Partie 46. Bronzage

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« Bronzage »

Si du bronze, votre bronzage a pris la patine,

Sans en avoir l'âge,

Méfiez-vous que cuite, votre peau,

De la poterie ne prenne les indélébiles plis.

Ni du bronze ou de la pierre vous n'auriez l'âge,

Mais trop ridée pour être hors d'âge,

Vous seriez classées vieille pomme flétrie.

Les UV sont sans pitié pour l'ambitieuse trop brunie.

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« Bas et chaussettes »

Repriser des chaussettes le soir à la veillée fut longtemps l'occupation de Lisette en ses jeunes années.

Puis, elle s'est éveillée au monde, a rejeté les chaussettes pour mettre des bas.

Grande dame devenue, voit-elle encore le bout de ses pieds ?

Aujourd'hui, elle vend des cd sur les marchés et les écoute à la veillée.

Peut-être slame-t-elle devant la cheminée.

Chacun chante les troubadours de son époque, même au fond du canton perdu d'une campagne pourrie.

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« Le platane »

Gros, massif, parasol économique, larges feuilles pour herbier au format 17x22, le platane fut choisi par les Autorités Académiques comme abri officiel pour les cours de récréation.

Les écoliers sachant tourner peuvent s'y dissimuler subtilement pour échapper au maître qui les recherche. Les amoureux, en toute saison, ont beaucoup d'espace pour y graver leurs coeurs.

Sous son ombre, les filles viennent tendre leurs élastiques, au printemps les garçons jouent aux billes. Là contre le tronc rugueux, les méchants règlent leurs comptes ; juste avant la cloche, les grands viennent taper les petits en toute impunité ; les racketteurs menacent à la sortie de 16 heures. Et les rêveurs viennent s'asseoir quand tout est redevenu calme.

Dans l'alignement des platanes de la cour de récré, c'est la vie qui vient jouer de ses méandres.



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