Fables vertes et contes bleus

Partie 51. Soirée fermière

"Soirée fermière"

Quand notre vieux bourrin vient s'embourber

Dans la fosse à purin,

Alors on fait « SOS bourrin en détresse ».

Ils viennent pour lui piquer les fesses et le débourrer de là.

C'est pas quand on est devant le home-cinéma

Qu'on va aller s'occuper de cette vieille carne

Qui ne voit même plus où mettre ses sabots.

Cré' nom, on peut jamais êt' tranqillle dans c'te campagne !

Et quand c'est pas le bourrin, c'est l'âne.

Il y en a toujours un pour nous faire tourner en bourrique.

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« Plastique »

Voyez tous ces sacs plastique s'envoler de nos déchèteries,

Ils restent accrochés comme lambeaux salis aux arbres des collines.

Guirlande sans fête, ils flottent au vent.

Puis retombés, on les aperçoit avachis en masse gluante et informe, entassés au creux des fossés boueux.

Là s'écoule peut-être les rigoles de nitrate qui les coaguleront.

Dans quatre siècles, ils auront disparu.

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« Les zombies et les bisons »

Un troupeau de bisons croisa un groupe de zombies.

Que se dirent-ils ?

- Bisons-nous, frères bisons, firent les zombies.

- Nos hommages, amis zombies, mais vous n'êtes que des images.

Nous ne saurions où vous faire la bise.

- C'est dommage, reprirent les zombies, votre masse est à l'image de nos rêves :

Prendre de la consistance et de l'épaisseur.

- Pour notre part, dirent les bisons, lourds de poussière et de terre,

Nous rêvons parfois d'être légers comme des ectoplasmes.

- Alors, beau rêve, frères bisons !

- Belle chimère, frères zombies !

Les lourds bisons repartirent courir dans la poussière,

Et les zombies sans ombre rejoignirent l'éther.

Il vaut mieux sauver les apparences et la transparence pour rester soi-même.