Un Troublant Milliardaire Tome 2

Chapitre 36

Grace coupa le fil de son petit chausson et le posa à côté d'elle. Elle se répétait chaque seconde de chaque heure que tout irait bien.

Quelle femme ne serait pas terrifiée dans une telle situation. Elle se revoyait dans le cabinet du docteur avalant les tristes nouvelles les unes après les autres, avec cette main ferme contre la sienne, froide de peur.

Cette peur qui ne les quittait plus depuis ce matin pourtant ensoleillé. Tous semblaient si merveilleux, ces quatre mois de début de grossesse si magnifiques dissimulaient en réalité que l'envers du décor. Elle s'en voulait d'avoir gardé le silence de ce soir pluvieux, ce sang qui avait jailli entre ses cuisses. Cette odeur inodore qui ne laissait rien présager.

Elle s'arrêta sur sa bague de fiançailles et serra ses mâchoires.

Allait-elle mourir ?

Grace s'y refusait.

Avait-elle pensé un instant tuer son bébé ?

Pas une seconde.

Elle s'accrochait à l'espoir, elle s'accrochait à cette image merveilleuse qu'elle avait construite dans son esprit.

Elle, tenant son bébé, Roderik l'observant de loin avec son regard énigmatique, lui promettant d'un simple regard, un avenir merveilleux.

Elle inspira en caressant son ventre pour retenir ses larmes qui n'avaient de cesse de jaillir quand elle était seule.

— Bonjour.

Cette voix brisa ses pensées terrifiantes.

Savana se tenait devant l'entrée de la chambre. Les lèvres tremblantes.

— Je t'en supplie Savana si tu veux pleurer, ne le fait pas dans la chambre.

— Oh, mais je n'ai pas l'intention de pleurer ! Dit-elle trahi par ses yeux brillant.

Elle posa le bout de ses doigts contre ses lèvres et disparut dans le couloir. Grace pouvait entendre ses pleurs perceptibles de son lit. À chaque fois qu'elle venait relayer Caitline, Jude ou Luna et Hélios, sa meilleure amie éclatait dans un sanglot de désespoir. Grace n'avait pas besoin de ça, mais de la pétillante Savana.

Elle revint, poussa un souffle déterminé et marcha d'un pas guilleret jusqu'à elle.

— J'ai décidé de faire un pique-nique ici. Expliqua-t-elle en posant des tas sacs sur le lit.

Grace posa son fil et son aiguille.

— Enfin une bonne nouvelle !

Savana sortit les sandwichs le regard plongé sur les couvertures.

Grace entoura son ventre en expirant.

— Savana, je t'en prie arrête, quand Roderik me regarde, j'ai l'impression d'être morte et quand tu viens, j'ai l'impression d'organiser mon enterrement. Je ne vais pas mourir Savana.

Elle releva ses yeux bouffis.

— Tu ne peux pas me demander de faire semblant que tout va bien Grace.

Grace se redressa pour lui prendre la main.

— J'ai besoin d'ondes positives Savana, je vais bien, le docteur est fier de moi.

— Qu'est-ce qu'il a dit hier ?

Grace quitta sa main pour la poser sur son ventre.

— Que Roderik était l'homme le plus merveilleux du monde de par sa façon de m'aliter au lit avec une vigilance accrue. Mes saignements ont disparu et que c'était une bonne chose.