Chapitre XVI - La Où Vivent Les Aurores

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Dante se réveilla en sursaut ce matin la. Assis sur son lit, la respiration haletante et couvert de sueurs froides, il lui fallut quelques secondes avant de réaliser ou il était et pourquoi il s'y trouvait.
Il avait encore fait ce rêve horrible. Il s'était revu, malgré lui, abattre ses amis souffrants avec une froideur déconcertante, avant de frapper dans son propre reflet. La seule différence cette fois, c'était qu'il avait su que c'était lui et non Enzo. Et il avait frappé dans le mirroir avec toute la haine et la culpabilité du monde.

Dans la pénombre, Dante se releva. La veille, sa liberté quasi absolue l'avait impressionné, et il se demanda s'il avait toujours le même passe-droit en ce moment même.
Il ne lui fallut que deux ou trois secondes pour retrouver son équilibre dans la chambre obscure avant de se diriger rapidement mais silencieusement vers la porte. Il tendit la main et saisit la poignée en laiton, puis tourna. Celle-ci suivit son mouvement du poignet sans résistance, et il put bien vite entendre le <click> lui indiquant qu'il avait le champ libre. Encore une fois, il ne put s'empêcher de hausser les sourcils.

Il devait être environ deux ou trois heures du matin. L'aube était encore loin, et personne au pub ne semblait éveillé. En tendant l'oreille, Dante ne put entendre aucun son provenant du bar. Il longea le couloir des chambres à pas feutrés et le silence pesant mais réconfortant lui laissait le champ libre. Au moment ou il croisait la dernière porte avant la fin du corridor menant au bar, il ralentit et se prépara à regarder discrètement au delà du virage. Mais alors, quelque chose dans son dos émit un bruit violent et il sursauta avec tant de force qu'il fit sans le vouloir un bon de quelques pieds vers l'avant. Il s'était fait surprendre la main dans le sac, c'était forcé. Il se retourna vivement. Derrière lui, il n'y avait que la porte d'une chambre.
Personne ne l'avait ouverte.
Il s'en approcha doucement, son cœur battant à toute vitesse. Il devrait courir, sans doute, mais si quelqu'un avait manifesté sa présence parce qu'il l'avait repéré, il était déjà trop tard. Une seule idée flottait dans son esprit et l'empêcha de fuir.
Arlo. Et si c'était Arlo? Il avait été attaqué et emmené le même soir, par les mêmes personnes. S'il se trouvait aussi prisonnier au même endroit, Dante pourrait peut être retrouver un ami précieux dans un moment bien difficile.
Dante attendit quelques secondes, les mains légèrement élevées devant lui, le dos arqué. Il fixait la poignée en espérant de toutes ses forces de ne pas la voir bouger. Voyant qu'elle restait immobile, il commença à se détendre. Si quelqu'un l'avait vraiment surpris, il serait sûrement sorti pour le remmener à sa chambre, sans aucun doute. Mais la, aucun signe de vie. Comment savoir si Arlo était réellement détenu dans cette pièce? Tenter d'ouvrir la porte était inutile; sans aucun doute était elle verrouillée. Devait il attendre jusqu'au matin pour le découvrir? Le saurai il seulement?
Un son distinctif attira son attention vers le bas de la porte. Dans l'obscurité, il put voir un morceau de papier dépasser du dessous de la porte. Il se pencha pour le ramasser; ses doigts se refermèrent sur quelque chose de toute fois bien différent. Il ne s'agissait pas de papier mais bien d'une lanière de bois. Un côté était vernis, et Dante compris que celà devait autrefois appartenir à un des meubles qui se trouvait dans la chambre. A l'endos, une note était gravée au couteau.

<Fuis>

Un frisson parcourut l'échine de Dante. Il regarda à nouveau la porte devant lui, désirant répondre à la personne coincée de l'autre côté, lui demander qui elle était.

- Arlo? Murmura-il.

Mais il n'eut aucune réponse. Un moment plus tard, la porte du bar s'ouvrit à quelques mètres de lui et il se précipita le plus discrètement possible vers sa chambre.

***

À peine deux heures plus tard, on vint cogner à la porte de la chambre. Dante se releva tranquillement. Il n'avait pas fermé l'oeil depuis son retour, l'esprit toujours occupé par son altercation nocturne.
Il se leva et alla ouvrir. Debout devant lui se trouvait Gabriella. Malgré l'heure matinale, elle était parfaite, et Dante se dut de reconnaître que, sans compter les intentions discutables qu'elle avait envers lui, c'était une très belle femme.

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