Partie 79. Les habits du papillon

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« Les habits du Papillon » 

D'où le papillon tient-il sa cape de soie ?

On dit que c'est la capucine qui lui prête un pétale pour le bal.

Et quand il met sa pèlerine de satin, c'est la rose qui la lui donne au matin.

Il s'habille au creux de la tulipe, se parfume en passant vers les glaïeuls.

Le papillon se nourrit comme l'abeille, prend ses cocktails en prairie et les amuse-bouches au jardin.

Et le voilà tout guilleret qui virevolte tel un magicien : ferait-il disparaître les fleurs d'un coup de sa trompe magique ?

On s'interroge !

Non, il ravive leurs couleurs : c'est un peintre avec une riche palette.

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« L'araignée nouvelle »

Tiens, voici l'araignée du matin : signe de nouveau chagrin.

Alors on broie du noir.

Torréfaction matinale : petit café. Cuiller qui tourne dans le café noir.

Et il n'y a rien à voir dans le breuvage obscur.

Corriger le tout d'un sucre ou d'un nuage de lait : un peu de couleur, reprendre espoir.

Alors le chagrin devient serein, et l'on attendra l'araignée du soir.

Celle qui redonne à espérer. J'aperçois déjà son fil d'argent, pour sûr elle sera bien là au moment voulu. L'araignée est ponctuelle, son heure sera la mienne.

Elle jouera la funambule, se balancera sur son escarpolette. Ce sera un beau spectacle.

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« La mouche et la louche »

Voulant tuer la mouche volant en son office, le cuisinier se saisit d'une louche pour assommer l'impudent insecte porteur des mille microbes.

Il ajusta sa frappe massive pour estourbir l'intruse, mais loucheur lui-même, abattant l'ustensile, il fracassa un compotier.

Dès lors aveuglé de compote pomme/poire, il entendait l'insecte passant tout heureux à l'entour, gavé de fruits et de sucre.

La louche étant tordue, le cuisinier se saisit alors de l'écumoire pour sa nouvelle attaque.

Enragé d'entendre l'insecte le narguer parmi les débris de porcelaine, il frappait au hasard, s'épuisant à taper là où il croyait avoir entendu l'orgueilleux animal.

Sa loucherie l'empêchait d'ajuster son tir. Il dut s'avouer vaincu.

Mais malin et bigleux, il fourbit un nouveau piège : une soucoupe de lait, un couvercle de fonte.

Il vit distinctement la mouche amerrissant sur le lait blanc, écrasa de son bouclier de fonte l'insecte noir contre la soucoupe.

Victoire ! La soucoupe vola en éclat, la mouche avait disparu ...



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