Partie 88. Négligence des écureuils

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« Négligence des écureuils »

Une fois de plus les écureuils n'ont pas fait le ménage en forêt.

Le premier sapin que j'aperçois est garni de toiles d'araignée, les fougères sèches n'ont pas été enlevées. C'est lamentable !

Les écureuils nous coûtent des fortunes en noisettes et, au lieu de travailler, ils se prélassent sur la canopée, jouent les équilibristes en bout de branche pour épater les copines.

Et voilà, ça s'amuse toute la journée ! Des oisifs, je vous dis ...

Croyez-moi, la propreté de la forêt laisse vraiment à désirer : on trébuche dans les branches mortes, on se pique avec les ronces et les épines ...

Finalement, Dame Nature nous assure la piqûre de rappel.

Nous ne sommes pas au square !

Et les écureuils ont bien autre chose à faire ; personne n'a jamais fait le ménage en forêt, si ce n'est le vent et la pluie.

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« Le jardin de Tante Hortense »

Tante Hortense vient d'acheter un jardin circulaire de centre O où se trouve une fontaine avec un joli jet d'eau. Elle y cultive un triangle de carottes ABC perpendiculaire en H au chemin qui jouxte son quadrilatère de petits pois ABCD.

Sachant que Tante Hortense est une fameuse cuisinière, je me demande où elle plantera symétriquement ses pommes de terre. Géométriquement c'est intrigant, culinairement appétissant ; on devrait approcher de la jardinière idéale, perspective qui ouvre sur la cuisine. Hortense est un cordon bleu qui a la main verte : j'ai toute confiance.

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 « La rumeur »

Ruminant sa haine et sa jalousie,

Un méchant avec des rhumatismes plein l'esprit,

Méchant de jour comme de nuit,

Envoyait anonymement ses SMS assassins.

Une fausse manoeuvre révéla son adresse IP, c'était son destin.

Sa messagerie fut piratée, on fit taire le mesquin.


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« Piano de nuit »

Soudain la touche la plus grave du piano sonna minuit.

Qui pouvait avoir un pareil sens de la mesure pour interpréter aussi fidèlement les douze coups ?

Seul un horloger insomniaque à l'oreille absolue aurait pu livrer une telle émotion en frappant douze fois ce « La » si grave au coeur de la nuit.

On sentait que cette dernière heure du jour était pleine de promesses.

Etait-ce donc la petite mélodie du bonheur ?



Fables vertes et contes bleusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant