Partie 56. Pierres et cailloux

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« Pierres et cailloux »

Les allées du pouvoir au gravier bien ratissé : ça doit crisser sous les pneus des limousines ou les souliers noirs.

Les contre-allées du contre-pouvoir, petits cailloux pointus : il faut que ça pique le pied sous la semelle. C'est insupportable et agaçant.

Le sentier des rebelles aux grosses pierres d'insurgés : ce sont les pavés pour la mare, les pierres pour le jardin du voisin.

Le Petit Poucet pour s'y retrouver usait de petits cailloux blancs.

La base du monde reste minérale. Lever les yeux et se méfier des météorites. On ne sait jamais ...

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"Passions végétales "

Combien de marguerites sacrifiées aux passions naissantes : un peu, beaucoup ...

Aux passions fulgurantes : passionnément, à la folie ...

Aux passions anéanties : pas du tout ...

Tous les pétales ont disparu !


Puis l'artichaut prend le relais pour livrer son coeur tendre :

Feuille à feuille, on l'effeuille.

Un peu, beaucoup, passionnément...

Quelle folie !


Vengeance : pelures d'oignon attristent le cuisinier. Il pleure.

Fil de haricot fait enrager le gourmand.

La rose pique le jardinier.

Peau de banane renverse le passant.

La nature résiste comme coquille de noix qui brise les doigts.

Le végétal se rebiffe.


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« Le jeune vermisseau » 

Un tout jeune vermisseau, n'ayant que la peau sans les os,

S'était perdu dans un grand dictionnaire.

Il y avait lu effrayé la définition des mots : « fonds abyssaux »,

Et tout tremblant de sa découverte, s'était réfugié sous un arbrisseau.

Penser que le monde est gigantesque,

Quand on peut se perdre entre deux mots,

Voilà qui fait froid dans le dos.


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« Séisme »

Les enfants tremblent de peur ; les grands frissonnent de froid et claquent des dents.

Les stressés s'affolent ; les vieillards grelottent. Dès lors tout se met à vibrer.

Les hommes sont sans cesse inquiets, insatisfaits, incertains, imprévisibles, menaçants, menacés, terrifiés, frigorifiés ...

Et l'on s'étonne des tremblements de la Terre !

L'homme gagnerait beaucoup à être rassuré : de jour il aurait moins peur et la nuit il serait moins craintif. Alors la Terre pourrait tourner en paix.

Ces Hommes, vraiment quels drôles de locataires pour l'univers !




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