Partie 1. L'heure du thé

137 10 1
                                    

« L'heure du thé » 

Le bruit courait que le lion dans sa tanière prenait le thé dans une tasse de porcelaine.

Hier la brebis incrédule passa le voir vers cinq heures.

Elle se fit croquer.

Tout le monde sait que les lions ne prennent pas le thé à cinq heures, mais que petite brebis au goûter ouvre grand appétit pour le souper.

A montrer trop de curiosité pour l'heure du thé,

Certains prennent le risque de ne pas souper.


°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

« Le loup et le chou »

- Viens mon petit chou que je te mange !

- Mais un loup n'a jamais mangé un chou, dit le chou.

- Un loup mange ce que bon lui semble, rétorqua le loup.

Et il lui raconta les moutons, victimes de la tremblante,

Les agneaux avariés, non traçabilisés,

Toutes ces vaches kreutzel-jakobisées,

Agitées de tels spasmes qu'on ne pouvait même plus lire leur piercing à l'oreille.

Écoutant cette description apocalyptique,

Le chou tremblait de toute sa silique.

Écoeuré par tant d'épizooties, le loup en était devenu végétarien.

C'est ainsi qu'il croqua avec tendresse le chou tout bio,

Amoureusement planté en un bon potager, sans nitrates ni pesticides.

Un amour de chou à la saveur unique.

Le loup désormais ne choyait que les choux.

L'ancien carnassier s'était mis au vert.


°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

« L'ogre et les mannequins »

Soudain l'ogre fut encerclé par une nuée de mannequins squelettiques.

Toutes les tailles 32 que la mode venait de rejeter.

Jamais il n'avait pu imaginer tant de peau tendue sur autant d'os sans qu'il y eût la moindre chair.

Pris de pitié, ne voyant pour sa part, ni pitance ni bonne chère en perspective,

Il courut au potager, souhaitant rééduquer ces jeunes écervelées,

Leur prépara dans l'urgence une bonne et grasse potée riche en légumes.

Le temps du dessert venu, il leur fit visiter le verger pour qu'elles puissent retrouver au moins leurs cinq fruits par jour.

C'était indéniablement un cas d'urgence calorique.

Il fallait réagir culinairement.





Fables vertes et contes bleusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant