chez Jimin ou pour rentrer chez moi de temps en temps, de drôles de frissons guidant mes pas tremblants me forcent à avancer plus vite vers mon point d'arrivée. Je ne sais même pas si je suis réellement suivi d'ailleurs. Tout ce que je sais, c'est qu'à partir du moment où Jimin et moi sommes allés dîner au restaurant pour la première fois, j'ai eu cette impression. L'impression que dans mon dos se trouvaient toujours des yeux qui me regardaient sans crainte et en toute tranquillité.
Peut-être que l'idée d'être en ville avec Jimin m'effraie un peu ?
Ou mon anxiété fait de nouveau des siennes. En étant plus jeune, je faisais souvent des crises d'angoisse que mon père incapable, n'arrivait pas à stopper -malgré ses talents de psychologue.

ᴋɪɴᴋ ᴍᴇ, ygjmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant