Partie 60. Petit dessin

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« Petit dessin »

Pour dessiner l'ours blanc devant moi, j'avais sorti mon stylo. Mais il me fallait faire vite car l'encre gelait sous la plume.

J'avais connu pareille mésaventure en Afrique, face au lion, voulant le croquer en un croquis, l'encre de mon stylo s'évaporait avant de toucher le papier.

Dans les ceux cas je revins parmi les miens avec ma feuille blanche A5.

La montrant avec fierté, j'expliquais mes ennuis, mon dessein, ce qu'ils ne verraient jamais : un ours blanc menaçant et un lion rugissant à deux pas de mon calepin.

Honnêtement, je l'avoue, je finis par m'interroger : quand mon rêve avait-il bien pu commencer ? On fait parfois de curieux voyages ...

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« Miroir »

Le miroir aux alouettes, puits de chimère, épuisette à rêveries.

Les corbeaux s'y voient des aigles.

Les mésanges s'y prennent pour des anges,

Les poltrons pour des lions.

Miroir déformant si éloigné de la vérité.

Tantôt tentant, tantôt effrayant,

Mais comme ça brille !


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« Coloris de l'univers »

L'univers est-il d'un vert uni ?

Tantôt oui, tantôt non.

En fait l'univers n'est ni vert ni gris,

Mais plutôt vert de gris, ces temps-ci.

Pauvre univers !

On s'en est tellement servi qu'on est bon pour l'effet de serre,

Le réchauffement climatique et le trou dans la couche d'ozone.

Les ours blancs dérivent sur de petits glaçons,

Les ours bruns s'ennuient dans les montagnes.

Autrefois, dans le vert tendre de la verdure, s'inscrivait Dame Nature,

L'homme y dessinait mille clôtures de pâtures.

Prés et champs de bonne facture, tout cela avait fière allure.

Hélas, il s'agit d'une très ancienne peinture, je ne pense pas que vous puissiez retrouver l'original.

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« Les Vieilles Vieilleries »

Aux temps anciens, on se débarrassait des belles vieilleries en les exposant sur la cheminée. Au gré des scènes de ménage et des colères du chat disparaissaient ainsi les immondes cadeaux reçus que l'on destinait inconsciemment à une destruction passive.

Ainsi, sous l'effet des changements d'humeur, l'instant de grâce pouvait survenir, il était possible de sacrifier les monstruosités décoratives qui, quotidiennement, vous hantaient et vous ruinaient la vue.

D'ailleurs, ceux dont l'humeur égale ne permettait jamais la casse des affreux objets, demeuraient fort embarrassés. Au moins pour le siècle ...

Malheur à vous, les proches et les amis, un jour où l'autre, ils vous les offraient ... vous refilant leurs reliques comme aux cartes on se débarrasse du mistigri. Embarrassés par l'affreuse soupière en faïence ou le vase vénitien à quatre sous, votre salut se jouait par la chute dans l'escalier

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Fables vertes et contes bleusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant