Comme avant - Tome 1 (TERMINÉE)

Chapitre 78 - Première nuit

C'est bizarre, c'est la première nuit où il m'envoie un message m'informant de le rejoindre. D'habitude nous discutons pendant quelques minutes et puis je m'endors sans lui répondre. Mais cette foi-ci c'est différent, il veut que je le retrouve dans sa chambre, alors que tout le monde est là, même s'ils dorment sûrement.

Mais l'envie de le retrouver est plus forte, et je décide discrètement de sortir de la chambre, traverser le couloir et le rejoindre. Tout le monde dors, lorsque je m'approche de sa chambre les garçons ronflent, je peux les entendre à travers la porte, cela me fait rire d'ailleurs. Je tourne la poignée qui me sépare de Florian et pénètre dans sa chambre.

Je le retrouve assis sur le rebord de son lit, encore habillé mais de façon plus détendu. Il porte sa veste à capuche rouge bordeaux par-dessus son marcel gris, on dirait qu'il arrive de dehors, et son pantalon de jogging noir. Il se lève quand il se rend compte de ma présence, et me sourit sincèrement.

- Je suis content que tu sois venu, approche.

Il me tend la main et je me dirige vers lui, ses mains sont froides, j'en ai la confirmation il était dehors, sûrement en train de fumer une cigarette ou deux.

Il me caresse la joue, m'embrasse tendrement sur les lèvres et prononce pour la première fois, ces paroles qui vont me changer à jamais.

- Reste s'il te plaît, juste cette nuit avec moi Lyanna.

Même si tous mes sens sont perturbés après cette proposition, j'acquise avec le sourire. Il m'ouvre ses bras, je ferme sa porte en vérifiant bien que tout le monde dort « pas de bruit » c'est bon, je peux rester.

Même si j'ai hésité un instant à passer une nuit entière avec lui, je me suis vite raviser, son regard rempli de tendresse a fait pencher la balance, je ne peux rien lui refuser. Surtout pas une dernière étreinte avant de se séparer pour toujours.

Il se déshabille, s'installe dans le lit et me fait signe de le rejoindre. Il rabat la couverture sur moi et m'enlace de ses bras, il me caresse le visage du pouce et insiste sur mes lèvres, puis il pose un rapide et léger baiser sur ma bouche, « bonne nuit petit cœur », c'est tellement mignon, c'est la première fois qu'il me donne un surnom de ce genre, il me fait fondre avec ces dernières paroles. Je m'endors rapidement comme un bébé dans ses bras.

J'ai compris cette nuit là que quelque chose avais changé à l'intérieur de moi : mon cœur si fermé... mes sentiments. Longtemps éteint par peur d'être blessé à nouveau, je me refusais toute autre affection que lors de nos parties de baise. Mais quand il me proposa les yeux plein d'espoir et de promesse, de passer la nuit entière avec lui, à ses cotés juste pour dormir sans proposition sexuelle dissimulée. Je ne pus lui refuser sa demande et m'installa tout contre lui.

Cet odeur, ce corps si parfait enlacé autour de moi, son souffle régulier dans mon cou, il me rendait dingue.

Au fond de moi je sais que je commence à sombrer entre les bras du fantasme de mon adolescence, je baisse complètement mes gardes, je suis comme envoûté sous l'effet de la magie, SA magie...

Ce n'est plus une relation uniquement vouée au sexe. C'est de l'amour, celui à vous faire braver tout les interdits et lâcher prise pour toujours.

Oui... J'en suis sure maintenant, je suis en train de tomber follement amoureuse de Florian.

Mais je ne lui révélerais jamais mes sentiments concernant mon amour naissant pour lui, il en serait trop fier et me briserais encore plus facilement. Je ne pourrais plus supporter une autre déception de lui, donc je préfère me taire.

Et puis surtout je ne veux pas qu'il apprenne l'effroyable vérité sur mon véritable moi. Celle que j'étais avant de me laisser aller à des sentiments amoureux... Avant de le revoir.

Je suis réveillée par le réveil de mon téléphone, je l'ai mis hier soir afin de sortir de la chambre de Florian avant que tout le monde se lève, je ne veux pas prendre le risque que l'on nous surprenne tout les deux au lit, enlacés comme un couple. Surtout pas le dernier jour après tout ce qu'on a évité jusque là, cela serait trop bête.

Florian grogne et me serre davantage, j'éteins malgré tout la sonnerie pour ne pas alerter toute la maison. Mais impossible de sortir du lit, il me tient fermement et ne compte pas me lâcher. Je décide de le réveiller en douceur.

- Flo, lâche moi il faut que je sorte et que je descende en bas avant que Lucie ne se lève. Sinon elle va se demander où je suis et elle va réveiller ta sœur.

Il grogne d'abord comme toute forme de réponse, puis il me répond enfin, sans toutefois me lâcher.

- Qu'elle le fasse, elle te trouvera avec moi, voilà tout.

- Arrête de dire n'importe quoi, pas après ce qu'on a enduré pour ne pas être découvert.