REALITIES (La Communauté de l'Ombre)

Chapitre XXXVII - Absolument Tout

Les seuls sources de lumière encore visibles, dans la ville de Dalieth, étaient les feux de joie allumés dans les rues. Des centaines de personnes étaient réunis autour, projetant des ombres immenses partout sur les murs autour. On y mangeait et dansait au son de la musique de plusieurs musiciens improvisés. Dante et Lucia étaient assis, au dessus de ce spectacle fascinant, sur les toits de hauts bâtiments dans un quartier qui était pour Dante un endroit absolument inconnus pour lui, comme le reste de la ville d'ailleurs.

L'odeur des feux d'artifice était toujours présente, mais les dernières lueurs a l'horizon disparaissaient déjà, ne laissant qu'une trace orangée au loin. Un vent léger et frais venait compenser avec la chaude journée qu'ils avaient eu. Beaucoup de choses s'y étaient déroulées; leur arrivée au quartier général avait été souligné par des applaudissements, et tous semblaient enthousiastes de rencontrer le Passeur, l'un des éléments le plus central de leur révolution.

Dante avait rencontré le leader actuel de ce mouvement, Lucas, un homme dans la soixantaine, vivant d'une énergie fantastique; tout ce qu'il déployait était contagieux, sa présence était empreinte d'un grand charisme qui faisait naître un désir naturel de l'aider dans sa cause. Même physiquement, il semblait inspirant. Il portait des couleurs quelque peu détonantes, et un large foulard qui, suspectait Dante, devait être insupportable étant donné la chaleur de la journée. Ses cheveux gris semblaient presque blancs dût au contraste qu'ils créaient avec le teint basané de sa peau. Il avait prit Dante a part et ils avaient eu un entretien marqué par la proximité - le jeune homme fut agréablement surpris de rencontrer quelqu'un de modeste et d'humain, très loin du modèle sur lequel était bâti Ethan, si grand et mythique au dessus de son propre peuple. Dante lui raconta littéralement sa vie en entier, a partir de l'incident de Torla. Il put d'ailleurs sentir Lucas frémir a la mention du nom d'Enzo, puis de Cadius.

Il était étrange de se promener et d'être reconnu et apprécié partout ou il passait. Certes, cela lui était arrivé dans la capitale, mais cette fois, c'était agréable. Les gens le considéraient comme un humain, mais leur enthousiasme s'avérait contagieux. Dante eut une conversation animée avec une femme âgée qui lui avoua qu'elle était émue de voir une personne si jeune remplir un rôle si important. L'adolescent la remercia, ahuri a l'idée de causer autant d'émotion chez quelqu'un qu'il n'avait jamais vu auparavant. D'autres personnes le saluèrent, allant même jusqu'à lui faire des révérences. Les regards le suivirent jusqu'au quartier de la ville ou ils se trouvaient présentement, et il ne trouva la paix, finalement, que lorsqu'ils furent assit sur les toits.

Dante et Lucia avaient discuté pendant de nombreuses minutes. Dante avait dut raconter, encore une fois, les événements qui s'étaient déroulés depuis les incidents de Monte Perdido. Mais cette fois ci, ce fut comme se vider le cœur - il exprima ses inquiétudes, sa tristesse, sa détresse. Lucia l'écouta jusqu'à la fin sans l'interrompre. Lorsqu'il eut terminé, elle le regarda avec compassion, mais aussi avec autre chose dans le regard, comme si elle exprimait sans mots un grand soulagement. Ils s'étaient retrouvés malgré toutes les difficultés qu'ils avaient rencontrés sur leur chemin.

- Comment t'es tu retrouvée ici? Demanda Dante, repliant ses jambes vers lui-même et les entourant de ses bras.

- C'est stupide, dit-elle, les sourcils froncés, comme si elle réfléchissait, fixant les tuiles rougeâtres du toit sur lequel ils étaient assis.

- Je suis parti à tes trousses au moment où j'ai vu ces assassins partir avec toi. Au début, je t'ai cru mort, puis la raison ma rattrapée. Ils n'auraient eu aucun intérêt à te remmener, mais ils l'avaient fait, et c'était pour une raison. Je savais qu'ils t'emmenaient la où Enzo nous avait parlé. J'était certain que je ne te rattraperai jamais.