ᴋɪɴᴋ ᴍᴇ, ygjm

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Comment décrire un sentiment pareil ?

Je suis heureux, plein de vie, souriant, ivre, euphorique et complètement vidé du carnage dont le monde extérieur fait preuve.
L'avoir retrouvé, l'avoir touché, l'avoir senti, l'avoir embrassé, l'avoir eu tout près de moi ; à côté de moi, sur moi, derrière moi, en moi.
C'est une sensation que je n'oublierai jamais, que je ne voudrais pas oublier.
Pour la première fois, je me suis senti comblé, apprécié, démantelé, mis entièrement à nu devant quelqu'un qui avait fait de même. J'étais à nouveau sa chose, la chose qu'il protégeait de tout son cœur, celle qui était la plus importante à ses yeux.
Pour la première fois aussi, je pense avoir été proche de l'orgasme. La sensation d'avoir la tête à mille lieux d'ici, comme si je n'étais plus sur ce lit, en train de me faire sauvagement agripper le cou en recevant un plaisir inégalable. J'en ai des marques encore en travers de la gorge, les marques de son amour lorsque nous avons enfin fait la chose lui et moi. J'ai des bleus aussi, à cause de sa bestialité, sur les cuisses ainsi que quelques marques de frottement excessif sur les genoux. On a recommencé presque cinq fois cette nuit : au bout de la dernière, tellement essoufflés, on s'est endormis l'un sur l'autre encore transpirants de l'action passée.

C'était tellement bon.

Le réveil aussi était bon.
Ouvrir les yeux à côté de lui est quelque chose de magique, de féérique et d'enivrant.
Son visage est légèrement gonflé, surtout au niveau de ses petits yeux couleur noir charbon, quand il les ouvre, on a l'impression de voir toute sa vie et tout ce qu'il a enduré. Il m'a d'ailleurs regardé comme surpris de me voir encore là, comme s'il pensait ne pas me voir à cause d'une potentielle fuite.

Mais Yoongi, jamais je ne te fuirai malgré tout le mal que j'ai pu traverser à cause de toi, je n'attends qu'une seule chose : que tu ressentes toi aussi cette flamme qui te consume de l'intérieur, et qui brûle ton être comme si ton âme résidait en enfer, Yoongi.

J'attends uniquement que ce sentiment passe dans tes veines et qu'il te dévore.

Non pas que je suis en colère au point de le larguer, au point de lui crier dessus, de le frapper.
Seulement, il ne se rend pas compte que je ne suis pas un jouet. Plus de trois semaines à l'attendre et le voilà qui arrive tout flamboyant dans le musée, en me demandant d'aller le rejoindre dans les toilettes.
Quel enfoiré je vous jure.
Il est vrai que je ne me suis pas fait prier, mais en ce qui me concerne, j'étais faible sous ses mots. Je le suis toujours. Seulement ce qu'il ne sait pas, c'est que j'ai eu le temps de m'attacher à quelqu'un d'autre que lui, quelqu'un de beaucoup plus présent dans ma vie. Qu'est-ce que j'aimerais qu'il me voie à son bras, en train de l'embrasser. J'aurais dû y penser au musée, mais je ne l'ai pas fait, mon cœur est partagé entre une magnifique fausse blonde aux yeux argentés, et mon ancien professeur de littérature qui baise comme un dieu ailé sans même le savoir.
Bien sûr que je l'aime, je ne peux pas oublier tout ce temps que l'on a passé, pratiquement trois mois à se chercher et à se caresser en secret. Ce genre de choses ne s'oublie pas, il reste seulement dans un coin de ta mémoire et te bouffe jusqu'à ce que tu franchisses le pas, que tu fasses une autre gaffe et que tu bousilles tout le système d'auto-protection que t'as mis en place.

Je le déteste tellement pour ne pas avoir fait attention à moi, mais comme je l'ai déjà dit, je suis fragile sous ses mots ; alors pourquoi ne pas profiter de la situation, maintenant qu'elle m'est peut-être favorable.

"–De la confiture ?
–Oui, s'il-te-plaît.
–Tiens. il dépose le pot devant moi avant de venir embrasser ma joue et s'assoir sur la chaise à côté. Tu vas à quel lycée maintenant bébé ?
–Celui pas loin du capitole à Goyang. il fronce les sourcils
–Goyang ? C'est à une heure de route d'ici.
–Je commence tous les jours à 9h ne t'inquiète pas, je ne serai jamais en retard. D'ailleurs, je peux aller chercher ta surprise maintenant ? il hoche la tête
–Un bisou avant ?"