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Les paroles de Merlo s'étaient avérées exactes.

Malgré les nombreuses questions répétées aux gendarmes et aux employés de l'école, Dante, Arlo et Merlo avaient dût se rendre à l'évidence : À part des regards terrifiés et des excuses bidon, aucun adulte n'était prêt à expliquer ce qui se passait. D'autres élèves de diverses classer, incluant la leur, s'étaient présentés pour se voir renvoyés directement chez eux. Ce matin la, aucun élève ne franchit la porte de l'école.

Après avoir dit au revoir à Merlo et lui avoir promis qu'ils lui racconteraient tout ce qu'ils apprendraient, Dante et Arlo se dirigèrent vers la plaza Aragon pour tenter de voir s'ils ne pourraient pas tirer des vers du nez de leurs vieux amis. Mais à leur grande surprise, ils se butèrent à un attroupement de gens amassés autour de quelques guardes civils visiblement débordés. 

Alors que les garçons s'avançaient pour tendre l'oreille et obtenir quelques indices, padre Adriàn, l'homme d'église de Torla-Ordessa, sortir de l'ombre pour leur barrer le chemin, à eux et d'autres jeunes attroupés autour.

- Rien ici ne s'addresse à des oreilles d'enfants comme vous.

La remarque en choqua visiblement plusieurs, dont Arlo et Dante.
Ce dernier, offusqué et de mauvaise humeur après sa terrible nuit, réagit avec plus de hargne qu'il ne l'aurait habituellement fait:

- Nous ne sommes pas des melons!* Ce n'est pas vous qui décidez ce que nous avons le droit de savoir ou non!

Plusieurs, dont padre Adriàn lui-même, le regardèrent comme si Dante l'avait giflé.

- Retournez chez vous! Pestifera avec rage padre Adriàn, le ton sans équivoque et les dents serrées.

Les enfants durent céder, n'osant plus ajouter à la colère de l'eccléastique. 

***

Torla-Ordesa était un endroit magnifique et pittoresque.
Des rues de pierres étroites aux maisonettes à l'allure rustique, en passant par la vue magnifique des montagnes qui l'entourait.

Enzo était arrivé au village cinq jours auparavant. Déjà, une quantité de personnes qui n'y appartenaient pas s'y trouvaient et bien qu'il n'avait pas reconnu aucun visage, il savait pas leurs agissements qu'ils étaient aussi en chasse.

Mais les jours s'étaient écoulés sans anicroche jusqu'à la nuit dernière. Alors qu'il dormait dans le café ou il était présentement assis, et dans lequel il s'était infiltré par effraction la nuit dernière une odeur des plus nauséabondes l'avait éveillé en sursaut.
C'était une odeur de mort.


* Expression Espagnole ("Ser un melón") qui signifique "Être un idiot"

REALITIES (La Communauté de l'Ombre)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant