Chapitre 5

100K 7.6K 261
                                    


Grace croisa les bras comme une enfant et se laissa tomber contre le dossier de la chaise. Son expression boudeuse ne manqua pas de lui arracher un petit rire.

— C'est grotesque !

— Non ça s'appelle un compromis, un accord comme tu veux.

Grace bouillonnait de désir pour lui, et ça depuis deux semaines entières, et voilà qu'il lui faisait le pire des chantages.

— Il ne s'agit pas d'un contrat de travail que tu as l'habitude de signer, je te signale ! Rétorqua-t-elle furieuse.

Il haussa négligemment des épaules.

— C'est bien pire, je te l'accorde....

Son regard est si sérieux qu'elle manqua de s'étouffer.

— C'est à toi de choisir Grace. Murmura-t-il d'une voix doucereuse.

Elle baissa les yeux une seconde puis les releva en soufflant imperceptiblement.

— De toute façon, tu ne me touches pas depuis la première fois qu'on a fait l'amour, bon sang est-ce que tu veux me torturer ? Je ne suis pas suffisamment douée pour toi.

Il la foudroya d'un saisissant regard.

— Premièrement, je voulais te laisser du temps, je ne voulais pas te brusquer, deuxièmement les choses viennent de changer, je veux que tu retrouves la santé, et troisièmement...tu es douée, je te désire férocement, j'ai envie de toi...

Sa voix fut rauque et dangereuse.

— Mais tu es prêt à attendre. Marmonna-t-elle boudeuse.

— C'est exactement ça, je préfère me fustiger intérieurement que de te regarder t'étioler sans rien faire ! Gronda-t-il les yeux noirs.

Elle peina à soutenir son regard intensément dangereux.

— Je serais prêt à tout pour que tu retrouves tes formes voluptueuses, ne me pousse pas à devenir sadique.

Elle s'empourpra violemment, alors qu'il demeura complètement impassible.

— Comment ça ? Parvint-elle à dire en décroisant les bras.

Il resta silencieux, en gardant son regard planté dans le sien.

— Par exemple, te rendre complètement folle de désir pour ensuite m'arrêter subitement, cela pourrait peut-être t'aider à réfléchir..qu'en dis-tu ?

Son épais sourcil se leva.

Grace devint brûlante, un flot de frissons se mit à parcourir son corps entièrement, son sang n'affluait plus dans ses veines. Son ventre papillonna, elle se pinça les lèvres, devant cette lueur énigmatique qui ne le quittait pas.

Grace se redressa et piqua un morceau de son feuilleté, elle le mâchouilla en prenant un air faussement mécontent.

Il ramena ses mains croisées devant sa bouche, un faible sourire de satisfaction se glissa sur le coin de ses lèvres.

— Tu es satisfait ?

Un délicieux triomphe se dessina sur ses lèvres.

— Pas tout à fait...ça ne fait que commencer.

Sans comprendre pourquoi, Grace tressaillit d'une vive émotion. Le fait qu'il soit si inquiet pour elle, lui gonfla le cœur. Personne ne s'était jusque-là montré doux et attentionné. Et même s'il se montrait dur et intransigeant, elle ne pouvait s'empêcher de fondre en le regardant.

— Rassure-moi Grace, ce soir, tu dors chez moi ? Demanda-t-il subitement.

— Pas si tu comptes me torturer....

Un sourire mystérieux se posa sur ses lèvres, Grace lui sourit malicieusement et prit son vers, elle s'y plongea, le nez dedans pour échapper à son regard.

— C'est ça moró mou cache-toi dans ton verre, mais tu ne pourras me fuir longtemps.

Elle trempa ses lèvres dedans, puis le reposa...elle se retint de sourire, ses joues s'enflammèrent.

— C'est toi qui as commencé...je te signale.

Soudain les bruits du restaurant s'estompèrent, il braqua son regard dans le sien, elle s'efforça de rester souder à ce regard encore impassible.

— C'est moi qui aurai le dernier moi sois en sûre Grace...

L'un l'autre, restèrent silencieux, seul la force de son regard parlait pour eux.

— Je veux que tu viennes à la maison Grace, je suis très sérieux.

— Alors je viendrai...

Aussitôt il désigna son assiette. Elle se remit à manger, déjà excitée à l'idée d'être chez lui. Elle gigota sur sa chaise, et dévora la totalité de son repas d'une traite.

Quand ils sortirent du restaurant c'est avec une pointe de déception qu'ils se dirigèrent vers la voiture, main dans la main.

Pendant le trajet, Grace avait tenté de reparler de cette affaire qui les avait séparés, mais il se contenta d'être bref, soudainement agacé.

Son estomac se noua.

Quand ils furent devant son immeuble, il l'obligea à se retourner, elle se rapprocha le front plissé quand elle vit déglutir.

— Grace avant que tu remontes, j'aimerais savoir comment tu te sens avec moi ?

Déroutée, elle le dévisagea.

— Comment ça ? Qu..quoi tu penses déjà à repartir et me laisser ? Dit-elle en étouffant un rire nerveux.

Impassible, il inspira.

— Non mais si c'est toi qui veux me quitter ?

L'idée même d'y penser la paralysa.

— Et pourquoi je ferai ça ?

Il posa sa main contre sa joue, il paraissait anxieux.

— Je ne sais pas...Peut-être parce que je suis différent, je te fais peur ?

Grace ne s'était jamais posé la question...

— Parfois oui, mais j'aime ça, j'ai l'impression d'être en sécurité. Avoua-t-elle en posant précautionneusement sa main sur son avant-bras.

— Je ne te ferai jamais de mal, tu me crois.

Son regard impassible se changea en une expression d'inquiétude.

— Bien évidemment ! S'empressa-t-elle de dire.

Son pouce se mit à caresser sa joue.

Il s'inclina pour l'embrasser, leur bouche restèrent ainsi plaquées l'une contre l'autre pendant un moment interminable.

Il se décolla lentement de ses lèvres, la laissant sur sa faim, son souffle parcourt son visage. Elle serra son avant-bras.

— Hélios passe te chercher vers dix-huit heures ça te va ? Dit-il d'une voix rauque.

Grace rouvrit les yeux et se contenta seulement de hocher de la tête incapable d'ouvrir ses lèvres endolories. Ses longs doigts quittèrent ses cheveux. Elle tenta pendant un instant de percer son âme à l'aide de cette faible lueur obscure dans son regard mais n'y trouva rien.

Il embrassa son front puis s'en alla vers la voiture. Grace resta un moment bloquée sur le trottoir, même sa démarche était déterminée, il était si imposant qu'elle se découvrit honteuse, la tête penchée sur le côté en le dévisageant.

Elle se reprit en battant des cils et pénétra dans l'immeuble, déjà pressée d'être à ce soir.

Sans trop savoir ce qui l'attendait.

Un Troublant Milliardaire Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant